Après plusieurs heures, l’armée de Noxus n’était plus visible à l’horizon. Chaque homme de Demacia était resté debout, formant une ligne de front devant leur cité détruite. Une ligne indécise, qui ne comprenait pas les événements et n’y croyait toujours pas.
Un cavalier apparut alors au loin, galopant vers les troupes demaciennes. Seul.
Une fois à une distance raisonnable, il stoppa sa monture et s’adressa à la foule qui lui faisait face :
- Trop d’hommes sont déjà morts pour cette guerre, et d’autres encore nous attendent. Pansez vos blessures et rentrez chez vous. Pour Noxus, rien n’est encore terminé.
Il lança un message au sol, puis fit faire demi-tour à sa monture et repartit, laissant les Demaciens face au vent.
L’un d’entre eux brisa les rangs et s’avança pour ramasser le message. Il le secoua, évacuant le sang et la terre qui s’était glissé dessus, et lit d’une voix faible :
- Ionia* approche. Ils se relèvent, progressivement, de nos raids sur leur territoire et reconstruisent ce que nous avons détruit. Des troupes ont été aperçues sur leurs rives : armes de siège, navires, nourriture, soldats, armes… Retirez-vous et préparez Noxus.
Le Demacien regarda tour à tour les hommes qui lui faisaient face, et lâcha le papier qui alla s’écraser sur un cadavre. Il fit quelques pas dans la terre boueuse, ses bottes s’enfonçant profondément dans le sol et les éclaboussant d’une couleur rougeâtre. Il s’arrêta un instant, puis s’effondra dans les bras de son peuple.
|