Le Power Rankings de cette semaine est un peu différent, car il se concentre sur le MSI ayant lieu cette année à Shanghai en Chine. L'objectif de ce rankings est de faire une présentation des équipes participant au tournoi, et de souligner les forces et faiblesses de chaque formation.
Le Mid Season International vient clôturer la fin de la saison de printemps. C’est un évènement important, car il permet de déterminer un premier ordre mondial quelques mois avant les championnats du monde. En effet, c’est la première compétition internationale où l’ensemble des grandes ligues sera représenté. De plus, le changement apporté par Riot vient pimenter le tournoi. Il est vrai qu’en modifiant le système des têtes de liste des championnats du monde en fonction des résultats du MSI, Riot donne un peu plus d’enjeux à cet évènement. Une évolution intéressante, en effet, c’est suite au parcours des équipes représentantes de la LMS l’année dernière au Championnat du monde, que Riot a vraiment pris conscience des lacunes de son système, et décidé de l’ajuster. À noter cependant qu’à la différence des saisons précédentes, la Meta est globalement la même dans la majorité des grands championnats. Peu de différences sont à prévoir, notamment vis-à-vis des picks de champions qui resteront très probablement standards.
Sur le plan sportif, le tournoi risque d’être bien moins serré que la saison précédente. En effet, SK Telecom T1 est une nouvelle fois présente et compte bien, cette année, remporter ce trophée qui lui a échappé de peu l’année dernière. À l’instar des championnats du monde de 2015, l’organisation coréenne reste la référence mondiale. En effet, SKT maitrise la Meta actuelle comme aucune autre équipe dans le monde. Une victoire de SKT ne serait donc une surprise pour personne. Néanmoins, la moindre défaite serait perçue comme une ombre au tableau aux yeux des fans coréens. Après un parcours exceptionnel lors des deux précédents grands tournois internationaux (Championnat du monde et IEM Katowice), SKT cherchera à compléter le Triplé historique.
Pour l’en empêcher, deux équipes semblent mieux placées pour ralentir l’armada coréenne. La première pourrait être l’équipe taïwanaise Flash Wolves. Ayant réalisé un très solide parcours lors des championnats du monde, l’équipe portée par Maple a écrasé ses concurrents lors des Playoffs dans son championnat national. Abordant un style de jeu très varié et possédant des individualités de calibre international, la formation semble suffisamment expérimentée et armée pour surprendre n’importe quelle équipe du tournoi. Et qui sait, pourquoi pas piéger SK Telecom T1 comme elle a su le faire avec son rival Ahq e-Sports Club il y a quelques semaines.
La seconde n’est autre que G2 Esports, la championne européenne. La jeune formation a adopté depuis le début du tournoi LCS Europe un style très agressif. Incapables de répondre correctement au rythme imposé par G2, les équipes européennes se sont toutes inclinées au cours de la saison. Possédant de nombreuses similitudes avec Flash Wolves, G2 Esports risque, cependant, de pécher par manque d’expérience. En revanche, la Meta actuelle correspond tout à fait à sa stratégie principale, ce qui pourrait lui permettre de se hisser en finale du tournoi.
Dans un troisième groupe, on retrouve Counter Logic Gaming et Royal Club Never Give Up. Ces deux équipes se ressemblent sur bien des points : un duo top/support qui porte régulièrement le reste du groupe, une Meta pas tout à fait comprise et maitrisée, un laneswap rarement forcé et pas toujours dominé et enfin une bonne capacité à teamfight. Si CLG peut profiter d’une bonne préparation pour surprendre certains adversaires et se hisser en demi-finale, RNG, quant à elle, peut compter principalement sur ses joueurs stars pour faire la différence. Outre le duo Looper-Mata, c’est probablement son jungler, Mlxg, qui sera le plus surveillé par les autres formations.
Enfin, l’équipe représentant la région Wildcard, SuperMassive eSports, ne se faisant pas beaucoup d’illusions, cherchera à décrocher quelques victoires. Si l’écart est de plus en plus limité entre les cinq principaux championnats et les autres meilleurs championnats de par le monde, au sein d’une compétition comme celle-ci, espérer plus que quelques victoires semble encore un peu prématuré pour l’équipe turque.
Rang | Équipe | Analyse | Probabilité de victoire |
Après un début d’année difficile, SK Telecom T1 a amélioré la dynamique de sa saison en remplaçant son vétéran Jungler Bengi par Blank. Celui-ci a immédiatement insufflé un nouveau souffle à SKT, ce qui a permis à l'équipe de s'imposer aux IEM Katowice. De retour de Pologne, le groupe a maitrisé la fin de la saison. Lors des Playoffs, SKT a dominé ses adversaires, utilisant les stratégies des équipes qu’elle affrontait pour mieux les contrer. Présente pour la troisième fois consécutive au tournoi de milieu de saison (en 2014 via le All Star à Paris, puis en 2015 au MSI), l’équipe championne du monde sera la grande favorite. En effet, sa capacité à s’adapter rapidement à la Meta, à se préparer face à des adversaires différents, et à exécuter des stratégies variées, en fait la meilleure formation présente au MSI. De plus, elle compte dans son effectif certains des meilleurs joueurs du tournoi. En effet, son midlaner star Faker est en grande forme, il a joué 7 champions différents lors des Playoffs. Enfin cette année, l’organisation bénéficiera de plus de temps de préparation par rapport à la saison précédente, où les joueurs n'avaient disposé que de quelques jours après leur sélection, pour voyager et s’acclimater avant le début de la compétition. Les fans coréens attendent une victoire dominante de la part de SK Telecom T1 à Shanghai. |
FORTE | ||
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Après une phase de Playoffs parfaite, Flash Wolves a décroché sa qualification pour le MSI. Son début de saison a été moyen, perdant quelques rencontres, dont notamment son premier affrontement face à son rival Ahq. La formation a dû faire face au remplacement de Steak, son ancien toplaner, devenu entraineur de l’équipe. Suite à quelques changements dans la line-up, c’est finalement MMD qui a obtenu la place top. En Playoffs, l’équipe a totalement dominé ses deux adversaires, Machi E-Sports puis Ahq e-Sports Club, ne perdant pas une seule rencontre. Sachant maitriser différentes stratégies en début de rencontre, Flash Wolves a su à chaque fois creuser l’écart dans le premier quart d’heure de jeu. Auteur parfois de laneswap très agressifs, l’équipe sait aussi ralentir le tempo pour profiter de sa très bonne coordination en teamfight afin de remporter les parties. Cette capacité à jouer des styles très variés, vient certainement de la possibilité offerte à certaines équipes de la LMS de s’entrainer contre des formations de ligues différentes, plus particulièrement en Chine et en Corée. Autre force de la formation taïwanaise, son duo Malpe-Karsa qui a développé une excellente synergie depuis la saison précédente. Cependant, cette concentration de ressources sur la midlane se fait au détriment de la toplane. MMD est en fait, parmi les joueurs en sololane au niveau international, l'un de ceux disposant le moins de ressources. Cette faiblesse dans la toplane pourrait profiter aux équipes occidentales, qui chercheront alors à limiter l’impact de Maple dans la midlane. De plus, si SwordArt est un support de classe internationale, le style de jeu très passif de NL peut désavantager ses équipiers. L’année dernière, AHQ avait réussi une belle performance au MSI, tandis que Flash Wolves avait battu à deux reprises Koo Tigers lors des Championnats du monde. Dès lors, la formation se place en outsider dans ce tournoi. Une place en finale face à SKT ne serait pas très surprenante tant l’équipe a impressionné lors des précédentes semaines. |
MOYENNE | |
L’incroyable parcours de G2 Esports se poursuit avec cette première expérience internationale. Si la saison européenne des LCS a été plutôt singulière, avec beaucoup de retournements de situations et une certaine instabilité au sein de la hiérarchie, la domination de G2 a été le seul élément stable de la ligue. L’équipe adopte généralement un style très agressif, appliquant une pression constante sur son adversaire, tout comme Rox Tigers a fait en Corée. Il est probable que cette stratégie de jeu puisse lui permettre de remporter quelques matchs face aux meilleures formations. Les talentueuses individualités de G2 Esports représentent son autre point fort. En effet, Trick et Perkz ont dominé le championnat européen, jouant sans pression au cœur des Playoffs. Ces deux joueurs seront la clé pour G2 dans ce tournoi international, où ils affronteront des talents comme Faker, Mlxg, Malple, Blank ou encore Karsa. Néanmoins, le manque de diversité de l'équipe dans ses stratégies pourrait être une faiblesse importante. En effet, une organisation comme SK Telecom T1 a prouvé, lors de sa dominante victoire face à Rox Tigers, qu’elle était capable de ralentir et de contrer ce style de stratégie. G2 Esports arrivera-t-elle à en élaborer de nouvelles? Ou pourra-t-elle préparer des tactiques spécifiques face à certains adversaires ? Le manque d’expérience global de l’organisation laisse un doute quant à ces éléments là. Une bonne préparation lui permettrait de réaliser un parcours singulier et de se qualifier pour la finale. Toutefois, une qualification en demi-finale semble être le résultat le plus probable pour G2. |
MOYENNE | ||
Suite à sa victoire face à Team SoloMid, Counter Logic Gaming est la représentante surprise de la ligue nord-américaine. Elle a été l'une des rares équipes régulières de la saison du championnat américain. Elle n'a toutefois, trouvé son rythme de croisière, que lors de la deuxième partie de la saison.CLG mérite sa place au MSI suite à sa victoire lors des Playoffs. Néanmoins, Immortals était clairement la meilleure équipe de la ligue lors de la saison régulière, avant de rater sa préparation pour les Playoffs. La formation américaine diffère des autres équipes internationales présentes à Shanghai, car elle favorise fortement son toplaner Darshan. Là où les autres optent pour un style de jeu où au contraire, la toplane est régulièrement défavorisée, CLG compte majoritairement sur cette lane pour faire la différence. De plus, les modifications apportées par le dernier patch pourraient favoriser le retour de quelques toplaners moins tanky, style préféré de Darshan. À l’exception de Duke, le niveau des autres toplaners est plutôt uniforme, chacun d'eux ayant leurs forces et leurs faiblesses, exploitables par un joueur du talent de Darshan. Concernant la Meta et les changements apportés par le dernier patch, CLG doit absolument travailler son utilisation de support plus tanky. Aphromoo est un des meilleurs supports en Occident, mais il doit modifier ses choix de champions, surtout en utilisant un toplaner moins tanky. Le MSI de Shanghai est le troisième tournoi majeur joué par l’organisation en moins d’une année. Celle-ci n’a pas réussi les deux précédents, sans pour autant être totalement décevante. Cependant, il ne serait pas surprenant de voir la formation américaine ne pas atteindre les demi-finales. |
FAIBLE | ||
Victoire assez surprenante pour Royal Never Give Up en finale des LPL. Malgré un excellent début de saison pour RNG, l’équipe a subi une perte de rythme après sa participation décevante aux IEM à Katowice. Afin de relancer la dynamique, l’organisation a décidé de titulariser NaMei au poste d’ADC. Avec lui, l’équipe a réussi à maintenir de peu sa première place du groupe B, après avoir été rattrapée par EDward Gaming. Lors des Playoffs, RNG est passée proche de la défaite malgré un avantage de 2 à 0 en demi-finale face à TeamWE. Lors du cinquième match, la formation chinoise a à nouveau remplacé NaMei par Wuxx. Celui-ci a alors emmené son équipe vers la victoire, battant Edward Gaming pourtant favori lors des finales, sur un score de 3 à 1. RNG joue désormais son second tournoi international de la saison, mais ses problèmes restent inchangés. En effet, comme la majorité des équipes chinoises, le mélange de joueurs chinois et coréens limite la communication au sein de l’effectif. De plus, sa compréhension et sa maitrise de la Meta est toujours limitée, la formation ne forçant que très rarement un laneswap. Pire, l’équipe a tendance à se canaliser sur les combats, cherchant à tout prix à forcer des affrontements plutôt qu’à se concentrer sur les objectifs. Face à des équipes bien préparées, capables d’utiliser des stratégies plus passives, Royal Never Give Up risque de subir le rythme imposé par ces formations, notamment celui de SK Telecom T1 et Flash Wolves. Globalement, l’équipe chinoise devrait se qualifier pour le second tour, mais une présence en finale serait une surprise.
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FAIBLE | ||
SuperMassive, vainqueur du championnat turc a réussi un très bon tournoi des équipes Wildcard, terminant en tête du premier tour, avant de dominer les Playoffs et décrocher son billet pour le MSI. Sa victoire au sein du championnat turc a été une surprise, l’équipe ayant eu des difficultés pour battre les meilleures formations lors de la saison régulière. Elle ne faisait d'ailleurs pas partie des favorites pour le titre. Cependant, il semblerait que l’organisation ait trouvé une formule pour jouer à son meilleur niveau quand l’enjeu est le plus important. Néanmoins, cela ne sera très probablement pas suffisant à Shanghai. En effet, son style de jeu est encore trop peu affiné pour pouvoir rivaliser avec les meilleures équipes de chaque région. Son exécution, notamment en début de partie, pourrait être drastiquement améliorée, celle-ci manquant d’adaptation. SuperMassive a en effet régulièrement subi des rencontres, notamment en Turquie, lorsque sa stratégie originale est contrée. Malgré tout, la base de l’organisation est expérimentée, une partie du groupe étant issue de l’ancienne line-up de Beşiktaş e-Sports Club, l’équipe turque qui avait participé au MSI l’année dernière. À l’instar des autres formations qui participent à des tournois internationaux majeurs, SuperMassive espère surtout pouvoir accrocher ses futurs adversaires lors de ses rencontres. Si une victoire est possible, celle-ci sera forcément une surprise. |
TRÈS FAIBLE |
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