Après Paper Mario: Sticker Star et Mario & Luigi: Dream Team Bros., sortis respectivement en 2012 et 2013 sur Nintendo 3DS, les deux univers ont décidé de se réunir afin de créer un gameplay totalement inédit. Mario & Luigi: Paper Jam Bros. apparaît alors comme une fusion de deux genres de RPG. Cette idée permettra-t-elle de renouveler le concept de Mario & Luigi qui commençait à s'essouffler et de faire oublier le goût amer qu'avait laissé le dernier Paper Mario ? C'est ce à quoi nous allons tenter de répondre avec ce test.
- Genre : RPG
- Date de sortie : 3 décembre 2015
- Plateforme : Nintendo 3DS
- Développeur : AlphaDream
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 40€
Le Royaume Champignon totalement déchiré
Tout commence avec le gag désormais récurrent de la licence : la maladresse de Luigi. En effet, notre plombier vert préféré renverse par mégarde un livre épais qui s'avère contenir l'univers entier de Paper Mario. Tous les Toad, Goomba et autres créatures de ce monde de papier pleuvent alors sur le Royaume Champignon. L'objectif premier est donc de retrouver les pauvres Toad égarés. Mais, bien évidemment, Peach et Peach de papier trouvent le moyen de se faire princessnapper, comme à leur habitude, par l'alliance maléfique des deux Bowser. L'aventure se déroule alors sur le schéma habituel d'un parcours menant au château de Bowser. Le sauvetage des Toad sert de prétexte pour récupérer de la main d'œuvre afin de fabriquer de nouveaux objets de papier nous permettant de franchir certains obstacles.
Un gameplay en papier recyclé
Mario et Luigi ne sont pas seuls dans leur quête puisqu'ils rencontrent assez rapidement Mario de papier. Les combats n'ont finalement pas tant été modifiés. Comme dans les opus précédents, Mario et Luigi alternent entre les sauts et leur marteau, il est possible d'éviter les attaques des ennemis et d'utiliser des attaques "frères" quand la situation l'oblige. Mario de Papier n'est qu'un personnage en plus avec son propre saut et son propre marteau. Un nouvel élément est tout de même présent, il s’agit de cartes que l’on peut utiliser durant les combats. Chaque carte apporte un effet (tel qu’augmenter les statistiques du joueur ou occasionner des dégâts aux ennemis) et dépense des points étoiles. Utiliser un amiibo permet d’accéder à des cartes spéciales avec leur propre effet. Cette nouveauté est un léger détail qui apporte un peu de stratégie. A l'extérieur des combats, le principe reste, une fois encore, très semblable aux anciens jeux. Il sera donc possible d'aller sous terre pour récupérer quelques haricots (augmentant les statistiques des personnages) ou bien encore de profiter de l'épaisseur réduite de Mario de papier pour récolter des bonus cachés derrière des fissures.
Un nouveau type de combats apparaît à plusieurs moments dans le jeu, celui des Titancartons. Le joueur devra piloter un gigantesque personnage en carton pour combattre des ennemis... en carton ! Pas de niveaux, ni de statistiques pour ces combats-là, seuls deux types de manœuvres sont possibles : charger sur un ennemi ou bien lui sauter dessus. La maniabilité bancale arrive aisément à frustrer le joueur, car plus on avance dans l'aventure plus les ennemis ont une barre de vie élevée et donc plus les combats sont longs et répétitifs. Le level-design général reste cependant très soigné et quelques nouveaux types d'énigmes et de mini-jeux viendront pimenter l'aventure. Il est également utile de souligner le fait que la 3D stéréoscopique de la Nintendo 3DS est très bien exploitée en combat et également en dehors.
Overdose de champignons
Bien que secourir les Toad puisse être amusant un temps, cela devient vite répétitif. De plus, la licence est connue pour habituellement amener Mario à rencontrer de nouveaux personnages, or la quasi-totalité des personnages non joueurs sont des Toad. Il n'y a donc aucun nouveau personnage. Chaque monde est constitué d'un petit village de Toad avec une maison et quelques boutiques. La fusion des deux univers permet, heureusement, de nous proposer des rencontres intéressantes entre un personnage et son équivalent de papier. Fidèles à la licence, les dialogues sont riches en humour et très bien écrits. À noter qu'il est possible d'accélérer les cinématiques et les discussions, ce qui rend l'histoire beaucoup plus fluide. Les tutoriels, plus contraignants qu'aidants dans l'opus précédent, sont cette fois-ci très discrets et surtout facultatifs permettant donc aux habitués de ne pas subir des démonstrations inutiles.
Un univers calqué sur ce qu'on connait déjà
Véritable point noir du jeu, son absence totale de nouveaux univers. En effet, le parcours de nos trois plombiers n'a rien d'original puisque non seulement les ennemis ne sont pas inédits, mais les niveaux traversés non plus. Les décors sont beaux et le mélange papier et 3D apporte une touche d'originalité au jeu. Malheureusement, rien de réellement neuf ne nous est proposé. Les musiques, toutes réussies, ont comme un air de déjà vu, elles aussi. On est bien loin des habituels endroits loufoques des anciens Paper Mario et des individus originaux qu'on rencontrait dans les autres Mario & Luigi. La fusion des deux licences aurait-elle contraint les développeurs à se concentrer sur les acquis ?