Echanges - Une guerre inévitable

Après être sortie du palais, Fiora se dirigea vers la cité-basse. Elle était l’un des seuls membres du Conseil à circuler dans cet endroit de la cité, les autres membres n’en voyaient pas l’utilité ou ne pensaient pas à s’y déplacer. Les seuls à s’y rendre étaient évidemment Quinn, elle et parfois Vayne lorsqu’elle chassait.

Quinn étant née au milieu de cet univers excentré des zones prestigieuses de Demacia, elle y retournait souvent pour voir des visages connus ou rester à l’affut des dernières informations.

Car c’est bien ça qui attirait Fiora dans la cité-basse. N’importe qui de censé recherchant quelqu’un ou quelque chose ne reste pas assis en haut de son trône. Non, non, il descend de son perchoir, s’immisce au milieu de la boue, des bâtiments délabrés et des ivrognes. Il se faufile, patiente, écoute. Et il retient.

Fiora s’arrêta devant une taverne et y entra d’un pas décidé. Le bruit se déversa brutalement sur Fiora, étouffé à l’extérieur par les murs et la porte épaisse. Paroles indistinctes, bruits de chopes, tapements de mains, reniflements, cris, grattements de cordes… Chaque son agressait l’oreille de quiconque entrait à l’intérieur du bâtiment.

Fiora décrocha son baudrier et l’accrocha avec sa rapière à l’entrée de la taverne. Mais elle garda néanmoins sur elle ses deux dagues -une fixée à la cheville, l’autre au creux des reins- : la politesse a ses limites.

Artwork par DanteWontDie

Elle se dirigea vers l’étage de la salle, jeta des coups d’œil rapides puis rejoignit une table occupée par une personne dont le visage était mangé par une barbe grise. Avachi, l’homme aux habits sales fumait de l’herbe à pipe et ne semblait pas préoccupé par l’arrivée d’un intrus.

- Bonjour Kamil*, entama Fiora.

Le dénommé Kamil continua d’aspirer et d’expirer la fumée âcre au visage de Fiora.

- Je recherche les deux oiseaux demaciens. Maintenant, précisa-t-elle.

- Qu’est-ce que j’y gagne ? demanda-t-il calmement.

- L’opportunité d’aider Demacia à gagner la guerre à venir.

- À peine débutée, et déjà gagnée ? Quel optimisme, répliqua-t-il en haussant les sourcils. Une guerre ou une autre, qu’est-ce que cela change pour moi ? Je pourrais aller me caler confortablement à Bilgewater dans le coin d’une taverne ou sur le bord d’un quai.

- Écoute, j’ai besoin de les trouver rapidement et je n’ai pas le temps pour tes petits jeux.

- Et moi pour la charité. Va donc parler à Taric si tu joues de ce côté-ci, éjecta Kamil.

- Une faveur, lâcha Fiora.

- Uhm ?

- Je te devrais une faveur si tu acceptes de m’aider. Une, pas plus, pas moins. Parole de Laurent.

- Oh, tu éveilles ma curiosité jeune lame, déclara Kamil en se redressant. Es-tu sûre de ton choix ?

- Arrête donc de jubiler, tu sais bien que je n’ai pas le choix !

- Une faveur, donc, reprit-il en balayant la remarque d’un geste de la main. Très bien, tu sais comment me parler. Je ne manquerai pas de te le rappeler en temps voulu, conclut-il en souriant.

- Ça, je n’en doute pas… termina Fiora en se levant.

- Au plaisir de travailler avec toi ! lui lança Kamil en levant sa chope.