Une Alliance pour les gouverner tous
Le début de l'aventure pour les Elements commence fin 2013 sur les bases des CLG.EU. Après une saison totalement ratée qui a vu l'équipe échouer à la quatrième place contre Gambit Gaming et rater les World Championships, Evil Geniuses décide de changer de stratégie. La line-up des ex CLG.EU est dissoute, dans le but d'offrir enfin à Froggen, passablement agacé par cet annus horribilis, une équipe capable de lui faire gagner les Championnats du monde.
Exit donc Snoopeh, yellowpete et Krepo, loin de leur niveau d'antan et guère compétitifs en cette fin d'année. Ils partiront de l'autre côté de l'Atlantique dans une line-up « maison de retraite », comme un remerciement pour services rendus. Wickd est quant à lui conservé, la Saison 3 ayant été plutôt à son avantage.
La line-up des Evil Geniuses au début du Spring Split 2014.
De gauche à droite : Krepo, Snoopeh, Pobelter, yellowpete, InnoX
Alliance naît et recrute alors Shook, le jungler talentueux et prometteur qui a fait des merveilles sur la scène challenger avec les Copenhagen Wolves, ainsi que Tabzz, présent aux Worlds avec les feus Lemondogs et révélation de l'année à son poste. Ils seront rejoints quelques jours plus tard par Nyph qui vient tout juste d'aider les SK Gaming à conserver leur place en LCS. Sur le papier, cet effectif fait aisément partie du top 2 européen, et apparaît parfaitement armé pour atteindre les Worlds, et pourquoi pas viser plus haut.
Une saison sur courant alternatif
Pourtant, le début de saison tourne rapidement au cauchemar. Aucune victoire pour quatre défaites lors de la première semaine de compétition, puis une longue alternance entre victoire et défaite. Le rouleau compresseur attendu est absent, et les premières critiques ne tardent pas à fuser. L'équipe mettra finalement huit semaines à trouver un équilibre, bien aidée par l'arrivée de Leviathan au poste de coach. Alliance terminera finalement troisième du Spring Split après les play-offs, un résultat décevant comparé aux attentes initiales, mais un moindre mal tant le départ s'avéra délicat.
Si le Summer Split est plus reluisant, avec une première place conservée de la première à la dernière journée, certaines lacunes sont néanmoins mises en lumière. Une passivité parfois poussée à l'extrême, une adaptation compliquée aux nouveaux patchs, des décisions en jeu difficilement compréhensibles, mais également un manque de constance chez certains membres de l'équipe.
Alliance lors de la victoire en play-offs des LCS à la gamescom.
Des failles cependant rarement exploitées en Europe, les SK étant les seuls à pousser la formation dans ses derniers retranchements lors des play-offs, sans succès. Victorieuse du split, Alliance se retrouve donc tête de série pour les Worlds et atteint son premier objectif. Avec près d'un mois d'entraînement contre les meilleures équipes asiatiques, la bande à Froggen a toutes les clés en main pour combler ses faiblesses et rééditer une performance du niveau de celle des CLG.EU en 2012.
Le tournoi sera pourtant à l'image de la saison de l'équipe : inconstant et décevant tant le niveau parfois affiché semble prometteur. Placée dans le groupe D en compagnie de NaJin White Shield (KR), Cloud9 (NA) et KaBuM (BR), elle ne passera d'ailleurs pas ce stade de la compétition. Après deux matchs totalement ratés en ouverture, la faute à des compositions ratées et bien loin d'être jouées de manière optimale, Alliance sera néanmoins capable de faire étalage de tout son talent contre NaJin, contrôlant à merveille la rencontre et réalisant un match parfait [NDLR : ne céder ni objectif ni kill].
La déception de Shook et Froggen après la défaite contre KaBum aux Worlds.
L'équipe a alors son destin entre les mains, jusqu'au match fatidique contre KaBum, qui reste encore dans les mémoires de nombreux fans. Totalement dépassés par l'agressivité de la formation brésilienne, péchant par orgueil, les joueurs d'Alliance traversent le match tel des fantômes, perdus et incapables de résister à une équipe qui remporte pourtant son seul match du tournoi. Une énorme désillusion, tant pour les fans que pour la structure.