Revenons aujourd'hui sur les grands moments de l'une des structures pionnières de l'eSport en Europe, qui a vu League of Legends grandir de quelques dizaines de milliers de joueurs à près de 100 millions. Vous l'aurez compris, il ne s'agit de nulle autre équipe que les légendaires Fnatic ! Aujourd'hui, on vous emmène faire un tour dans le train de la nostalgie. Départ imminent, premier arrêt... Mars 2011.
Au commencement il y avait Fnatic...
Si cela fait plus de 6 mois que vous jouez à League of Legends, vous avez sûrement entendu parler des Fnatic... D'autant plus si, comme nombre de joueurs (et comme nous) cela fait plusieurs années que vous les côtoyez ! Fnatic est une structure eSport basée au Royaume-Uni, crée en 2004. Ils débutent sur Counter Strike et World of Warcraft, avant d'acquérir le roster de myRevenge pour leur équipe LoL. Un roster constitué à la base d'Xpeke en top, Cyanide jungle, Shushei mid, Lamia ADC et Mellisan support. Si la plupart d'entre eux ont aujourd'hui disparu (c'était il y a bientôt 6 ans), Xpeke et Cyanide auront une longue histoire avec la formation.
Le Championnat de la saison 1
Si l'on parle de départ en fanfare pour Xpeke & Co, c'est parce que seulement 3 petits mois après leur formation ils remportent le Championnat de la saison 1 face aux Français d'Against All Authority en finale ! Dans l'équipe d'en face, on retrouve aussi sOAZ et un certain Yellowstar, alors ADC... Un ultime de la Ashe de Yellowstar est d'ailleurs entré dans la légende lorsqu'il toucha la Janna de Mellisan à l'autre bout de la Faille, lors de la deuxième manche de la finale (vous pouvez même retrouver cet instant au début du clip Ignite de Zedd, hymne des Worlds 2016).
Ce succès si fulgurant s'explique de plusieurs manières. Tout d'abord, la scène compétitive de League of Legends en est encore à ses balbutiements: les serveurs coréens et chinois ne sont même pas encore lancés (l'Asie est représentée par une équipe singapourienne et une équipe philippine).
Le championnat de la saison 1, bien loin des projecteurs des LCS !
Ensuite, la metagame. Concept très volatile à l'époque, la méta désigne une manière, une stratégie théoriquement plus efficace de jouer que les autres. Si les USA et l'Asie jouaient encore majoritairement avec deux champions utilitaires en bot, les Européens quant à eux avaient déjà adopté un style avec un carry physique distance et un support, armé de Clairvoyance (un ancien sort d'invocateur qui permettait de dévoiler une partie de la carte à distance régulièrement)
Cette stratégie s'avéra payante, les équipes européennes écrasant sans difficulté la compétition. Les Fnatics avaient eux même une longueur d'avance sur la méta, ayant déjà adopté un style double mage en mid et top. L'Alistar AP mid de Shushei était à l'époque la terreur des mids en compétition...
Dans l'ombre des Moscovites
Durant la saison 2, Fnatic eut un peu plus de mal à être sur le devant de la scène européenne. Un ennemi de taille était apparu: les Russes de Moscow 5, quiallaient terroriser l'Europe et le monde pendant près d'un an. Ils raflèrent quasiment toutes les victoires des tournois internationaux. Ils développèrent une maîtrise des teamfights inégalés dans le monde, et leurs stratégies innovantes semblent alors ne pas avoir de limite. Le concept même de counter-jungle est mis au point par Diamondprox en jungle, à une époque où les champions peinent encore à tuer les monstres de leur propre jungle (ils échoueront tout de même en demi-finale des Worlds contre toute attente, permettant aux Taipei Assassins de devenir les champions de la saison 2).
Les Moscow 5, rivaux de Fnatic durant les saisons 2 et 3
Fnatic, de son côté, commence à assembler les pièces du puzzle de son équipe phare: Xpeke échange rapidement sa place de toplaner avec Shushei au mid. Ce dernier quittera l'équipe pour être remplacé par le français sOAZ, qui restera plus de deux ans avec l'équipe. Ces changements ne permettront malheureusement pas à l'équipe de remonter au niveau, puisqu'elle échouera à se qualifier pour les mondiaux. Rekkles, le prodige suédois, rejoint l'équipe à la fin de l'année 2012 (présaison 3) mais ne peut être retenu, suite à des restrictions d'âge s'appliquant à la nouvelle ligue que Riot est sur le point d'instaurer: les LCS. Il est donc remplacé par Yellowstar, puis Puszu au poste d'ADC.
C'est après que Yellowstar, le célèbre joueur français, ait rejoins l'équipe que survient un autre des moments légendaires de Fnatic. Le backdoor du Nexus des SK Gaming par Xpeke avec son Kassadin, à l'issue d'une partie particulièrement tendue en petite finale des IEM Katowice. Au bout de 56 minutes sur d'une manche sur le fil du rasoir, Xpeke sauve son équipe en se téléportant seul dans la base adverse pour finir la partie.
Avec l'arrivée des LCS, Fnatic ne manquera pas cette occasion de montrer leur dominance sur l'Europe: ils terminent premier du Spring Split et terrassent 3-2 les Moscow 5 en finale, se couronnant ainsi rois d'Europe. Le Summer Split est en revanche pour eux semé d'embûches: après une série de 8 défaites, ils parviennent tout de même à se hisser jusqu'au playoffs, pour une fois de plus remporter la finale. Ils arrivent donc aux Worlds 2013 gonflés de confiance. Mais le remplacement de Rekkles s’avérera fatal aux Fnatic, qui échoueront en demi-finale des Worlds face aux Royal Club. Notamment leur ADC Uzi, qui surclasse largement le pauvre Puszu: Rekkles ne rejoindra l'équipe que pour le début de la saison 4.