Battlefleet Gothic Armada : Le test
Envie de participer aux conflits éternels de Warhammer 40 000 aux commandes de flottes de combats de l'Imperium, des Orcs, des Eldars ou du Chaos ? Découvrez donc Battlefleet Gothic: Armada, un jeu de stratégie en temps réel adapté d'une des licences de Games Workshop.
Trailer de lancement
Genre : Stratégie en temps réel
Développeur : Tindalos Interactive
Éditeur : Focus Home Interactive
Support : PC
Prix : 39,99€
Abaddon et la 12e croisade
Le temps n'est pas au beau fixe dans le secteur Gothic. Une tempête Warp se profile à l'horizon et votre voisin pénible, du nom d'Abaddon, frappe à la porte avec un Destructeur de planètes afin de vous emprunter votre âme et votre Imperium. En tant qu'amiral impérial, il est de votre devoir de remettre de l'ordre dans la galaxie et de rétablir la paix, même si cela ne sera que très provisoirement, n'en doutons pas. Vous devez avoir l'habitude de toute façon, après avoir repoussé les ennemis de l'Imperium de presque tous les manières possibles et imaginables, tant la licence Warhammer 40 000 a eu droit à de nombreuses adaptations ces dernières années.
Battlefleet Gothic propose donc une campagne principale aux commandes de l'Imperium, durant laquelle vous aurez à affronter des rebelles, les Orcs, les Eldars et le Chaos, comme annoncé un peu plus haut. Ces autres factions n'ont pas leur propre campagne mais elle sont néanmoins jouables dans les parties personnalisées et en multijoueurs. Comme il se doit, chaque faction a ses points forts et une approche très personnelle du combat. Et comme souvent, les humains ont une approche assez équilibrée du combat, même s'ils ne rechignent pas à se servir de leurs vaisseaux comme béliers géants. Les Orcs, eux, chargent tout ce qui passe à portée de réacteur, mais ils manquent de puissance de feu à longue distance. Les Eldars sont rapides, mobiles et fourbes, etc. Vous allez devoir apprendre quelles sont les spécificités de chaque race, voire de chaque vaisseau, afin de mener votre flottille à la victoire. Ici, nous sommes loin des jeux où tout se règle avec un clic droit et un raccourci clavier ou deux ; chaque vaisseau dispose de nombreuses commandes dont il faudra faire bon usage pour s'en sortir. Notez tout de même que nous ne sommes clairement pas dans une simulation, mais dans l'adaptation d'un jeu de plateau. La physique spatiale n'est absolument pas rendue d'une façon réaliste comme le prouve le fait que chaque bataille se déroule sur un plan en deux dimensions par exemple. La complexité est néanmoins au rendez-vous.
Il vaut mieux avoir l'avantage du poids quand on fonce dans un autre vaisseau.
Les mastodontes de plusieurs centaines de mètres/kilomètres à vos ordres ont une sacrée inertie ; il faudra donc gérer leur jauge d'énergie en permanence, afin de pouvoir réaliser un virage d'urgence avant de finir dans un champ de mines qui était camouflé. De plus, chaque type d'arme monté sur un vaisseau a sa propre portée et son angle de tir. Vous n'avez pas que de tourelles, loin s'en faut. Les canons de bordée sont particulièrement populaires dans le cas présent, et les affrontements ressemblent davantage à des batailles navales que spatiales, la pratique de l’éperonnage et de l'abordage en étant la preuve. Vous allez donc devoir donner des consignes au capitaine de chaque vaisseau, avec la distance et la position relative de son vaisseau durant l'attaque, afin de favoriser les armes de bordée ou de proue, etc.
Viennent ensuite les (très) nombreuses capacités de chaque vaisseau. En fonction des compétences de base, puis celles que vous aurez choisi, chaque navire peut avoir un usage très différent. Au menu, il y a des sondes, des torpilles, des bombardiers, la téléportation de troupes à bord d'un vaisseau ennemi, et nous en passons. Chacune avec son propre temps de recharge. Vous pouvez aussi donner des ordres provisoires pour améliorer la résistance du vaisseau, ou ses dégâts. Il est donc possible d'avoir cinq ou six temps de recharge à surveiller par vaisseau, ce qui peut devenir un peu lourd quand ils se battent à plusieurs endroits et que vous n'avez pas envie de passer votre vie avec le ralenti activé (même s'il est fort pratique soit dit au demeurant). Heureusement, il est possible d'automatiser le lancement de toutes ces capacités ; cela ne sera pas forcément ce qu'il y a de mieux, surtout pour les attaques qui demandent beaucoup d'anticipation, mais il faut reconnaître que l'IA en fait un usage convenable. Vous pourrez donc profiter du jeu même si vous n'êtes pas un maniaque prêt à contrôler lui-même le moindre mouvement de chaque vaisseau de la flotte.
Vous pourrez admirer de près vos vaisseaux avec le détail de chaque arme en début de mission.
Tout cela a effectivement l'air complexe, d'autant que nous n'avons pas encore parlé de la gestion de la furtivité, ni des éléments présents dans la zone, ni même des passages dans le Warp avec la possibilité de s'y perdre. Heureusement, le tutoriel du jeu est suffisamment bien fait pour saisir les bases. La courbe de difficulté reste néanmoins particulièrement abrupte à partir de la troisième mission. C'est à ce moment que l'on se rend compte que les objectifs du jeu sont parfois incroyablement cruels, voire frustrants. Le meilleur exemple est probablement l'horrible objectif de capture de renseignements avant qu'un vaisseau ne prenne la fuite qui donne souvent lieu à un abordage, suivi d'un contre-abordage, puis un contre-contre abordage, jusqu'à ce que finalement l'IA vous file sous le nez. Nous n'exagérons pas en disant que la marge de manœuvre se compte en seconde. Ne pas avoir une flotte parfaitement adaptée, ainsi que la stratégie qui l'accompagne, donnera des échecs à répétition. Il faudra bien tenir compte des différents paramètres pour régler la distance et la position d'attaque de chaque vaisseau. Il faudra penser à viser le sous système adapté sur votre cible et avoir conservé de l'énergie ou la bonne capacité à utiliser au moment critique, sans quoi la victoire vous échappera.
En jouant bien, vous éviterez d'avoir de trop gros malus sur la carte de campagne. Les bonus ? On ne connait pas au 40e millénaire.
Pour le meilleur et pour l'empire
Heureusement, une défaite ici et là n'est pas forcément trop désastreux. Le système Gothic comprend plus de 50 planètes, chacune avec ses installations et il est attaqué de toutes parts. Vous n'aurez clairement pas la capacité à être partout, ni à tout défendre. Vos victoires, ainsi que vos échecs ne seront pas définitifs et ils auront des conséquences ; vous aurez donc parfois l'opportunité de rattraper la situation à la mission qui suit si vous avez échoué. L'invasion de chaque race ennemie va empirer si vous multipliez les défaites ou si vous êtes trop concentré sur un de leurs concurrents ; votre propre camp ne vous aide pas forcément avec l'Inquisition qui veut pratiquer un extermina-tus chaque fois qu'une planète tombe aux mains de l'ennemi. Il est assez amusant de voir la tournure que prend le conflit lorsque vous ratez une mission essentielle de l'histoire et qu'une relique surpuissante tombe dans les mains du Chaos. Cela ne veut pas dire que vous avez perdu la campagne, mais les choses vont devenir plus difficiles, c'est certain ! Dans le pire des cas vous pourrez charger la partie pour retenter la mission (et vous aurez probablement à le faire souvent au départ) pour prendre le tour de main. Vous pouvez aussi décider d'assumer vos erreurs ou le fait que vous n'ayez simplement pas eu de chance sur le positionnement adverse. Il est intéressant de noter que la majorité des cartes sont aléatoires, avoir un fond spatial et des obstacles différents à chaque fois est un plus fort agréable, même si pouvoir passer les dialogues et cutscenes aurait été le bienvenu quand on en est à sa 5e tentative de sauvetage d'un convoi de ravitaillement.
Les dégâts infligés aux vaisseaux désactivent certaines fonctions. Viser les générateurs empêchera un ennemi de prendre la fuite dans le Warp par exemple.
Entre chaque mission il vous faudra gérer votre flotte grâce au prestige gagné lors de vos victoires ; cela vous permettra d'acheter de nouveaux vaisseaux avec un plus gros tonnage, d'améliorer ceux existants, de former l'équipage et d'acheter des faveurs aux sous-factions impériales. Les options de personnalisation des vaisseaux finissent par être très nombreuses, et si au départ elles ne sont que trop limitées, une fois que vous aurez pris du galon, les possibilités ne manqueront plus. Créer des vaisseaux adaptés à chaque tâche ou pour fonctionner en formation est particulièrement satisfaisant. Malheureusement, il ne sera jamais vraiment possible de déployer toute votre armada, puisque chaque mission a une limite de points de flotte et elle est bien trop basse durant la très large majorité du jeu. N'avoir que deux ou trois vaisseaux à commander durant les dix premières heures de jeu bride fortement les stratégies qui peuvent être adoptées. Même au summum de la campagne, ne vous attendez pas à diriger plusieurs dizaines de vaisseaux : cela n'arrivera pas. Vous n'aurez donc au mieux qu'une flottille à vos ordres, à moins que vous préfériez les vaisseaux légers qui vont se faire déchiqueter par l'opposition. C'est un peu dommage, et cela nuit clairement à la dimension épique du titre.
Les capitaines gagnent en expérience, mais vous pouvez quand même les tuer pour insubordination durant une bataille s'ils veulent prendre la fuite. Dites alors adieu à votre XP.
Comme vous avez du le comprendre, le jeu est vraiment intransigeant. Ce, même en mode Normal et on se retrouve forcé de tâtonner, même une fois les bases bien assimilées. Il s'adresse donc a un public averti qui n'a pas peur de tester différentes approches et de se faire méchamment punir. Une fois le jeu bien en main, les très nombreuses options et ordres disponibles permettent de faire des choses assez amusantes, voire jouissives, comme un virage d'urgence à 180° avec un Croiseur pour lâcher six torpilles à bout portant dans le postérieur d'un vaisseau ennemi que vous veniez de croiser. Malheureusement, c'est à ce moment qu'on se rend compte que le jeu assez répétitif au final, avec les même objectifs qui reviennent en boucle et la même méthode à chaque fois pour les réaliser. L'ennemi et vos vaisseaux changent, mais davantage de variété et de scénarisation auraient été les bienvenus. On peut donc facilement passer plusieurs dizaines d'heures sur le jeu et bien s'amuser, ce qui est reste une durée de vie honorable selon les critères modernes, mais très peu de joueurs éprouveront l'envie de passer des centaines d'heures dessus comme ils ont pu le faire sur un StarCraft II, Total Annihilation ou Red Alert en leur temps.
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Les plus et les moins |
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La campagne d’envergure et dynamique | Un peu répétitif | ||||
C'est beau | Quelques objectifs horripilants | ||||
L'automatisation intelligente | Les choix de vaisseau trop restreint au début | ||||
Complexe sans l'être trop | Le blabla impossible à passer | ||||
Les modifications des vaisseaux | Les flottes bien trop réduites |