En 2014, soit cinq ans après les événements sur la Big Shell, l'économie mondiale repose sur les guerres menées par des sociétés militaires privées (SMP) devenues plus puissantes que les forces armées propres à chaque pays. Leurs soldats sont ainsi mieux équipés et disposent de nanomachines semblables à celles rendues célèbres suite à la crise de Shadow Moses en 2005 et permettant de décupler leurs capacités.
Celles-ci sont contrôlées par une IA appelée Sons of the Patriots (SOP), mais pour une raison inconnue, Liquid Ocelot cherche à neutraliser cette IA. Fort heureusement, Otacon est parvenu à le localiser dans un petit pays du Moyen-Orient en plein conflit. Snake devra donc s'infiltrer jusqu'à Liquid pour déterminer ses motivations et l'arrêter !
Développé comme étant le dernier opus de la série, ce Metal Gear Solid 4 multiplie les révélations d'intérêts variables sans oublier de fournir un parterre de guests triés sur le volet dont on taira la liste dans ses lignes, celles-ci n'ayant pas pour but de spoiler.
La narration de ce jeu est découpée en cinq chapitres se déroulant dans diverses régions à travers le globe, ce qui a pour conséquences de hacher la progression, là où MGS3 proposait une grande variété de décors en continu. Alors que les deux premiers chapitres proposent un challenge intéressant en proposant au joueur de s'infiltrer sur un terrain où la guerre fait rage, les trois derniers donnent dans le fan service avec un intérêt pour l'infiltration moindre. L'acte trois se veut même extrêmement irritant, car plombé par une IA catastrophique que ce soit de la part du résistant que Snake est censé filer ou bien de la milice qui patrouille dans les rues.
Tant que l'on est avec les incohérences, ce Metal Gear Solid 4 instaure une nouvelle jauge de stress qui influe sur les capacités de Snake, un peu comme le faisait la jauge de faim dans le troisième volet. Quand Snake est repéré par ses ennemis ou pris entre deux feux, cet indice grimpe jusqu'à entamer la santé du héros qui devra alors se mettre à couvert pour remédier au problème. En théorie, l'idée ne semble pas trop mauvaise, mais dans les faits, cela rend certaines séquences injouables, obligeant le joueur à attendre entre deux cailloux précis pendant plusieurs minutes le temps que la jauge diminue suffisamment avant de retenter une percée dans le camp ennemi.
Le jeu délaisse également le système de faim et de chasse, ainsi que le système de soin instaurés dans Metal Gear Solid 3, mais reprend cependant le système de camouflage, en plus simplifié grâce à l'OctoCamo. Il suffira au joueur de se revêtir de cette tenue puis à coller Snake contre une surface, tels un mur ou une moquette, pour que Snake en reprenne l'apparence et passe ainsi plus inaperçu. Ainsi, les allers-retours dans les menus se font plus rares et le jeu, plus fluide.
Les Beauty and the Beast Unit (ou BB Corps), une unité exclusivement composée de femmes, représentent les nouveaux boss de cet opus et rendent chacune hommage à ceux de Metal Gear Solid sur PSOne, telle Laughing Octopus rappelant le malheureux Decoy Octopus ou bien encore Crying Wolf rendant hommage à la superbe (mais dangereuse !) Sniper Wolf. Malheureusement, celles-ci ne disposent pas d'une once de charisme. Peut-être est-ce pour cela que les développeurs ont voulu compenser ce fait établi en modélisant des top-models existant réellement ? Une fois le boss achevé, Drebin explique leur histoire souvent tragique, mais peut-être aurait-on préféré le savoir avant... Même leurs confrontations sont d'une banalité consternante (exceptée Laughing Octopus qui nécessite une vigilance accrue de la part du joueur) et l'on bâille quand Screaming Mantis réutilise les tours de passe-passe de son homologue PSOne mais qui laissent indifférents sur PS3.
Que l'on ne donne pas mauvaise parole à ces lignes, Metal Gear Solid 4 est un grand jeu qui conclut la saga de Snake en beauté en révélant au joueur tout ce qu'il a toujours voulu savoir, et Hideo Kojima est parvenu à assembler 50 ans de timeline plus que fournie avec brio, rendant ainsi l'univers extrêmement cohérent. Il s'agit en fait plus d'une déception de fans qui attendaient de ce jeu un sans-faute ; les deux premiers chapitres auguraient pourtant du meilleur, mais l'acte trois plombe à lui seul le reste du titre qui ne cessera alors de s'enfoncer dans le fan service aux dépens du plaisir de jeu.