Test de Metroid Prime : Federation Force, Nintendo 3DS
Après près de dix ans d'attente, les fans de la licence Metroid Prime peuvent enfin être servis... ou pas. L'E3 2015 de Nintendo a marqué les esprits de nombreux joueurs, et ce n'est certainement pas pour la qualité des jeux présentés. Metroid Prime : Federation Force a été très mal accueilli par les fans lors de son annonce, si bien qu'une pétition demandant l'annulation du titre avait recueilli plus de 24 000 signatures, et le compteur d'avis négatifs sur la bande-annonce du jeu battait des records. Un an après, le jeu développé par le studio derrière des titres de qualité, tels que Mario Smash Football ou Luigi's Mansion 2, est finalement disponible en exclusivité sur consoles de la famille Nintendo 3DS. Voyons ce que Federation Force a dans le ventre.
Genre : FPS, Coopération
Développeur : Next Level Games
Éditeur : Nintendo
Prix : 34,99 €
Support : Nintendo 3DS
PEGI : 12+
Date de sortie : 2 septembre 2016
Le retour des pirates de l'espace
Metroid Prime est de retour ! Federation Force aura su faire parler de lui, dommage pour ses développeurs que ce soit la déception des joueurs qui ait fait autant de bruit. Pas de panique, il ne s'agit pas de Metroid Prime 4 mais bien d'un spin-off, tout comme l'opus Hunters l'était en 2005 sur Nintendo DS. Le jeu se divise en deux parties : le mode campagne et le mode Blast Ball. On reviendra sur ce dernier plus tard, on s'intéresse d'abord au mode principal. Le mode histoire est une suite directe à Metroid Prime 3 : Corruption, sorti en 2007 sur Wii.
Nous sommes en l'an 20X6 du calendrier cosmique, et voilà que les pirates de l'espace sont affaiblis, mais ce n'est pas une raison pour ne pas s'en préoccuper. La fédération galactique lance donc l'opération Golem et le joueur part à l'aventure, seul ou à plusieurs, à bord de leur exosquelette. Trois planètes, issues du système des Bermudes, sont disponibles : Excelcion est une planète recouverte de glace, Bion a un environnement de type désertique, enfin, Talvania est une planète abandonnée abritant une centrale électrique. Ce sont finalement les trois seuls environnements que l'on rencontre dans le titre, et cela donne très vite un sentiment de répétitivité. Vous l'aurez compris, on a ici affaire à un spin-off qui n'a pas grand chose à voir avec la franchise Metroid Prime, en dehors du prétexte de l'histoire. Nintendo a pris le risque de coller l'étiquette «Metroid Prime» sur le jeu, et même si Samus est bel et bien intégrée dans le jeu et fait quelques apparitions furtives, elle reste un PNJ sans réel intérêt.
Nous voilà tout juste plongés dans l'univers de Metroid Prime : Federation Force, et la première chose qui saute aux yeux est le design tout en chibi des personnages. Une erreur de conception qui ne s'accorde pas vraiment avec un style de jeu comme le FPS, et qui par ailleurs retire toute crédibilité à un titre à l'ambiance dite «sérieuse». Le jeu commence par une phase de tutoriel pour appréhender le jeu comme il le faut, et prendre en main des contrôles pas si simples au départ. Si les deux gâchettes spécifiques aux modèles New de la Nintendo 3DS sont inutiles, le petit stick droit, propre à cette révision, permet quant à lui une rotation verticale de la caméra, qui est fort utile pour les allergiques des fonctionnalités gyroscopiques. Car à l'instar de Splatoon sur Wii U, Metroid Prime : Federation Force les utilise énormément et permettent une grande fluidité dans les mouvements. L'interface est assez intuitive et ressort très bien en 3D, qui est par ailleurs réussie, assez rare pour être souligné.
Les missions s'enchaînent sans réel fil conducteur, avec des prétextes très classiques dans le genre pour nous faire avancer. L'histoire a toujours été un élément important dans la série des Metroid Prime, particulièrement dans le troisième opus avec l'intégration d'une narration, il y a donc de quoi décevoir lorsqu'on apprend qu'elle est anecdotique dans Federation Force. Un système de power-up à récolter dans les niveaux et à assigner avant chaque début de mission permet de choisir son équipement dans une quantité limitée par le poids. Des mods, cachés un peu partout dans les niveaux permettent quant à eux d'améliorer son mécha avec des bonus de puissance ou de défense par exemple, bien qu'ils ne soient pas toujours très utiles.
«Jolie carrosserie !»
Il faut être clair, l'intérêt du jeu en solo est très limité. Metroid Prime : Federation Force est pensé pour être joué en coopération, en local ou en ligne, et si certains passages peuvent s'avérer amusants en multijoueur, le jeu est vraiment ennuyeux seul. Un mod à usage illimité est utilisable en solo, vous ajoutant de la puissance et de la résistance, mais certains passages sont assez complexes à passer même dans ces conditions. Des drones peuvent aussi vous assister lorsque vous êtes seul ou à deux, mais leur intérêt est très limité puisqu'ils se contenteront de tirer de temps en temps sur les ennemis face à vous. En ligne, il vous est possible de jouer avec votre liste d'amis mais pas seulement : il suffira que des groupes inférieurs à quatre joueurs existent quelque part dans le monde pour que vous puissiez les rejoindre, encore faut-il que vous ayez atteint le même niveau de jeu que ces derniers.
Comme dit précédemment, le mode histoire pourrait en décevoir plus d'un. Mais tout n'est pas perdu ! C'est là qu'intervient le mode Blast Ball, une sorte de football galactique qui se joue en trois contre trois. En dehors du fait que la «balle» est énorme et doit se déplacer par la force du laser de l'arme du joueur et non avec ses pieds, c'est du football assez classique et pas des plus passionnants, vite répétitif même. Par ailleurs, une démo gratuite est disponible sur le Nintendo eShop, vous permettant de vous essayer à ce sport de façon illimitée.
On fait assez vite le tour du soft. Les mots peuvent sembler durs puisque Nintendo mais aussi Next Level Games sont de façon générale des labels de qualité, pourtant Metroid Prime : Federation Force est très inégal dans ses qualités et donne l'impression d'être bâclé. Le jeu n'est en rien un Metroid Prime, même les musiques ne nous évoquent rien, peut-être Star Wars à la limite. On aurait apprécié des missions plus immersives et une histoire qui nous plongerait jusqu'à la fin du jeu, mais ce n'est pas le cas. Évidemment, Nintendo n'a pas oublié d'intégrer son réseau social Miiverse au jeu, qui permet de poster des messages dans le forum dédié. Les amiibo sont bien sûr de la partie : en scannant la figurine de certains personnages emblématiques de l'univers Nintendo, vous obtiendrez une peinture rappelant le personnage en question. Le gameplay est là, mais de nombreux autres éléments sont manquants. Quel gâchis.
Non, ce n'est pas Samus, mais une peinture pour votre mécha qui se débloque en scannant un amiibo à son effigie.
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Les plus et les moins |
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Le retour de Metroid Prime... | ...mais qui n'a rien à voir avec la licence | ||||
La coop plutôt sympathique | Intérêt limité, surtout en solo | ||||
Techniquement bon | Mode histoire en solo ennuyeux | ||||
La 3D réussie | Le mode Blast Ball n'arrange rien | ||||
Personnages au design chibi ridicules | |||||
Bande-son décevante | |||||
Missions très inégales en termes de qualité et de difficulté | |||||
Calibrage en fonction du nombre de joueurs douteux |