A Link Between Worlds - 2013
Chapeau l'artiste
Hanté par d'étranges cauchemars, le Link d'ALBW a comme beaucoup de ses congénères un sommeil très lourd. Apprenti forgeron au village Cocorico, le jeune homme se fait une fois de plus réveiller par le fils de son maître, le jeune Guly. Mais c'est en faisant une livraison au sanctuaire d'Hyrule que le destin de Link va changer : l'ignoble Yuga vient de transformer une jeune femme en tableau ! Tentant de défaire le magicien avec l'épée qu'il devait livrer, notre jeune héros se fait vite remettre les idées en place par son ennemi qui s'enfuit avec le tableau. Commence alors une course-poursuite épique à travers deux royaumes que tout oppose afin d'empêcher Yuga d'assouvir ses desseins maléfiques.
Comme d'habitude avec les jeux Zelda, ne vous attendez pas à vous investir plus que ça dans un scénario à embranchements multiples et autres trucs de ce genre. Non, là ça va droit au but, les dialogues sont courts et efficaces et l'histoire se dévoile au travers de moments clés se comptant sur les doigts d'une main. On pourra quand même compter sur quelques petits rebondissements vraiment bien vus et cet épisode de Zelda, qui se veut être un véritable retour aux sources même au point de vue de la narration, ne comporte pas d'acolyte bien lourd (Fay et Navi, c'est de vous dont je parle) venant vous seriner toutes les cinq minutes ce que vous devez faire et ça, mine de rien, ça fait du bien.
La transformation en peinture vous servira très souvent !
Entre tradition et modernité
Si Hyrule et Lorule ressemblent à s'y méprendre au Light World et au Dark World de A Link To The Past, on ne peut pas dire que les deux titres soient identiques pour autant, A Link Between Worlds chamboulant pas mal d'éléments récurrents à tous les Zelda (excepté le 2). Ainsi, fini le fameux objet gagné en milieu de donjon, dans ALBW, vous pouvez louer l'objet correspondant au thème du donjon à Lavio, un étrange marchand ayant élu domicile chez Link. Pour une somme modique, vous serez donc capable de louer tous les objets du jeu d'un seul coup et vous retrouver avec le grappin, l'arc ou encore le boomerang dès la première heure de jeu. Mais cette location possède un inconvénient de taille : si vous mourez, tous les objets loués seront rendus à Lavio et il faudra donc remettre la main à la poche pour les récupérer.
Les têtes connues sont bien sûr de la partie.
Pas de panique toutefois, puisque tout l'attirail pourra être acheté par la suite à un prix cependant bien moins doux que celui de location, logique. À côté de ça, vous avez les équipements de Link : tunique, épée, bouclier, les gants de force et surtout, un tout nouveau bracelet très pratique. En effet, ce dernier vous permettra de vous transformer en graffiti et vous déplacer le long des murs. Durant votre épopée, un nombre assez conséquent d'énigmes tireront parti de cette excellente mécanique qui n'aura de cesse de renouveler vos escapades dans les plaines d'Hyrule et Lorule, le bracelet étant d'ailleurs ce qui vous permettra de naviguer entre les deux mondes par le biais de failles disséminées un peu partout sur la carte. Autre nouveauté venant rompre un ordre établi depuis plus de quinze ans : à part un ou deux donjons imposés dans le jeu, vous serez capable de traverser les temples dans l'ordre que vous souhaitez, en toute liberté et mine de rien, ça offre une sensation inédite dans un Zelda : de la liberté ! Vous aurez aussi la possibilité très tôt dans le jeu d'effectuer des voyages rapides grâce à des girouettes placées à des endroits stratégiques des deux mondes. Enfin, les objets n'utilisent plus de mana comme dans A Link To The Past, mais une jauge d'endurance se consommant à la moindre utilisation d'un objet (sauf ceux de l'équipement).
Et puis quoi de mieux pour accueillir toutes ces nouveautés que l'Hyrule de ALTTP, épisode préféré de bon nombre d'entre nous ? Cet univers fait encore des merveilles et rappellera très certainement des souvenirs émus aux vieux briscards, Nintendo ayant vraiment joué la carte du fan-service, avec des clins d’œil aux épisodes phares de la série, des salles de donjon identiques à l'opus Super Nintendo, des effets visuels et sonores qui seront familiers aux nostalgiques, etc. Fan service certes, mais de qualité et jamais trop envahissant, juste ce qu'il faut pour instaurer un sentiment de nostalgie tout en nous rappelant que nous sommes bel et bien face à un nouvel opus. Et c'est peut-être là que réside la plus grande force de cet épisode : il enchantera les nostalgiques de la licence comme les nouveaux arrivants n'ayant jamais touché à un Zelda de leur vie. Un gameplay maîtrisé à la perfection, un level-design aux petits oignons et une durée de vie confortable malgré des donjons bien trop courts (sans doute par souci de cohérence avec le support nomade) et une expérience de jeu générale juste magique.
Hilda, princesse de Lorule.
À 2D, 2D et demi
Reprenant la vue de dessus des épisodes 2D, A Link Between Worlds est tout de même un jeu réalisé en majeure partie en 3D, suffit de passer en Link mural pour s'en convaincre. Et il faut bien dire que même si l'on pouvait craindre pour l'esthétique du jeu au vu des premières images, les équipes de Nintendo ont bien travaillé et nous servent un titre à la patte artistique à la fois fidèle et différente de « l'œuvre » dont elle s'inspire. Là où cet épisode fait très fort, c'est dans sa gestion de la 3D relief de la 3DS juste bluffante qui apporte une profondeur inédite. Cerise sur le gâteau, les différentes reprises et compositions originales accompagnant le joueur sont sublimes. Le thème du Dark World, celui des Bois Perdus, le village Cocorico, ils sont tous là et plus enchanteurs que jamais. Une réussite de bout en bout !
"Satanés squelettes, vous allez rester en place oui ?!"
Le saviez-vous ? Le marteau magique de A Link to the Past est appelé MC Hammer dans la version japonaise du jeu, en référence au rappeur éponyme.