Overwatch, Zenyatta est avant tout un support
Zenyatta est l’un des 4 supports du jeu, il est donc de par cette appellation soumis à ce sentiment de rejet par la communauté de joueurs. "Jouer support c'est relou" ou encore "je peux pas carry en support" sont des phrases lues et répétées par les joueurs depuis la démocratisation du genre MOBA.
Pourtant même si les éditeurs de jeux vidéos ont rendu le poste support de plus en plus intéressant au fil du temps et tout à fait apte à carry dans Overwatch, Zenyatta (et dans une mesure différente Symmetra) peine à briller aux côtés d'Ange et Lucio. Depuis la sortie du jeu et le lancement des compétitions, nous n'avons pu le voir pick que très peu de fois, et à chaque fois très vite remplacé : généralement moins d'une minute.
A en juger par le site masteroverwatch.com, Zenyatta est actuellement le 20e héros le plus joué, sur 21. Un résultat bien lourd qui s'explique peut-être dans un premier temps par le background du personnage : Tekhartha Zenyatta est un moine omniaque parcourant le monde à la recherche de l’éveil spirituel... Nous sommes loin des complots politiques de Fatale ou des "chrono-dissociation" de Tracer.
Et puisque nous abordons nos deux jolies rivales, et même si c'est totalement soumis à l'avis de chacun, Zenyatta reste un personnage manquant sans doute de charisme. Ses répliques collent absolument au personnage mais donnent moins d'incidence et de force que celles de Chacal ou encore D.Va.
Le moine robotique souffre donc de l'appellation support et d'un character design moins flashy ou sexy, mais ce ne sont pas uniquement ces raisons qui poussent à l'impopularité du personnage.
Sous la cuirasse
Zenyatta en chiffres c'est 50 points de vie et 100 de bouclier, c'est peu et c'est fragile. D'autant qu'à l'inverse d'une Tracer, vous n'avez pas de dash ni de recall pour vous déplacer ou vous enfuir.
La vitesse de déplacement de Zenyatta est d'ailleurs dans la moyenne, loin derrière Lucio ou Ange gardien qui permet de traverser rapidement et aisément les espaces couverts par les snipers. Ainsi sans mobilité ni compétences de déplacements supplémentaires vous êtes une cible facile.
Enfin en terme de hitbox, Zenyatta ressemble quand même à un cube, assez large dont la tête dépasse et est donc facilement touchable, que ce soit au niveau du corps ou, pour les joueurs plus adroits, directement à la tête. Ainsi entre un tir chargé de Fatale, une roquette hélix de Soldat 76 ou un tir multiple perdu d'Hanzo, il est fréquent de se faire tuer en un ou deux coups.
Si l'on passe maintenant en revue ses capacités. Sans entrer dans le détail, ses deux orbes, harmonie et discorde, remplissent de manière efficace leurs rôles. Le nerf de l'orbe d'harmonie pendant la phase béta (ndlr : l'orbe revient après trois secondes si son détenteur rompt votre ligne de vue avec elle) était nécessaire. Des personnages comme Genji ou Faucheur en profitaient vraiment trop.
L'orbe de discorde est un outil monstrueux pour donner le focus à sa team et descendre facilement des tanks tels que Choppeur. Son ultime est l'un des plus équilibrés du jeu, mais comme le reste de son skill-set nécessite une très bonne coordination avec le reste de l'équipe.
Nous avons donc ici un des premiers éléments de réponse concernant l'absence (ou le fait que l'on en voit très peu) de Zenyatta de nos parties rapides depuis le lancement d'Overwatch : il ne prend son plein potentiel qu'avec une équipe autour de lui.
Et chez les pros ?
Étant donné le besoin de Zenyatta d'avoir une team à ses côtés, nous pourrions penser qu'il serait un pick apprécié et plébiscité des joueurs pros. Cependant malgré un skill-set plus que convaincant, il est avec Torbjorn le héros le moins pick sur l'ensemble de la scène compétitive.
Outre son extrême fragilité et sa faible mobilité qui le rendent difficile à exploiter, c'est sa capacité d'attaque qu'il faut analyser. Son clic gauche lance une orbe qui inflige 45 points de dégâts, tout à fait décent pour un support. Son clic droit chargé (5 orbes) donne un 175 de dégâts maximum, pas de quoi déloger un Bastion ou une tourelle sauf si toute la salve touche une tête (peu probable nous sommes d'accord). De plus les orbes ont un temps de trajet non négligeable et charger le tir secondaire est long et ralentit Zenyatta, exposant ainsi l'omniaque.
Il faut donc jouer Zenyatta de manière beaucoup plus agressive que ses confrères soutiens, soit loin derrière les lignes de front, en s'exposant à un sniper et aux flanqueurs. Soit plus proche de l'action derrière les tanks, mais encore ici c'est s'exposer aux ultis adverses et/ou aux pushs : sa seule vraie protection étant son ulti qui ne se charge pas aussi vite que celui d'Ange.
Ajoutons à cela la nécessité d'une ligne de vue dégagée pour faciliter son dps et nous avons là l'ensemble des raisons qui expliquent l'impopularité de Zenyatta vis-à-vis de Lucio, sur la scène e-sport, qui soigne et poke également avec une nécessité de placement bien moins exigeante.
Ainsi comme le montre ce tableau récapitulatif des GosuGamers Weekly, tournoi hebdomadaire d'Overwatch sur le week-end du 4 et 5 juin, Zenyatta occupe une place peu enviable.
Pour conclure
Il est bon de rappeler que le jeu reste jeune, d'un coté Blizzard procède à des ajustements sur certains personnages (le dernier patch en date affectant Fatale est d'ailleurs un buff indirect pour Zenyatta). Tandis que de l'autre les tournois se succèdent, explorant différentes règles pour les héros et leurs nombres.
La méta est donc loin d'être fixe. Les tournois du week-end du 11 et 12 juin ont vu l'apparition de Torbjorn, pourtant lui aussi absent la semaine précédente.
Nous pouvons donc affirmer que Zenyatta ne restera semblablement pas le dernier de la classe indéfiniment.
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Découvrez Seagull, joueur des Luminosity Gaming et son Zenyatta. |