Test de Trackmania Turbo PC, PS4, One

Test de Trackmania Turbo sur PS4

"Insert Coin" : Voici l'accueil chaleureux que réserve Trackmania Turbo quelques secondes après le lancement à ceux qui souhaitent s'y essayer. En pleine connaissance de son statut à part dans le monde du jeu de course, la série des français de chez Nadeo débarque cette année sur consoles de salon, en plus de retrouver son public PC habituel. Dans une droite lignée ou un virage trop serré ? Réponse dans ce test.

 


Genre : Course / Arcade

Développeur : Nadeo

Editeur : Ubisoft

Supports : PC, PS4, Xone

Prix : 34,39€

PEGI : 3+

Notre avis sur la version PC

Avec des racines profondément enterrées dans l'univers du jeu PC, nous ne pouvions pas laisser passer la nouvelle mouture de la licence de Nadéo sans vous donner notre avis sur cette fameuse version. Et si Turbo est plus arcade que jamais, avec une esthétique machine d'arcade rafraichissante et une bande-son électro bien djeuns, nous avons été surpris de constater à quel point Trackmania s'est « consolifié ». En effet, les puristes risquent de regretter l'austérité toute relative des menus d'antan : ici tout est clair, précis et pour le coup un peu chiche, avec des options multijoueurs manquantes et des modes que l'on aurait aimé voir revenir. Cependant, le contenu est là et bien là, avec de nombreux tracés au level-design soigné, même si on sent que les développeurs s'appuient beaucoup sur la communauté pour la création de modes et de tracés plus exotiques, ce qui ne manquera pas de faire grincer les dents de ceux qui s'étaient déjà senti floués par Tackmania 2 et ses différents épisodes.

Côté technique, cette version PC propose le minimum syndical, avec des options graphiques rachitiques ne proposant même pas un petit anti-crénelage (peut-être en farfouillant les fichiers cela dit). Trackmania Turbo est beau, certes, mais quelques effets supplémentaires tentant de mettre à mal nos machines de guerre n'aurait pas été du luxe, jeu orienté arcade ou pas. Notons tout de même que, PC oblige, les temps de chargement sont beaucoup moins contraignants que sur consoles, avec cinq secondes entre chaque piste, contre une quinzaine sur consoles. Finalement, cette version PC de Trackmania nous aura laissé un goût amer, surtout parce qu'il ne porte pas en lui le lourd héritage communautaire des anciennes versions du jeu : on aurait aimé retrouver l'exhaustivité des propositions que Nadéo avait l'habitude de nous faire, au lieu de cela, Turbo n'est « seulement » qu'un très bon jeu de courses arcade, ce n'est déjà pas si mal.

Drei, Zwei, Eins... Go !

Comme à son habitude, Trackmania va droit à l'essentiel, et ne s'encombre pas d'un enrobage excessif. Un joueur, un circuit déjanté, et une médaille à décrocher. Ici, c'est la plupart du temps à coup de largage par hélicoptère que vous commencerez les courses, et autant dire que le rythme est toujours aussi effréné.

Pour les étrangers à la série, sachez que le principe de Trackmania a toujours été de proposer une flopée de circuits tous plus fous les uns que les autres. Bien plus que des promenades de santé en ville ou sur chemin de terre, la série nous confronte à des loopings, big jumps et autres drifts d'un kilomètre de long, et autant dire que l'épisode Turbo n'est pas celui qui dérogera à ces règles : le réalisme et les lois de la gravité laissent souvent place aux frissons de l'arcade et à des sensations immédiates.

Bien loin des standards actuels du jeu de course, Trackmania fait donc partie de ces jeux qui entretiendront un amour vache avec le joueur : tantôt on lui crie dessus, tantôt on l'admire pour son audace. Préparez-vous à vous acharner de longues minutes (voire de longues heures) pour décrocher une simple médaille, car le challenge est à la hauteur, et par ailleurs plutôt bien dosé. Au niveau de son expérience solo, le jeu propose 200 circuits, répartis sur cinq échelons de difficulté différents et progressifs. Sachant que le jeu commencera à jouer avec vos nerfs (dans le bon sens du terme) à partir du troisième échelon / des blue series, il y a là de quoi bien gonfler la durée de vie pour les acharnés du scoring.

Easy to pick up, hard to master

Histoire de varier les plaisirs et les sensations, le jeu propose quatre environnements différents, pour quatre styles de conduite bien distincts : "Canyon Grand Drift", "Down & Dirty Valley", "Rollercoaster Lagoon" et "International Stadium". Les habitués de la série auront directement tilté à la vue du nom de ce dernier, le Stadium étant devenu un indispensable depuis de nombreux épisodes. Ainsi, le jeu propose respectivement de jouer avec du bon gros drift, du chemin de terre bien sale, un environnement paradisiaque futuriste, et un immense stade de Formule 1. Tout cela avec une petite dose de folie, évidemment.

Cependant, cette audace se retrouve beaucoup moins sur le deuxième environnement qui, étrangement, est celui qui s'est fait le plus discret dans la communication autour du jeu. Malgré quelques circuits audacieux, on aura grand peine à être motivé sur certains circuits, trop axés sur du rallye classique... ce qui ne plaira forcément à tout le monde. Bien que ce ne soit pas la première fois que la série propose un environnement de ce type, il est bon de constater le contraste avec les trois autres environnements, bien plus nerveux dans l'âme.

Nadeo s'est donc clairement concentré sur les autres environnements, et en particulier "Rollercoaster Lagoon", qui se présente comme étant une des grosses nouveautés du titre. Sur fond d'île asiatique paradisiaque, ces circuits semblent regrouper tout ce qu'un Trackmania peut proposer. De plus, certains passages en antigravité (encore une nouveauté) sont plutôt bien sentis et permettent des délires de level design toujours plus poussés. Le résultat final évoque un peu ce qu'aurait pu être un Trackmania Sunrise plus moderne.

Plus on est de fous...

Bien sûr, c'est surtout en multijoueur qu'un Trackmania trouve son intérêt à long terme. Sur ce point, Turbo ne fait pas les choses à moitié, puisque de nombreux modes de jeu sont proposés aussi bien en ligne qu'en local. Oui, en local ! Sur ce point, Nadeo se doit d'être félicité, car trop rares sont les jeux actuels à proposer du multijoueur local digne de ce nom. Même sur consoles de salon, certains modes de jeux (stunt, arcade, hot seat) peuvent être joués au tour par tour avec une seule manette, sans exclure pour autant l'écran partagé jusqu'à quatre joueurs. Il est même possible de trouver un intérêt au mode local en solo, pour ceux qui souhaiteraient s'adonner au Stunt en battant leurs propres records. Quant au mode en ligne, inutile de préciser que c'est ici que les plus acharnés passeront le gros de leur temps, avec en plus de cela la possibilité de proposer ses propres défis, à des amis ou des inconnus.

Tradition de la saga, le Trackbuilder fait aussi son grand retour, pour des possibilités toujours aussi complètes. Cependant, il sera bien moins facile à prendre en mains sur console, l'éditeur étant comme toujours plus intuitif sur PC malgré les efforts évidents effectués pour le transposer sur une utilisation au pad. Évidemment, vous pourrez retourner ces circuits créés de toutes pièces dans tous les sens en défiant le monde entier dessus, que ça soit en time attack ou en stun.

C'est fin, ça se mange sans faim

Au final, sans pour autant bouleverser les codes de la saga, Trackmania Turbo fait preuve d'une grande générosité au niveau de son contenu. Malgré les apparences, les 200 circuits du mode solo vous occuperont une bonne trentaine d'heures. En étant tout à fait honnêtes, nous n'avons pas pu réussir à débloquer l'ultime mode de difficulté durant ce test. Le Black Series demande en effet au joueur d'obtenir la médaille d'or sur tous les circuits précédents. Au vu du challenge déjà proposé sur les Blue et Red Series, nous pouvons affirmer sans grande hésitation que ces Black series ne feront de cadeaux à personne, pas même aux habitués.

Pour autant, Turbo est bien loin d'être aussi "brut de décoffrage" qu'avant, et accueille son nouveau public bras ouverts. Entre l'arrivée sur consoles de salon, l'esthétique plutôt rafraîchissante et la communication très grand public, cet épisode se veut axé pour tous (ce qui pourrait d'ailleurs rebuter les fans les plus hardcore de la série). On peut aussi souligner le travail intéressant effectué sur la bande-son : les musiques, aux sonorités électro résolument très french touch, seront dotées d'une instru plus ou moins chargée en fonction de votre vitesse, de quoi accompagner la frénésie de vos plus belles performances. Malheureusement, ces mélodies seront vites répétitives, mais on dirait que Trackmania en a désormais l'habitude.

Il est impossible de reprocher à Trackmania d'avoir dénaturé son concept après toutes ces années. Toujours aussi décomplexé dans l'âme, cet opus a le mérite de proposer un bon contenu autant en multijoueur qu'en solo. Difficile de dire aujourd'hui si la communauté de fans migrera sur cet opus plutôt axé sur les nouveaux venus, mais force est de constater que cet épisode se fraie une place parmi les meilleurs de la série, malgré une prise de risque maigrichonne. Une expérience solide et honnête, qui promet de belles montées d'adrénaline.
Les plus et les moins
	Sensations arcade fidèles à la série et level design inspiré		Les Rallyes pas toujours très fun
	S'acharner une heure pour décrocher l'or		Chargements longuets sur consoles
	Musiques évolutives en fonction de votre performance...		...mais vite rébarbatives
	Les drifts, jouissifs à maîtriser		Interface austère
	Le multi local (à une manette !) revalorisé		Pas assez de prise de risque ?
	Bon pour découvrir la série		Black Series brutal pour les novices
	Trackbuilder complet
	Propre et fluide