Avant toute chose, Arash comment as-tu découvert l'aspect stratégique de Pokémon ? Et le format VGC ?
« Bien avant de découvrir le VGC, probablement en 2010, un ami à moi un jour m'a parlé d'un simulateur nommé Netbattle supremacy. Nous avons donc commencé à y jouer juste pour s'amuser. En réalité c'était la première fois que je jouais à Pokémon de manière stratégique.
Par la suite j'ai découvert le VGC quelques semaines avant, voire même une semaine, si je me souviens bien, le National de Milan en 2012. J'avais quelque peu regardé la finale master des Championnats du monde de 2011. J'ai alors compris que c'était tout ce que je voulais faire, aucun doute que j'allais travailler dur pour devenir le meilleur dès le début de l'année qui allait suivre, la saison 2013. »
Ainsi, quel a été ton premier tournoi officiel ? Et quel résultat as-tu fait ?
« C'était donc le National de Milan, en 2012. J'y suis allé car c'était proche de chez moi, et que j'avais réellement envie d'y être. Inutile de dire que j'ai perdu dès la première ronde cette fois là, ah ah. Car oui, les Nationaux étaient à élimination directe jusqu'à cette année. »
Et maintenant, quel est ton ressenti après avoir remporté un championnat National ?
« Je ne me suis jamais réellement soucié du fait d'avoir gagné un National pour être honnête. Je veux dire, c'est un sentiment particulier c'est certain. Ça l'est d'autant plus lorsque vous avez remporté tous les titres cette fois-ci ! Mais mon unique but après avoir remporté les Championnats du monde pour la première fois, était de les remporter une seconde fois, avoir à nouveau ce sentiment de grandeur, c'est incomparable. C'est certainement la conséquence d'avoir goûté à la victoire si tôt. Mais ce n'est pas ma décision après tout, ceci n'est simplement que mon ressenti. »
En effet, Arash Ommati, déjà Champion du monde 2013, aura donc remporté cette année le National de Kassel, mais également un tournoi Régional, celui de Turin en Mars dernier. C'est pourquoi il évoque le fait d'avoir « remporté tous les titres ».
A quelle fréquence t'entraînes-tu pour les compétitions ?
« Je ne me suis jamais vraiment penché sur la question de combien de temps je m'entraîne par jour. Je fais ça quand je sens qu'il est nécessaire, et j'arrête lorsque je commence à fatiguer, où que je me lasse. Mais je pense pouvoir dire que je m'entraîne plusieurs heures par jour, notamment avant une compétition importante. »
Comment t'es-tu décidé de jouer l'équipe Groudon/Yveltal aux Nationaux ? Quels étaient les objectifs, les points forts, et les points faibles de cette équipe ?
« Yveltal est un pokémon très fort, et assez méconnu. Je l'ai utilisé pendant les deux mois qui ont précédés les Nationaux, et j'ai jugé qu'il était suffisamment bon pour que je l'apporte en compétition. Groudon venant parfaitement compléter l'équipe sur le plan offensif, et défensif.
Ainsi vous avez beaucoup d'options contre Kyogre et Groudon, mais ceux-ci craignent Xerneas. Cela résume assez simplement l'équipe Yveltal.
A ce tournoi en particulier, j'étais certain que j'allais devoir affronter diverses variantes du solide duo Xerneas/Groudon. C'est pourquoi, après avoir testé différents Pokémon afin de battre au mieux toutes ces équipes, j'ai décidé d'ajouter Cotovol, un choix assez radical je dois dire. Mais ce Pokémon s'est révélé être ce dont j'avais réellement besoin pour gagner en Top Cut, car celui-ci était rempli de très bons joueurs utilisant ledit Cerf. »
Un joueur t'a-t-il posé problème durant ton parcours au National de Kassel ?
« J'ai eu beaucoup de matchs relativement difficiles durant ce National. Mais si je devais vous mentionner un joueur en particulier, alors ce serait sans aucun doute Thomas Gabor. Il était mon adversaire du top 32, et je l'avais déjà affronté auparavant en ronde suisse. Il avait donc déjà beaucoup d'informations à propos de ma team. J'étais surtout très nerveux car il m'était nécessaire de remporter ce match afin d'obtenir le voyage payé pour les Championnats du monde de cette année. Il avait une équipe qualifiée de « Big D » comprenant ; Xerneas, Kangourex, Flambusard, Groudon, Queulorior, et Métamorph. Ce qui pouvait être très troublant pour mon équipe.
Je savais donc que je n'avais pas le droit au moindre faux pas pour gagner ce Bo3. Malheureusement, j'ai fait une erreur qui m'aura coûté la seconde manche, mais j'ai finalement réussi à reprendre le dessus lors de la dernière manche malgré la pression. J'en étais très heureux, et ce fut un grand soulagement pour moi. »
En parlant de compétition, comment fais-tu pour combattre le pire ennemi de tout compétiteur, le stress ?
« J'aime beaucoup cette question, car il est intéressant de voir que tous les joueurs ont leur propre remède contre le stress. Parfois des méthodes, ou des rituels étranges permettent de se détendre, ou d'être beaucoup plus concentré durant le tournoi. Pour ma part, je préfère faire une très courte sieste avant un important événement, pour faire le vide dans mon esprit lorsque je tends à être nerveux. Rester un peu seul avec ma petite amie entre chaque ronde, est quelque chose que j'ai expérimenté depuis peu. Et à en juger par mes résultats, il semblerait que ça fasse des miracles. »
Quels conseils donnerait-tu à ceux qui souhaiteraient commencer à jouer en compétition ?
« Je n'ai que trois choses à dire ;
- Apprendre des meilleurs
- Ne pas commencer seul
- Et surtout ne jamais cesser de s'entraîner pour s'améliorer. »