Après le succès mitigé de Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty, Kojima se devait de corriger le tir en proposant un troisième opus capable de rivaliser avec le mythique épisode PSOne. Sans trop en dire, les fans ne furent pas déçus à la réception de ce pur bijou !
Alors que la Guerre froide est à son paroxysme, l'URSS développe en secret le Shagohod, ancêtre du Metal Gear. Cependant, le scientifique responsable du projet décide de fuir vers les États-Unis, se rendant compte que son prototype pourrait renverser le cours de la guerre en faveur d'un système qu'il n'apprécie guère. Mais durant la crise des missiles de Cuba (1962), l'URSS n'accepta de se retirer qu'à condition que les États-Unis lui remettent Sokolov. Forcée d'accepter afin d'éviter l'holocauste nucléaire, la nation à la bannière étoilée renvoie Sokolov dans son pays d'origine, mais secrètement, monte un plan pour le libérer. Naked Snake est alors désigné pour être envoyé sur le sol soviétique pour mener à bien cette délicate mission.
Au cours de son périple à travers l'URSS, Snake traversera de multiples environnements différents tels un marécage, une jungle, des montagnes... Cette particularité est très plaisante, car contrastent vraiment avec les environnements statiques des jeux précédents, à savoir un paysage enneigé pour MGS1 et une plate-forme maritime pour MGS2. Ce troisième volet est une véritable bouffée d'air frais, mais un constat se pose vite au joueur : comment est-on censé s'infiltrer discrètement alors que la plupart des séquences de jeu se situent en extérieur ? On doit alors ruser plus que jamais en déterminant des trajectoires idéales entre deux touffes d'herbes tout en prenant en en compte la ronde des gardes, ou bien en analysant soigneusement les aspérités du terrain. Le joueur peut également choisir d'emprunter la manière forte pour traverser les environnements tout en détruisant les dépôts d'armes et de ravitaillement pour affaiblir les ennemis des zones alentours...
Afin de passer inaperçu quelque soit le terrain, Snake dispose de plusieurs tenues de camouflage (obtenues au début du jeu ou bien acquises dans les environnements) que le joueur devra changer régulièrement pour obtenir l'indice de camouflage le plus élevé possible. Cette dernière particularité destine le titre aux joueurs les plus patients, certains passages nécessitant bien de changer de tenue tous les deux mètres ! Tant que l'on est avec les éléments hardcores, Metal Gear Solid 3 installe un nouveau système de faim obligeant Snake à se nourrir régulièrement pour ne pas mourir de faim. Pour ce faire, notre héros peut bien trouver des rations de survie dans quelques placards, mais celles-ci poussant extrêmement mal en environnement extérieur, il devra se rabattre sur la chasse. Et on touche là un point essentiel de ce jeu magnifique, car non seulement les décors sont variés, mais ceux-ci regorgent également de vie : perroquets, rats, écureuils, crocodiles... on a beau se poser la question, on ne sait pas ce que les développeurs ont bien pu oublier !
Les boss retrouvent ici un charisme indéniable (à deux-trois exceptions près) et chacun a droit à son combat d'anthologie, celui contre The End par exemple nécessitant technicité et patience !
L'histoire racontée dans cet épisode se révèle plus terre-à-terre que celle de MGS2 et nous permet de vivre la genèse de Big Boss, le plus grand soldat du XXème siècle. À l'image du jeu PSOne, le scénario est extrêmement bien maîtrisé et jalonné de rebondissements jusqu'à un final absolument grandiose et d'une poésie rare. En fait, Metal Gear Solid 3 nécessiterait à lui seul un dossier tant ce jeu est magnifique, cette simple page lui rendant difficilement hommage. Une chose est sûre : jouez-y !