Valve bannit un éditeur de Steam après son attaque en justice des joueurs
Mise à jour du 4 octobre : Digital Homicide a retiré sa plainte contre la centaine d'utilisateurs anonymes de Steam et le studio a été fermé. D'après les propos de James Romine le bannissement par Valve les a privé de leurs revenus ce qui les a totalement anéantis financièrement. Ils ne sont donc plus capables de poursuivre la procédure d'autant que le remboursement des frais avancés ont été refusés par la justice américaine. Espérons que cela servira de leçon aux autres studios peu scrupuleux qui espèrent pouvoir abuser du système pour se remplir les poches.
Certaines histoires servent à démontrer l'ampleur de la bêtise humaine et la cupidité sans limite dont certains savent faire preuve. Dans le cas présent, nous la devons à Digital Homicide Studios, qui depuis s'est vu surnommer « Digital Suicide » par les joueurs et le reste de la presse.
Présent sur Steam, ce studio qui était relativement méconnu s'était fait remarquer une première fois plus tôt dans l'année en attaquant en justice le Youtuber Jim Sterling, pour un montant réclamé de 10 millions de dollars pour cause de dégâts et pertes infligées à leur image dans ses vidéos critiques de leurs jeux. Des jeux qui, il faut bien le dire, sont d'une qualité plus que contestable qui se résument à du recyclage presque intégral de leurs titres précédents, seulement atténué par quelques changements de visuels pour donner l'illusion d'un jeu neuf. Quand un petit studio réussi à sortir plusieurs jeux chaque mois, il y a de quoi se poser des questions, leur stratégie étant visiblement de générer des revenus avec l'effet nouveauté. Cette affaire est encore en cours, mais il en a résulté une image particulièrement désastreuse pour Digital Homicide, leur campagne de récolte de dons pour payer leurs frais de justice s'étant par exemple retournée contre eux.
Vidéo critique de 18 des jeux de Digital Homicide Sur Steam Greenlight par Jim Sterling
Passons à présent à l'épisode deux. Cette fois, le studio a décidé d'attaquer directement des utilisateurs de Steam ayant laissé des reviews extrêmement négatives de leurs jeux sur la plateforme de Valve. James Romine, le représentant du studio a donc attaqué en justice près de 100 utilisateurs de Steam pour un total de 18 millions de dollars réclamés en dommages et intérêts. Les utilisateurs de Steam étant anonyme, ce sont les pseudonymes qui sont listés sur les documents légaux, et James Romine a demandé à la justice américaine de forcer Valve à leur transmettre l'identité ainsi que les données personnelles complètes des personnes derrière les pseudonymes ayant publié ces critiques négatives. La chose pourrait évidement créer un précédent particulièrement dangereux à plus d'un titre si elle aboutit, non seulement pour les utilisateurs de Steam qui pourraient se voir attaquer en justice pour un simple commentaire, mais aussi pour Valve qui aurait à transmettre ce genre d'informations et qui perdrait certainement beaucoup d'utilisateurs s'il se pliait à la demande du tribunal. De fait, une réaction de leur part était donc cette fois plus prévisible, inévitable.
Il a été découvert vendredi que Valve a retiré l'intégralité de la ludothèque de jeux de Digital Homicide de Steam, ainsi que toutes les pages associées, que cela soit celles communautaires, les reviews ou les téléchargements. Les seuls éléments épargnés sont la page du groupe (qui sert à présent de déversoir à haine) et les joueurs ayant acheté les jeux de Digital Homicide, ceux-ci sont alors conservés normalement dans la bibliothèque Steam. D'après un mail de Valve, la raison du retrait complet de Digital Homicide de leur plateforme est leur hostilité vis à vis des utilisateurs.
Il reste encore à découvrir comment tout cela évoluera du coté la législation et de la justice américaine car les exemples de conflits tournants autour des commentaires et reviews se multiplient sur différentes grosses plateformes dont Youtube, Twitter et Facebook et leur issue est pour le moins incertaine pour le moment.