La charrette avançait à un rythme lent, ses roues craquant sur le sol pierreux, secouant l’armature du véhicule en bois. Ils arrivèrent bientôt en vue de la cité, énorme, emmitouflés dans un manteau brumeux et grisâtre, parsemé d’usines et de tuyauteries par lesquelles s’échappaient ces nuages toxiques qui plombaient le ciel de Zaun*.
Le convoi entra dans la cité et se dirigea vers un coin précis de la ville. Après plusieurs dizaines de minutes, le groupe s’arrêta sur l’ordre de leur chef.
- C’est ici, déclara-t-elle.
Un bâtiment leur faisait face, étalé sur sa largeur comme un objet qui s’était écrasé au sol. Doté d’un toit en dôme de verre et de métal, il n’imposait pas par sa taille, mais par son gigantisme. Des tuyaux sortaient de toutes ses façades, des cheminées crachaient de la poussière noire, dans les fosses bouillonnait un liquide verdâtre dans lequel se déversait toute sorte de détritus.
La représentante du convoi gravit les quelques marches et frappa à la lourde porte en métal avec l’anneau qui y était fixé. Après quelques secondes, un grincement se fit retentir, et les portes s’entrouvrirent lentement. Il fallut une dizaine de secondes complètes avant qu’elle ne soit totalement ouverte et puisse permettre le passage au convoi.
Ils s’engouffrèrent dans le noir complet dans la salle, tandis que les portes se refermèrent derrière eux. Une fois dans le noir complet, ils patientèrent à peine quelques secondes avant qu’un petit individu bosselé n’apparaisse en se frottant les mains, une fiole brillant d’une couleur verte éclatante attachée autour du cou.
- Bien vous êtes là. Suivez-moi, suivez-moi, leur indiqua-t-il.
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