L'eSport n'en finit plus de grandir. Encore cantonné aux salles de fête les weekends de LAN il y a dix ans, il remplit maintenant des salles de plusieurs centaines voire milliers de place dans la France entière. Cette constante évolution a fini par intéresser le gouvernement français qui a décidé de faire un premier pas vers le sport électronique.
En effet, dans le cadre de la loi « République Numérique » qui prévoit une très grande législation autour d'internet et des nombreuses activités qui s'y rapportent, l'eSport est évoquée. Souvent citée ces derniers mois dans nos lignes, Axelle Lemaire, secrétaire d'État au numérique, avait rappelé son intention d'aider ce secteur à se développer.
Depuis le 26 septembre dernier, le projet de loi est en consultation, ce qui représente déjà une première. Jamais auparavant un texte de loi du gouvernement avait été ainsi ouvert à la relecture et aux propositions citoyennes avant même sa présentation en Conseil des ministres. De ce fait, des internautes ont pu décortiquer les différentes sections afin de comprendre les dispositions prévues pour l'eSport.
Parmi ces acteurs ayant pris le temps de passer le projet au peigne fin, on retrouve le Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs (S.E.L.L.). Ce dernier a cependant fait part d'une grande inquiétude qui pourrait transformer ce texte en un véritable frein pour l'eSport. Voici l'explication donnée :
Les compétitions de jeux vidéo ont aujourd’hui une audience massive et passionnent beaucoup de Français. Pourtant, il existe une incertitude juridique dans le Code de Sécurité intérieure qui pourrait assimiler ces compétitions à des jeux d’argent. Notre proposition d’article vise à assurer au sport électronique un cadre juridique sûr, susceptible de favoriser le développement de ce secteur, d’assurer l’engagement des sponsors et de constituer un premier pas pour la reconnaissance du e-sport.
Comme le détaille le SELL, un grand danger réside donc autour de ce texte de loi qui pourrait provoquer l'assimilation de l'eSport à des jeux d'argent et de hasard, avec toutes les contraintes qui s'y ramènent. Une telle définition du sport électronique l'éloignerait énormément du sport traditionnel et amènerait une masse considérable de contraintes juridiques et financières assez lourdes.
Fort heureusement, le SELL propose également une solution via un amendement de la loi, c'est à dire l'ajout d'une petite section permettant d'éviter tout amalgame. Puisqu'il s'agit d'une consultation, il vous est même possible de soutenir cet amendement en vous inscrivant sur le site puis en votant oui.
Llewellys a réagi en vidéo