DreamHack Open : Tours
Un mois seulement après les WCS à Poitiers, c’est la DreamHack qui nous fait l’honneur, pour la première fois, d’organiser une édition dans notre beau pays. Et c’est à Tours, au beau milieu des châteaux de Chambord, Chenonceau et Azay-le-Rideau que près d'une centaine de combattants venus du monde entier tenteront leur chance pour décrocher l’étoile tant convoitée dans l’arène du Vinci. Parmi ces glorieux belligérants et bien que les noms de Nepou ou GoGoGadgeto fassent trembler de nombreux candidats, seule une poignée de prétendants semble être en mesure de remporter le titre.
MVP.MarineKing
C’est peu de dire que MarineKing n’est pas dans la forme de sa vie, aussi bien sportivement que mentalement. Malgré une résurgence inattendue à la fin de l’année 2014, l’ancien prodige n’a pas confirmé en 2015. Non qualifié pour la deuxième saison des deux ligues coréennes, médiocre en Proleague et embourbé dans des soupçons de match truqué, c’est donc une surprise de voir MVP lui payer un aller-retour pour la France. Peut-être est-ce un coup de génie de Choya pour lui permettre de retrouver la confiance ? À moins qu’il n’ait eu le droit qu’à un aller simple et que tel un vulgaire Viktor Navorski, il se retrouve à errer dans un terminal de l’aéroport Charles de Gaulle. Oh MarineKing, qu’es-tu devenu …
« Je vous jure, c'est ma mèche qui cachait la minimap »
yoeFW.Leenock
Le temps où Leenocktopus faisait trembler le monde de SC2 semble bien loin. Plus de deux ans après son dernier titre (la première DreamHack de la saison 2013), le Zerg est tout de même encore capable de coups d’éclats comme lors de la première saison de la SSL où il a terminé premier de groupe avant de se faire désosser par Maru, futur vainqueur, en quart de finale. Leenock n’est pas non plus aidé en Proleague où l’émulation est difficile au sein d’une équipe en mousse. L’arrivée de SBENU et des récents renforts parviendront-ils à en faire de nouveau un joueur top monde ? Les prochaines semaines risquent en tout cas d’être cruciales.
Trig.MC
S’il y a un tournoi, MC est au rendez-vous, c’est presque automatique. Même après être retourné en Corée, nouvelles règles WCS obligent, le BossToss nous fait autant que possible l’honneur de sa présence comme ce fut le cas ce week-end à Londres. Néanmoins, les résultats ne sont pas vraiment au rendez-vous. Après un top 16 satisfaisant lors de la première saison de la GSL, MC n’a pas réussi à se requalifier. Ni même en SSL. À la Gfinity, c’est en poules, battu par Bunny et Patience, que son parcours s’est arrêté. Un enchaînement de contre-performances indignes d’un joueur de son calibre et qui nous permet de questionner son choix quant à la mystérieuse équipe Trig à l’heure où le retour dans les équipes jouant la Proleague est à la mode.
ROCCAT.HyuN
Le retour au bercail a été rude pour HyuN mais le Zerg semble retrouver du niveau. Certes éliminé en poules de la Gfinity comme MC, il s’est cependant qualifié pour la SSL Saison 2 grâce à une victoire sans coup férir en Challenger contre un LosirA pourtant en forme sur le score de 3-0. Ses futurs adversaires ? Dream, Soulkey et Classic. Un cran au-dessus de ceux qui formeront le plus gros de l’opposition lors de la DreamHack. Autant dire que pour espérer pouvoir sortir de son groupe de SSL, il faudra que HyuN soit au minimum capable de figurer dans le top 4 à Tours. Sans cela, les prochains mois risquent d’être bien ennuyeux pour le joueur Roccat.
Liquid`Bunny
On pourrait croire que tous les favoris de la compétition viennent du Pays du Matin Calme et ce serait un peu vrai. Cela dit, oublier Bunny serait une erreur tant le Danois semble avoir franchi un cap ces derniers temps. La rivalité avec les joueurs coréens ne lui fait plus peur et il l’a démontré à la Gfinity en sortant premier de groupe grâce à des victoires sur MC et Patience. La suite fut malheureusement plus rude avec un quart de finale expéditif perdu face à TRUE 3-0. Mais cette performance encourageante, moins d’un mois après son top 4 aux WCS (le premier de sa carrière, tous tournois majeurs confondus) ne font que confirmer son statut désormais incontestable de meilleur foreigner, le trou avec Snute étant désormais fait. Requalifié sans encombre pour les WCS, Bunny n’a en revanche jamais vraiment performé lors de tournois sur un week-end depuis sa victoire au G3 en août dernier. L’occasion se présente ici, à lui de la saisir.
"Take that, Korea !"
[M]ForGG
La DreamHack Tours étant la première de l’année, ForGG est pour encore quelques jours le tenant d’un titre acquis merveilleusement en Suède en novembre dernier. Après ce week-end en état de grâce, ForGG a enchaîné le bon et le moins bon avec un top 8 aux IEM San José, une élimination sèche aux IEM Taipei et un top 8 dans les WCS où il fut proche de faire tomber le futur champion. En bref, pas de quoi s’inquiéter pour le joueur Millenium qui a abattu le pauvre souL dans son match de Challenger League. Avec très peu de grands favoris mais beaucoup de joueurs de niveau proche dans cette DreamHack, ForGG peut très bien réussir à atteindre un top 4, voire une finale avec la subtilité qu’on lui connaît comme de tomber avant qu’on ait eu le temps d’espérer le voir gagner.
dPix.TRUE
Ce week-end, TRUE était à Londres pour la Gfinity où il a fini dans le top 4 grâce à une double victoire sur HyuN en poules et à un 3-0 sur Bunny en quarts, avant de céder 3-2 contre le futur vainqueur Solar. Le lendemain, à Lausanne il participait à un tournoi-showmatch organisé par son équipe où il a été battu 2-0 par son coéquipier Patience. La tournée européenne du Zerg se poursuit donc à Tours où il va tenter d’oublier un début d’année difficile, n’ayant réussi à se qualifier pour aucune des ligues coréennes, que ce soit en saison 1 ou 2. Même la Gamers Assembly s’est refusée à lui, préférant aller aux mains de FireCake. Son top 4 en GSL semble loin.
MVP/Inv.GuMiho
Premier d’une nouvelle catégorie de joueurs appartenant à deux équipes à la fois, GuMiho va pour la deuxième fois seulement fouler le sol européen, sa première venue remontant à 2013 où il avait fini dans le top 8 de la DreamHack Stockholm remportée par Leenock devant NaNiwa. Le fantasque Terran revient de loin. De très loin même après une année 2014… comment dire… désappointante ? Qualifié en SSL Saison 1, en GSL Saison 1 et 2, l’ancien joueur de chez FXO et CJ Entus s’est même qualifié pour le deuxième tour de la GSL il y a deux semaines en battant Solar et Sorry. En dehors de ça, GuMiho saigne les coupes online comme le faisait HyuN il y a deux ans et notamment la Leifeng Cup dont il est dix-sept fois le vainqueur. GuMiho est clairement sur la pente ascendante ces derniers mois, la DreamHack Tours peut-elle être le théâtre de sa consécration ?
« Avant je me prenais des booths sur le coin de la gueule. Mais ça c'était avant. »
mYi.Rain
Si GuMiho est un bon exemple de passage réussi dans une équipe occidentale, c’est moins le cas de Rain qui d’un candidat systématique pour la victoire finale, peu importe le tournoi dans lequel il se présentait, fait désormais figure d’outsider de choix. Son statut incontestable pendant deux ans et demi de top 3 Protoss n’est plus aussi évident et nombreux sont ceux qui souhaiteraient déjà le voir repartir dans une équipe KeSPA. Sans contester une certaine baisse de niveau et si Rain a certes habitué à de très hauts standards, la situation actuelle n’est pas pour autant catastrophique. En ayant terminé premier de son groupe de GSL avec des victoires sur GuMiho et Sorry, l’ancien SKT a montré qu’il en avait encore sous le pied.
dPix.FanTaSy
Effet inverse chez FanTaSy qui n’a jamais eu un niveau aussi élevé que depuis qu’il est chez Dead Pixels. Après avoir ciré le banc pendant toute l’année 2014 en Proleague, tout en étant incapable de se qualifier en GSL, FanTaSy a inquiété ses fans qui le voyaient déjà partir en retraite. C’était sans compter sur l’équipe suisse qui l’a remis sur pied pour atteindre des résultats qui parlent d’eux-mêmes : un top 8 aux IEM World et à la KeSPA Cup, deux saisons de suite en Code S et qualifié pour le deuxième tour de la saison en cours en terminant premier de groupe grâce à des victoires sur Rogue et soO. La collaboration fructueuse entre les deux parties ne manque que d’une chose : une victoire dans un tournoi. Et si c’était pour ce week-end ?
Acer/SBENU.MMA
Une semaine seulement après le rachat de l’équipe StarTale par SBENU, trois joueurs ont déjà rejoint l’équipe (après MyuNgSiK et DRG la semaine précédente) : Bomber, jjakji et MMA qui jouera sous les couleurs de l’équipe coréenne pour les tournois locaux tout en continuant d’évoluer sous le tag Acer lors des événements internationaux, à commencer par la DreamHack Tours. Après sa fantastique fin d’année 2014 (victoire aux WCS Europe Saison 3 et à la DreamHack Moscou, deuxième des WCS Monde), le Terran n'a pas vu l’intérêt de s’arrêter en cours de route et alors que tout le monde lui prédisait un retour laborieux en Corée, MMA a fait taire toutes les mauvaises langues en s’adjugeant directement un top 4 dans la ligue la plus difficile du monde. Autant le dire franchement, affronter MMA ce week-end ne sera pas une partie de plaisir.
« Combien j'ai d'équipes ? »
ROOT.Hydra
En 2012, il y eut Symbol. En 2013, il y eut Jaedong. En 2014, il y eut soO. Il fallait un héritier à cette longue dynastie de Zergs récolteurs de médailles d’argent. Et il semble que la concurrence ait déjà été balayée par Hydra, auteur de trois finales perdues en un mois (deux fois à la Gfinity, une fois aux WCS). Quoi qu’il en soit, ROOT a sans nul doute fait un excellent choix en recrutant l’ancien joueur CJ Entus. C’était il y a sept mois déjà mais ce sont ces dernières semaines que les compétitions se sont réellement enchaînées et que Hydra a prouvé à CatZ que son investissement était justifié. Hydra fait clairement partie des grands favoris de cette étape de la DreamHack, espérons qu’il n’ait pas à attendre aussi longtemps que ses confrères Zergs pour remporter un titre. Certains attendent toujours.
yoeFW.PartinG
S’il devait y avoir un seul favori pour cette DreamHack, ce serait PartinG. Privé de Proleague, le maître des cérémonies d’après-match se venge dans les compétitions individuelles en affichant une des meilleures formes de sa vie qui a conduit Life à se battre jusqu’à la dernière game pour décrocher sa deuxième GSL. Moins en réussite dans les tournois suivants (éliminations au premier tour en SSL et KeSPA Cup), PartinG est sorti de son groupe de GSL avec difficulté mais l’essentiel est là. Dans un bon jour, PartinG est quasi inarrêtable. L’ennui pour ses adversaires de ce week-end, c’est que ces jours sont bien plus nombreux que les mauvais. Et mis à part Hydra et MMA, aucun ne semble en mesure de s’y opposer.
Les Trois Mousquetaires
Pour lutter face à l’invasion venue d’Asie menée par l’infâme cardinal de Rainchelieu, le Roi de France Llewellys XIII a convoqué dans son palais la fine fleur de l’armée venue des quatre coins de France et de Navarre avec une mission : occire les fieffés brigands qui souhaitent répandre la désolation. Munis de leurs fidèles fleurets, ces quatre hommes se préparent à livrer une bataille pour l’honneur d’un pays.
FireCake D’Artagnan
Vainqueur de la Gamers Assembly en battant à peu près tous les joueurs français pour conclure avec brio face à TRUE, FireCake s’est affirmé avec autorité comme le numéro un français. Requalifié pour les WCS en battant Zanster 3-1, le Zerg de chez Punchline va participer pour la cinquième fois à la Premier League, égalant le record national détenu par Dayshi. Placé dans un groupe avec Hydra, c’est sur son ZvZ qu’il devra à nouveau compter pour s’en sortir. Coup de chance, c’est son meilleur match-up.
Lilbow Athos
Troisième à la GA, deuxième à l’Evry Games City, Lilbow enchaîne les bons résultats sur le plan national et il était naturel d’attendre plus de lui à l’international après une déception en saison 1. Mission accomplie pour le Protoss Millenium qui a passé avec brio l’obstacle uThermal sur un score de 3-1 qui est même presque flatteur pour le Néerlandais tant il a été dominé stratégiquement. En attendant les deux joueurs venus du tour précédent, Lilbow connaît déjà un de ses adversaires : HyuN. Espérons que le fameux French PvZ, élaboré en secret par la Confrérie des Protoss Tricolores (Lilbow, PtitDrogo, DnS), fasse montre de son efficacité.
MarineLorD Porthos
Quoi de plus logique qu’un Eusebio pour interpréter Porthos ? Bien décidé à ne pas céder de distance face aux autres joueurs français, MarineLorD va pour la première fois participer à la Premier League des WCS. Après le monstrueux tirage de la Saison 1, c’est une opposition plus abordable à laquelle il a eu droit cette fois-ci puisque c’est le Russe Happy (qui n’avait pas manqué une seule saison dans l’élite jusque-là) qu’il a affronté avec succès, en lui infligeant le même score que ses collègues. À la DreamHack, c’est MC qu’il a tiré dans son groupe. Par chance, celui-ci n’est pas franchement dans la forme de sa vie. Suffisamment pour en faire une victime ou devra-t-il plutôt compter sur les joueurs de la phase précédente pour acquérir des victoires plus aisées ?
Les fleurons de la nation
PtitDrogo Aramis
Après avoir surpris tout le monde en se qualifiant pour la Challenger League en Saison 1, il a de nouveau pris tout le monde à contre-pied … en ratant ses qualifications. La déception fut grande tant les attentes étaient importantes. Comble de l’infamie, Drogo devra en plus passer un Tours (LOL) de plus que ses acolytes à la DreamHack. Non pas que Quent, Imre et Poucky constituent un obstacle particulièrement ardu mais avec un maximum de huit Bo3 à disputer dans la journée, ce tour supplémentaire pourrait engendrer de la fatigue malvenue chez le joueur Nuit Blanche (les trois phases de groupes sont jouées dans la même journée).
Retrouvez toutes les informations sur le tournoi Open Starcraft II de la DreamHack : Tours en cliquant sur l'image ci-dessous :
Revivez l'incroyable parcours de ForGG lors de la DreamHack Winter 2014. Espérons qu'il fasse de même en France ! | |