S'il y a un jeu de la série auquel il faut avoir joué, c'est bien celui-là ! Cet opus connut un tel succès à l'époque qu'il donna à la série ses lettres de noblesse et la fit entrer dans la postérité aux côtés de titres mythiques tels que Final Fantasy VII ou bien encore Super Mario Bros 3.
En Alaska, la base de recyclage d'armes nucléaires de Shadow Moses est prise d'assaut par un groupe dissident de l'unité des forces spéciales FoxHound. Ces terroristes exigent la dépouille de Big Boss et menacent de tirer un missile nucléaire si leur exigence n'est pas assouvie. Face à cette menace, Solid Snake est dépêché sur place par le Colonel Campbell pour éradiquer la menace et libérer le chef du DARPA ainsi que le président d'ArmsTech, tous deux retenus en otage suite à l'assaut. Snake devra également découvrir la véritable identité du leader des terroristes avec qui il partage son nom de code, le terrible Liquid Snake !
Passage à la 3D oblige, le jeu se veut plus réaliste que ses prédécesseurs, mais contrairement à certains de ces contemporains, la 3D adoptée ici est assez fine pour ne pas piquer les yeux des joueurs actuels, même habitués aux standards modernes.
À l'image des deux premiers jeux sur MSX2, Metal Gear Solid adopte une vue de haut avec quelques passages à la première personne. À quelques exceptions près, il n'est malheureusement pas possible de viser en vue FPS, limitant ainsi l'utilisation de certaines armes malgré un système de visée automatique. Pour le reste, le jeu est tout simplement parfait ! La moindre flaque d'eau peut devenir traîtresse, car marcher dedans produira des clapotis qui alerteront les gardes alentour et l'eau restée sous vos pieds pourra mener les gardes jusqu'à votre cachette. Attention également à la neige dans laquelle vous laisserez vos empreintes, etc., les mécanismes comme ceux-ci regorgent à foison dans ce jeu, si bien que l'on est sans arrêt surpris par l'intelligence de son gameplay. Kojima s'amuse également en brisant ce qu'on appelle le quatrième mur, un terme dérivé du théâtre que représente un mur imaginaire qui sépare les acteurs et les spectateurs expliquant pourquoi les deux assemblées n’interagissent pas entre elles. Psycho Mantis, par exemple, s'adresse directement au joueur en proposant de contrôler sa manette ou bien en lisant le contenu de sa Memory Card, ce qui n'a pas manqué de surprendre à l'époque !
Tant que l'on est avec les boss, il est important de préciser que ceux-ci n'ont jamais été aussi charismatiques dans un jeu vidéo. Revolver Ocelot, Psycho Mantis, Sniper Wolf... la simple évocation de ces noms suffit à raviver des souvenirs parmi les anciens joueurs, car non content de disposer de leur propre personnalité, chaque confrontation avec ces boss est unique et dispose de sa propre mise en scène.
L'histoire contée dans ce jeu dispose de multiples rebondissements, si bien que de nombreux joueurs se retrouvèrent perdus suite aux nombreuses révélations : les personnages de cette aventure ont tous quelque chose à cacher et ne disent pas forcément la vérité même quand ils passent aux aveux. On se retrouve tout simplement là en présence d'un chef d’œuvre en matière d'écriture ! La seule chose que l'on puisse vraiment regretter est le doublage français obligatoire, connu à présent pour sa grande nanardise, même s'il faut bien avouer rétrospectivement qu'il contribue grandement au charme du jeu.