Sortie de Monster Hunter Generations
Dites au revoir à vos amis, à votre famille et à votre furet domestique : La chasse est désormais ouverte sur Monster Hunter Generations ! Pour fêter dignement l'occasion, Capcom nous propose de découvrir un ultime trailer.
Jeu, sets et matchs
On ne plaisante pas avec la licence Monster Hunter ! Suivie depuis l'ère 128 bits et la PS2 par de nombreux chasseurs, la licence de Capcom a su se bonifier jusqu'à devenir une véritable institution au Japon. Son destin dans le reste du monde est un peu moins brillant, mais depuis le 4 Ultimate exclusif à la 3DS de Nintendo, la série a réussi à passer un cap de popularité inespéré étant donné le concept résolument hardcore derrière ces action-RPG sévèrement burnés. Avant de passer à ce qui différe Generations de ses grands frères, petit rappel de ce qu'est MH : après une création de personnage sommaire, vous débarquez dans un village champêtre servant de hub central. Votre but sera alors de squatter le comptoir de la guilde afin d'enchaîner les quêtes une à une, et si les premières consisteront pour la plupart à de la cueillette bête et méchante, vous en arriverez bien vite à devoir chasser des monstres énormes rapportant tout un tas de ressources qui octroient de nouveaux sets d'équipement à crafter. Les quêtes ont une limitation de temps, et si celles pour débutant offrent des vivres et une carte pour commencer la traque sous de bons auspices, celles qui surviennent dans les rangs plus avancés vous posent dans une zone au hasard de la carte sur laquelle vous vous trouvez, sans point de repère et avec vos seules provisions.
La préparation dans les MH est donc aussi importante que le combat en lui-même, avec une grande emphase sur le set et l'arme équipée, surtout contre des monstres de très haut niveau. Enfin, chers débutants, ne vous attendez pas à entrevoir la richesse inouïe d'un Monster Hunter en quelques heures : lancer un épisode, ça veut clairement dire sacrifier vie sociale et d'autres jeux apéritifs pour en baver et ressentir pas mal de frustration. Puis avec le temps et l'expérience (personnelle, il n'y a pas de points d'expérience à proprement parler dans les MH), on se laisse embarquer par la course au loot et les combats épiques proposés par le soft. Concrètement, si vous débutez la série, comptez au minimum une soixantaine d'heures pour être à l'aise avec les spécificités de son gameplay : plus que de simples action-RPG, les Monster Hunter sont un genre à part entière et pour peu que vous accrochiez au concept, il s'agira toujours de bons investissements.
Maxi Best-of
Bien, maintenant que les bases sont posées, nous allons pouvoir entrer plus en détails sur ce qui différencie Generations de ses aînés. Tout d'abord, sa construction propose l'accès à plusieurs villages et ce, quasiment dès le début de l'aventure. Les habitués de la licence seront ravis de retrouver les hubs des anciens épisodes, tout en pestant sur le fait de devoir converser régulièrement avec tous les habitants afin de débloquer des quêtes annexes permettant de faire évoluer le village principal. Trop bavard pour un jeu sans scénario, Generations aura tôt fait de brouiller les repères des adeptes habitués à la simplicité des fonctionnalités liées aux hubs centraux, la faute à une gestion des palicos envahissante et plutôt troublante de prime abord.
Ces derniers sont les compagnons qui suivent le chasseur au cours de ses quêtes et il se trouve que cette fois, leur rôle est bien plus prégnant, avec des outils de gestion et des fonctionnalités qui vont vous permettre de gérer jusqu'à soixante-quatre chatons. Outre la tenue habituelle des parcelles agricoles qui vont vous faire économiser de nombreuses heures de farm, les palicos peuvent, pour la première fois, prendre le premier rôle avec des missions jouables qui leur sont entièrement dédiées. S'il n'apporte pas grand chose à l'aventure, le fameux mode Miaroudeur a le mérite de proposer une approche un peu plus décontractée de la chasse aux monstres, puisque les petits félyns vont disposer d'outils incassables et d'un poule de compétences qui leurs sont dédiées. Et pour ceux que vous ne souhaiterez pas envoyer en mission, il reste l'entraînement intensif au dojo ou les expéditions qui font intervenir un mini-jeu d'adresse très utile, puisque ce dernier sera l'occasion de récupérer quelques composants de monstres très facilement. Chronophage et particulièrement déconcertante au début, la phase de gestion avancée proposée par Generations deviendra comme une seconde nature au bout de quelques heures : un effort nécessaire qui vous permettra de profiter de nombreuses commodités rendant votre vie de chasseur plus douce.
L'autre nouveauté qui évitera à MHG de n'être qu'un simple épisode best-of, c'est l'introduction des styles et des arts de chasse. Pour chaque type d'arme du jeu, vous serez en disposition de choisir un style qui va déterminer les actions et les arts disponibles, pour une variété de builds accrue. Par exemple au cours de ce test, votre serviteur était équipé des doubles-lames avec le style Voltigeur, ce qui lui permettait de sauter à volonté et d'atteindre le dos des monstres, favorisant ainsi leur chute et le passage en mode rodéo, la fameuse mécanique introduite dans MH4 Ultimate. Les Arts ont quant à eux des compétences actives déclenchables via l'écran tactile de la 3DS et dont la jauge se remplit en fonction des dégâts subis ou causés. Les combinaisons armes/styles/arts sont quasi-infinies et proposent une énième surcouche de profondeur à un gameplay déjà extrêmement riche et exigeant. Les combats contre les bêtes les plus féroces de Generations n'en deviennent alors que plus dynamiques et intéressants, avec quelques rixes au souffle épique, en solo mais aussi et surtout avec trois amis en multijoueur.
Une fois encore, Capcom a soigné l'aspect multijoueur de son bébé et a mis de l'eau dans son vin afin que l'ensemble soit plus agréable à parcourir : les connexions aux sessions se font rapidement et tous les chasseurs ont accès à la grande majorité des fonctionnalités des villages solo depuis le grand camp multi. Malheureusement, toute l'interface du jeu n'a pas eu le droit à ces égards de souplesse et quelques menus restent une plaie. On pense notamment à la gestion des talents des sets et des armes qui reste une purge : des efforts ont été faits, c'est indéniable, cependant le studio japonais campe sur des archaïsmes que la licence se traîne depuis les premiers épisodes.
Gêne et rations
Techniquement parlant, Generations fait jeu égal avec Ultimate, à savoir un jeu très propre pour le support sur lequel il se trouve, avec des environnements détaillés et des monstres toujours aussi sublimes. Une fois encore, ces derniers sont la véritable star du jeu, avec des attaques et des comportements crédibles et une intelligence artificielle bien menée qui force le joueur à s'adapter. Les vieux de la vieille auront le plaisir de retrouver les zones et les monstres qui les ont fait vibrer au fil des épisodes, avec quelques petits nouveaux en prime. On regrettera simplement que Capcom ait fait marche arrière niveau mise en scène, avec des séquences d'introduction des monstres ridicules, contrastant radicalement avec celles de l'opus précédent, qui étaient particulièrement réussies. Dans l'ensemble, le bilan reste tout de même satisfaisant, notamment grâce à une OST rendant les monstres d'autant plus majestueux : difficile de ne pas comprendre la menace d'un Deviljoh lorsque son thème retentit en plein milieu d'une quête censée être remportée d'avance.
Quelques bugs et maladresses sont tout de même à déplorer, comme le changement de zone intempestif qui fait qu'un monstre ne pourra pas être attaqué avant d'avoir passé un certain palier, sous peine de vous faire téléporter dans le secteur adjacent par inadvertance. Le déclenchement du mode rodéo pose aussi de rares problèmes, avec des sauts automatisés qui tombent à côté sans que l'on sache forcément pourquoi. Des gênes mineures, certes, mais qui ont tendance à agacer, surtout quand elles surviennent contre les monstres les plus coriaces comme l'Akantor ou le Furious Rajang.
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Les plus et les moins |
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Les styles et les arts : d'excellents ajouts qui dynamisent le gameplay. | Trop bavard pour un jeu sans scénario. | ||||
Une gestion des palicos enrichie et très pratique une fois maitrisée. | Les dix premières heures, toujours aussi fastidieuses. | ||||
Contenu d'une richesse inouïe malgré l'absence du rang G. | L'interface des talents, toujours aussi préhistorique. | ||||
Un jeu exigeant et particulièrement accrocheur une fois le gameplay apprivoisé. | Quelques bugs liés au rodéo. | ||||
Des monstres majestueux. | Grosse marche arrière sur les introductions des monstres. | ||||
Une grosse synthèse de la série qui devrait faire plaisir aux habitués de la licence. | Second stick quasi-obligatoire. | ||||
Les DLC gratuits. |