Alors que le Championnat brésilien de League of Legends vient de fêter sa seconde année d’existence, ce n’est pas de son anniversaire dont nous nous souviendrons. On se rappellera plutôt des problèmes rencontrés par Riot. Car en moins d’un mois, le Brésil aura réussi à faire parler de lui ! Entre l’amende et la suspension de Mylon, les pénalités de points ou encore le cas « Loop », les sanctions tombent et ne se ressemblent pas ! Peut-être faut-il donc se poser une question : est-ce que Riot serait plus sévère avec le Brésil ?
Différentes contrées, mêmes règles !
La league brésilienne pourrait être jugée plus partialement que les LCS ... Pourtant si on regarde le règlement, et à l’exception du format des matchs, les règles sont les mêmes. Dans ces conditions, comment se fait-il que le Brésil soit si présent dans les discordes ces derniers temps ?
Peut-être parce que leur championnat est plus récent ? En un sens, cela est possible puisque « les LCS Brésilien » viennent à peine de fêter leur première bougie. Malgré tout, cela ne justifie pas tout. En 2015, la région se portait bien avec seulement deux suspensions durant la saison régulière !
Qu’est-ce qui a changé entre-temps ? La réponse est simple ! Afin de s’aligner avec tout ses autres championnats, Riot a interdit à un gérant d’avoir plusieurs équipes, causant un chamboulement dans le monde des propriétaires de line-up.
IntZ, les dissidents !
Ne posséder qu’une seule équipe compétitive, voilà une règle bien anodine. Pourtant c’est bien par là que tout a commencé. Car en CBLOL, une société possédait deux teams : Intz e-sport. Jusque là, il n’y a rien de très surprenant. Sauf que ceux-ci n’aimaient pas trop la nouvelle règle de Riot. Ils ont donc décidé de vendre à « un groupe d’investisseurs » leur seconde équipe : les RED Canids. De prime à bord, ce choix paraît tout à fait légitime. Mais en réalité, il ne l’est pas : le président des Red Canids était affilié à celui d’Intz (NDLR Les propriétaires sont le fils du président, et sa copine). Dans les faits, le gérant restait le même.
Résultats des courses, Riot sévit : le propriétaire d’Intz et le directeur des Red Canids ont été suspendus pour la saison 2016. De plus, les Red ont dû être revendus avant le 15 janvier sous peine de relégation de l’équipe. Un choix choquant pour certains, mais au final, bien judicieux. Il résout le problème en obligeant la revente tout en laissant aux joueurs, innocents dans cette affaire, la possibilité de ne pas être relégués.
L'affaire Loop
Mais ce ne fut pas le seul problème rencontré par Intelz. En effet, le 23 janvier, ils n’ont pas pu soumettre un roster avec le nombre minimum de joueurs requis. Et cela est notamment dû au départ de Loop, 4 jours auparavant. Un départ prévisible ! En effet, celui-ci aurait été approché par la structure paiN Gaming pour les rejoindre en 2016. Seul petit bémol, cela se serait passé sans que la structure ne soit pas au courant. Un point important du règlement qui tient à cœur à Riot. Dès lors, une guerre s’installe pour trouver le responsable et surtout pour savoir si Loop a approché la structure ou si c’est l’inverse.
Au final, l’affaire est tranchée : paiN est déclaré coupable et Loop ne peut rejoindre cette équipe en 2016. De plus, la société paiN Gaming doit renoncer à ses récompenses au prochain Split (ce qui ne concerne pas les joueurs). Si cette décision semble un peu radicale, il faut comprendre qu’elle est bien différente des affaires connues en Europe ou aux USA. Dans nos contrées, les joueurs sont habituellement l'intermédiaire de ce genre de pratique. Au Brésil, ce fut la structure directement. Et ça, Riot ne l’a pas toléré. Néanmoins, il est bon de noter que seule la structure a été punie. Elle ne recevra rien, mais les joueurs auront droit à leur cash Prize. Mais l’affaire ne s’arrête pas là ! Après cette décision, la communauté s’enflamme, elle ne comprend pas ce qui a motivé la décision de Riot ! Les dires des différents partis semblaient tendre vers autre chose. Seulement voilà, il semblerait que Riot détienne des e-mails privés non révélés au public. Vérité ou mensonge ? Le mystère reste entier.
Avec cette histoire, Les paiN Gaming ne pourront pas annoncer un roster le 23 janvier. En conséquence, les deux équipes se sont vues pénalisées de plusieurs points (2 et 4). Un choix équivalent à un forfait en Europe. Ce qui semble logique. Après tout, les Echo Fox ont eu la même sanction il y a peu. À une différence près ! On défavorise l’équipe n’ayant pas pu afficher son roster à temps sans favoriser celle qui aurait dû l’affronter. Cela peut sembler injuste, mais ça ne l’est pas tellement puisque les deux teams pourront jouer toutes leurs rencontres.
Un geste qui coûte cher
Mais tout ne s’est pas arrêté là. Il y a quelques jours est arrivé le cas de Mylon : une amende de 2000 reals et une suspension de 2 parties pour un geste obscène à la caméra. Certains trouvaient cette sanction un peu dure. Notamment comparée aux 500 dollars de Hai pour son doigt d’honneur lors des Worlds en octobre dernier.
Néanmoins, lorsqu’on regarde les faits, ce n’est pas si inégal. D’une part, les 2000 reals d’amende de Mylon valent un peu moins de 500 euros. Et d’autre part, les deux semaines de suspensions sont beaucoup moins problématiques qu’elles ne l’auraient été pour Hai. Malgré tout, certains trouveront toujours à y redire. Dans les faits, 500 $ au Brésil n’ont pas le même impact que 500 $ aux États-Unis. Cela se justifie rapidement par le fait que Mylon en soit à sa troisième infraction pour la même violation. Un récidivisme justifiant la différence.
Report toxic player
On pourrait également regarder le cas de Krow qui, pour toxicité, fut banni durant un split. Une sanction par rapport à Forg1ven qui n’avait été banni que quatre parites pour ses propos en jeux ou Svenskeren et ses trois parties aux Worlds en 2014. Si l’on regarde simplement le motif de sanction, c’est vrai. Mais quand on regarde les faits, tout est différent. D’une part, Krow n’avait pas agi sur le ladder. Il l’a fait en vocal lors d’un match officiel ! D’autre part, il s’agissait de propos à la limite de la légalité. Un cas bien plus sérieux donc.
Au final, les membres de Riot Games semblent savoir ce qu’ils font. Si les infractions brésiliennes sont plus nombreuses aujourd’hui, c’est par suite logique des choses ! Le changement des règles a entraîné quelques problèmes et ceux-ci ont eu un effet boule de neige. Pour le reste, il semble que l’entêtement du Brésil à briser les règles, ait été un peu plus poussé que ce que nous avons pu voir dans nos régions. Autrement dit, Riot ne fait que répondre à l’infraction par une sanction plus adéquate. Il ne s’agit en aucun cas d’un acharnement contre les équipes du CBLOL. Alors pour l’heure ne nous inquiétons pas et que la paix règne sur les champs de justices.
Le backdoor de Mylon lors de la finale regionale de la CBLOL 2015 | |