Le nom de Richard Lewis ne vous parle peut-être pas, mais ce journaliste anglophone a une relation conflictuelle avec une partie des acteurs de la scène eSport, puisque ses contenus sont même ban du Reddit League of Legends aujourd'hui. Il a récemment fait parler de lui en exposant des liens financiers qui existeraient entre les structures Fnatic et G2, alors même que Riot interdit formellement tout lien entre les équipes, et la polémique a commencé à enfler sur les réseaux sociaux.
Quelle est la nature de ce lien ?
Pour comprendre toute l'histoire, il faut remonter dans le temps et expliquer quelles sont les parties mises en cause dans l'affaire. Fnatic est une société qui a été fondée il y a plusieurs années, et ses créateurs possédaient également une société sous le nom de SANNPA, correspondant aux acronymes des personnes impliquées. En 2014, les parts de Fnatic ont été rachetées par SANNPA, qui est restée la maison-mère de l'équipe Fnatic, domiciliée au Royaume-Uni.
De l'autre côté de l'histoire, Jens Hilgers est un acteur majeur de l'eSport depuis de nombreuses années, puisqu'il a fondé et développé l'ESL avant de ne garder qu'un poste de supervision. Depuis, Jens Hilgers est le co-propriétaire de l'équipe G2 avec Ocelote et il l'aide à développer la marque et l'équipe.
Tout le problème dans cette histoire, c'est que Richard Lewis dévoile un document officiel qui atteste qu'un prêt financier, d'un montant non dévoilé, a été consenti par Jens Hilgers à la société SANNPA en juillet dernier. Un tel prêt va, en théorie, à l'encontre des règles imposées par Riot puisque cela constitue un lien direct entre deux structures LCS. Dans le document, il est stipulé qu'en cas d'impossibilité de remboursement, Hilgers obtiendrait les parts de la société SANNPA, et donc le contrôle de l'équipe Fnatic de facto.
Ocelote risque de moins sourire dans les jours à venir
Quelles répercussions possibles ?
S'il s'avère que cet accord financier existe réellement, ce que les preuves avancées par Lewis semblent indiquer, Riot va devoir gérer un dossier des plus épineux. La règle 3.1 interdit formellement tout lien financier ou d'influence entre les équipes LCS pour garantir l'équité sportive, et un prêt entre le co-dirigeant de G2 et la structure Fnatic sera difficilement défendable comme un accord neutre sans conséquences.
La dernière fois qu'un tel scénario s'est présenté, c'était avec Chris Badawi & Montecristo dans le cadre de l'affaire TDK et Renegades. Le verdict de Riot avait été à l'époque des plus durs puisque les équipes et les propriétaires s'étaient vu ban des LCS - et les propriétaires ont même reçu l'interdiction de posséder une équipe en LCS. Si Riot poursuit cette politique, on pourrait se retrouver en théorie avec un ban des équipes Fnatic et G2, privant les LCS de leur présence dans le futur. Bien sûr, ce scénario est encore très hypothétique, puisqu'à l'heure où sont écrites ces lignes ni les équipes ni Riot n'ont répondu sur le sujet.
Ocelote réagit
Carlos « Ocelote » Rodriguez est revenu sur le prétendu conflit d’intérêts entre G2 et Fnatic dans un interview accordé à theScore esports. Il dit ne pas croire que cette affaire puisse constituer un conflit d'intérêt « Pourquoi voudrais-je avoir des liens avec mon direct et plus grand concurrent ? ». Il poursuit en disant qu'il n'y a vraiment aucune mauvaise action, et que ceux qui en recherchent veulent simplement du drama. Il ajoute que malgré ses bonnes relations avec Matthews, G2 considère Fnatic comme un concurrent, et que tout ce qu'il désire, c'est les battre.
On apprends également que selon Ocelote, la situation n'a que peu de chose en commun avec l'histoire qui avait valu le ban de la Team Dragon Knight et la Team Renegades plus tôt cette année, et que G2 est pleinement coopératif avec Riot.
Pour rappel, dans l'année écoulée G2 a vendu deux joueurs à Fnatic, un concerne LoL en la personne de Mateusz « Kikis » Szkudlarek le second en revanche est un joueur de Counter Strike : Global Offensive, Dennis « dennis » Edman.
Fnatic de son côté n'a toujours pas fait de déclaration, mais nous ne manquerons pas de mettre à jour cet article dès que de nouveaux éléments nous seront rapportés.
Il sera en tout cas difficile pour Riot d'éviter de sévir si ces accusations se vérifient. Toutefois, priver les LCS EU de deux équipes comme Fnatic et G2 serait dramatique pour l'image et la renommée de la ligue, alors même que les deux sont en course pour aller aux Worlds.
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