À la manière d'un OVNI, DiRT Rally est apparu le lundi 29 avril sur Steam sous la forme d'un accès anticipé sans que l'on soit informé. Pour rappel, la série DiRT, développée par Codemasters, n'est que le renouveau de la très fameuse licence Colin McRae Rally qui tire son nom du défunt pilote écossais. Quoi qu'il en soit, les développeurs semblent avoir opéré un retour aux sources pour ce nouveau DiRT Rally que nous allons à présent décortiquer.
Du gameplay dans différents véhicules, sur différents tracés et dans des conditions variées.
Retour à la case départ ?
La chose la plus flagrante, concernant DiRT Rally, est sans conteste le changement complet de trajectoire opéré par rapport à son prédécesseur DiRT 3, qui mettait en scène des courses plus spectaculaires, ou encore du Gymkhana, ce qui déplut fortement aux puristes. D'ailleurs, les forums regorgent de remerciements des joueurs concernant la suppression du Gymkhana et des courses farfelues. En 2015, Codemasters semble vouloir redorer le blason d'une licence qui se voulait à l'origine portée sur la simulation, et c'est tant mieux.
Si vous aimez jouer pour la détente comme sur un Need for Speed, vous pouvez faire demi tour, DiRT Rally n'est pas fait pour vous. Bien que le jeu soit encore au stade de développement, et nécessite des ajustements sur son gameplay, ce dernier est déjà d'une exigence impressionnante : au moindre faux pas, c'est dans le fossé. Bien entendu, il y a de nombreuses préférences à modifier pour faciliter ou renforcer la cruauté du gameplay au niveau de la transmission, de la vue embarquée ou des aides électroniques (ABS, antipatinage, contrôle de stabilité etc.). Bien entendu, plus vos préférences seront axées vers la simulation et plus vous gagnerez de crédits en mode carrière et en multijoueur.
Un point positif repose sur la possibilité de désactiver totalement l'ATH, ce qui vous empêche de savoir où vous vous situez sur la course, sauf si vous faites attention aux bornes de portions. Ensuite, l'absence de votre vitesse vous oblige à écouter votre voiture et à être plus méfiant. Enfin, le plus important pour l'immersion, repose sans doute dans la suppression de l'affichage des virages à venir. Comme vous l'aurez compris, il faudra vous reposer sur votre copilote pour appréhender les parcours. C'est vraiment très plaisant de jouer ainsi, il faut faire preuve d'une grande concentration. Toutefois, le copilote utilise un vocabulaire technique qui demande un temps d'adaptation, pour peu que l'on ne connaisse pas le jargon, ce qui était mon cas. Il y a donc une multitude de façons de jouer, mais il faut garder en tête que le jeu demande de l'entrainement, de la patience et surtout, du sang froid.
Comme dit plus haut, le jeu est exigeant, si vous partez pour un Rally de 6 étapes et que vous tombez dans un ravin au milieu de la seconde spéciale, ne vous attendez pas à réapparaître gentiment sur le parcours : c'est la fin du Rally tout entier. Côté réalisme, un choc sur le pneu peut entraîner une crevaison, puis une déchirure, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, donc prenez soin du bolide. La voiture s’abîme au fil des épreuves et ça se fait légèrement ressentir. On dispose de quelques réparations possibles entre les spéciales.
Le jeu perd du cachet avec les ATH.
L'univers et les bolides
Il faut bien garder à l'esprit qu'à l'heure actuelle, le jeu en est encore au stade de développement, et que Codemasters veut suivre une trame d'ajouts (voitures, cartes, modes de jeu...) dont nous connaissons brièvement le contenu jusqu'à la fin de l'année. Concernant les voitures, il y en a actuellement 17 implantées dans le jeu autour de différentes catégories : années 1960, années 1970, années 1980 (propulsion), Group B (4x4), Group A, années 2010. Bon d'accord, je vous offre quelques noms qui vous feront sourire. On retrouve - entre autres - , la BMW E30 M3 Evo Rally, la Peugeot 205 T16 Evo 2 ou encore la sublime Ford Fiesta RS Rally et ses 299 chevaux. Toutes les voitures ont différentes peintures mais on aimerait bien un peu plus de kits issus du circuit à l'avenir, et pas simplement des voitures à la couleur unie où un simple numéro est imposé.
Le saviez-vous ? Il y a dans le jeu une certaine Subaru Impreza de 1995 qui fut la voiture de Colin McRae lorsqu'il remporta le mondial.
Il y a tout de même un bémol lié aux véhicules et plus particulièrement lié aux réglages proposés. En effet, quand un jeu se veut axé sur la simulation, il doit disposer d'une bagatelle de paramètres ultra poussés, auxquels la majorité ne fera pas attention, mais qui est indispensable pour les joueurs soucieux de faire mieux et de trouver des réglages qui leur correspondent. La liste des options proposées est la suivante : répartition du freinage, différentiel arrière, rapports, suspension avant, amortissement avant, suspension arrière, amortissement arrière. Le tout est uniquement modifiable par un curseur allant du moins au plus concrètement. Trop peu de paramètres et aucune valeur numérique, quand on sait que deux spéciales, l'une axée sur le bitume et l'autre sur la terre, nécessitent des modifications très importantes. À voir ce que Codemasters compte faire avec ça.
Concernant les environnements, c'est un énorme point positif pour DiRT Rally. Actuellement, le jeu dispose de 36 épreuves différentes réparties sur 3 environnements variés : Argolis en Grèce, Powys au Pays de Galle et Monte-Carlo à Monaco. Un premier environnement très sec avec des graviers de différentes tailles, un second plus humide dans des forêts de pins et un troisième sur des routes verglacées. A cela s'ajoutent de nombreux effets météorologiques très réussis, et la possibilité de faire les courses de jour comme de nuit. Nous vous laissons imaginer ce que ça fait de faire une spéciale de nuit sous une tempête de neige quand les phares sont cassés. Une immersion totale dans des pistes variées, longues voire très longues et surtout, très étroites par moment. Les pistes ne font qu'appuyer le gameplay exigeant et c'est très bien.
Concernant les graphismes, le jeu est plutôt joli, les voitures sont bien modélisées et les environnements sympathiques. À vrai dire, on a l'impression d'avoir une version améliorée des graphismes de DiRT 3 surtout au niveau des couleurs et des effets de lumière. Globalement Codemasters propose un solide univers pour son jeu, on aurait presque le vertige lorsque l'on file à toute vitesse sur les flans d'une montagne en Grèce.
Ça rend plutôt bien, surtout au volant d'une Impreza.
Le contenu présent et à venir ?
Actuellement, le jeu dispose d'un mode carrière qui nous place, sans aucun scénario, en tant que pilote. On ne peut pas dire que l'on représente une écurie puisque ce n'est pas le cas, nous sommes juste un conducteur qui a au moins le mérite d'avoir un nom, un sexe, une nationalité et une tranche d'âge. Il faudra donc réaliser des Rallys avec 4 spéciales à chaque fois et ce, trois fois (une fois par environnement) pour boucler un championnat. Il y a également un système de crédits qui nous permettent de débloquer de nouveaux véhicules et également des ingénieurs, puisqu'il y a une micro gestion d'équipe avec quelques améliorations pour les véhicules. En effet, vous aurez à vos côtés un chef d'équipe et, au maximum, 4 ingénieurs qui auront des bienfaits sur des compétences d'équipe un peu secondaires au final. Evidemment, il y a un mode libre pour faire les courses que l'on souhaite avec le véhicule désiré.
Le multijoueur se résume à ce jour à des épreuves de trois types : quotidien, hebdomadaire et mensuel. Chaque défi se réalise sur une piste et peut avoir des restrictions sur le véhicule par exemple. Clairement, c'est le challenge mensuel qui offre aux joueurs le plus de piquant puisque vous devrez faire 24 spéciales avec évidemment, un seul essai à chaque fois et l'impossibilité de continuer si vous cassez votre véhicule. Ces challenges offrent eux aussi des crédits, en fonction de votre résultat, qui s'ajouteront à vos crédits du mode carrière. Les primes que l'on peut obtenir dans les épreuves sont non négligeables et renforcent un aspect communautaire potentiel sur le long terme, avec l'ajout de multijoueur simultané.
Concernant l'avenir, Codemasters prévoit des mises à jour mensuelles jusqu'à une potentielle sortie en fin d'année. Bien évidemment, le prix du jeu augmentera et ce ne sera pas une mais deux hausses de prix. Les joueurs disposant de l'accès anticipé ne devront rien payer en supplément pour continuer à jouer. Concrètement, ce qui est annoncé repose sur du contenu supplémentaire et il faudra s'attendre dans le même temps à différents patchs. De ce que l'on sait, les développeurs comptent rajouter prochainement un mode Hillclimb (montée chronométrée souvent très sinueuse) dont la fameuse Pikes Peak International Hill Climb. Bien sûr, des véhicules adaptés seront ajoutés au même moment. Sur le long terme, le multijoueur simultané devrait pointer le bout de son nez en juin. Si vous souhaitez des informations sur les prochaines features, vous pouvez les trouver sur le site du jeu.
Le temps de chargement de l'épreuve mensuelle qui offre un récapitulatif et des informations sur la prochaine spéciale.
L'avis de la rédaction
|
||||||||||
DiRT Rally dispose d'un bon potentiel pour redorer le blason d'une licence précédemment trop axée pour le grand public. Avec cette exclusivité PC tournée sur la simulation, Codemasters espère bien prendre la relève de Richard Burns Rally. Le gameplay exigeant et les superbes tracés devraient déteindre sur des véhicules dont les réglages sont trop cheap quand on prétend à la simulation. Il reste du travail à faire mais le jeu est bien parti pour devenir la référence moderne du jeu de Rally. |