Kung Fury - La chronique VOD
Au vu du peu de sorties ciné depuis le très bon Mad Max : Fury road, nous avons pensé qu'il serait bien de parler un peu de ces petits films qui font l'actualité sur Internet. Attaquons-nous donc à Kung Fury. Sorti le 28 Mai gratuitement sur Youtube, tout le monde ne parle que de lui. À raison ?
Kung Fury - Film Complet
Épisode 1 : La genèse de Kung Fury
Kickstarter voit naître bien des projets en termes de jeux vidéos, et ce ne sont pas les récents succès de Yooka-Laylee et Bloodstained qui nous diront le contraire. Mais ici, il est question d'un court-métrage. Pour qu'un projet fonctionne sur Kickstarter, il a besoin d'un très bon concept ou qu'un gros nom y soit rattaché. Pour Kung Fury, c'est la première proposition. Comme FarCry 3 : Blood Dragon l'avait fait en jeu vidéo, Kung Fury souhaite faire revivre le meilleur des années 80, et en seulement trente minutes. Jeux d'arcade, héros invincibles, néons, Kung Fury a tout ça, et plus encore. Kung Fury vaut la chandelle en termes de vitrine des années 80, mais est-il bon en tant que court-métrage ?
Épisode 2 : Kung Fury et l'intrigue intrigante
Kung Fury est un flic. Après avoir perdu son meilleur coéquipier, il récupère des pouvoirs qui lui octroient des capacités physiques inégalables, et font de lui l'élu du Kung Fu. Malheureusement, ce choix ne plait pas à tout le monde, et surtout pas à Adolf Hitler, qui revendique le titre de Kung Fury. S'ensuit donc une épopée entre bastons à la physique douteuse, voyages dans le temps aux explications un peu approximatives, et punchlines de héros un peu... forcées. Au point de vue du scénario, Kung Fury est très bon, ou plutôt, il réussi très bien à être très mauvais. Caricature parfaite des films de baston de son époque, Kung Fury a réussi à réunir Adolf Hitler, des Vikings et un maître du Kung Fu. Attendez... mais comment tout ça peut tenir sur un format de trente minutes seulement ?
Oui, c'est tiré du film.
Épisode 3 : Kung Fury et le rythme rythmé
Eh bien voilà un des problèmes de Kung Fury : ça ne tient pas dans un format trente minutes. Kung Fury combat une borne d'arcade, Kung Fury présente ses origines, Kung Fury voyage dans le temps, Kung Fury re-voyage dans le temps, Kung Fury re-re-voyage dans le temps. Beaucoup de films ont fait moins que ça en deux heures. Le film a donc un rythme très rapide auquel certains s'habitueront, et d'autres non. Les scènes se succèdent tellement vite qu'on commence rapidement à ressentir une certaine overdose d'années 80. Les références sont bien fichues, mais se succèdent tellement vite qu'on ne prend finalement pas le temps de les apprécier, et c'est dommage pour un film dont c'est le but.
Épisode 4 : Kung Fury et la furie furieuse
Comme tout bon film de baston de l'époque à laquelle il rend hommage, Kung Fury se doit d'avoir des scènes de baston de qualité et complètement What The Fuck. C'est le cas, c'est le cas à 1000%. Dès les premières secondes du film on voit des cascades improbables, des effets spéciaux faussement mauvais, le tout sur une musique qui sent bon les boîtes de nuit de l'époque et les néons partout. Si elles sont inégales, elles sont dans la moyenne assez bien filmées. Certains éléments de la mise en scène rappellent également les tics de mise en scène des années 70/80 (l'hélicoptère en feu filmé de profil qui prend tout le cadre, par exemple). Et un moment, comme ça sans prévenir, on nous offre un super plan-séquence en mode Beat'em all 2D dans lequel Kung Fury enchaîne les ennemis avec des coups qui sentent bon le Double Dragon ou même le Mortal Kombat. Dans d'autres scènes, par contre, il y a souvent trop de surenchère et ça rappelle pas mal Scott Pilgrim. Le problème, c'est que Scott Pilgrim était mieux, et surtout : bah on l'a déjà vu, du coup. Le combat final est aussi un peu en deçà de la scène qui le précède mais on reste sur du très bon niveau action.
L'union fait la force. L'union... d'un triceratops, un t-rex, deux vikings, un robot et un maître du Kung Fu.
Épisode final : Surprenante surprise ou décevante déception ?
Eh bien ni l'un ni l'autre. À vrai dire, ça dépend surtout de vous. Si l'action répétitive et un rythme ultra-rapide au point d'en frôler l'overdose ne vous fait pas peur, vous allez prendre un pied monstrueux devant ce Kung Fury. Si, comme moi, vous appréciez juste ses références, vous prendrez quand même un petit plaisir à regarder ce court-métrage. Vous verrez ces quelques scènes qui sortent du lot avec un grand sourire mais en vous disant quand même : "Ah, ça aurait pu être tellement mieux." Si vous n'aimez pas les années 80, passez directement votre chemin, à moins que vous ne restiez pour une initiation. Le film est quand même mieux si on comprend les références.