Dark Souls 2 revient une énième fois sur PC et consoles de nouvelle génération dans Scholar of the First Sin, une version remastérisée encore plus complète et impitoyable.
Genre : Action RPG
Développeur : From Software
Éditeur : Bandai Namco
Prix : 60€ sur consoles / 40€ sur PC
Supports : PS4, Xbox One, PC
PEGI : 16+
L'érudit du premier péché
Première chose qui frappe en lançant Scholar of the First Sin : les différents réajustements liés aux graphismes du jeu. Alors que la version vanilla proposait une ambiance angoissante et mélancolique portée par un sentiment d'isolement permanent, Scholar of the First Sin réussit quant à lui à nous écraser dans des décors que l'on redécouvre complètement grâce à cette version nouvelle génération : si vous venez de la PS3 ou de la Xbox 360 sans avoir jamais vu la version PC tourner, ça risque de vous faire un choc. En outre, cette édition définitive de Dark Souls 2 contient le trio de DLC sortis au compte-gouttes l'année dernière et qui avait été plutôt bien accueilli par les joueurs et la presse, des extensions qui sont cependant loin d'être mémorables mais qui font le job et permettent d'étendre encore un peu plus la durée de vie pharaonique de DS2.
Toujours plus corsé, Scholar of the First Sin tente aussi de chambouler les habitudes des aficionados de ce second opus en replaçant certains ennemis, voire même en en ajoutant et en complétant le tout avec deux nouveaux boss, de nouvelles armes, du nouveau lore : on est bien loin du simple portage fainéant auquel nous sommes habitués depuis quelques mois. Devez-vous craquer pour cette nouvelle version pour autant ? Tout dépend finalement de votre attachement à cet épisode, objectivement moins bon que son prédécesseur. Si vous êtes un fan absolu des Souls et que vous avez retourné le moindre caillou de DS2 vous pouvez y aller sans soucis, si vous ne l'avez pas plus apprécié que ça par contre, vous pouvez largement vous abstenir et économiser pour vous procurer Bloodborne, la dernière bombe de From Software sur PS4.
Death Note
Grande tradition de la série des Souls, vous ne savez pas grand-chose sur le personnage que vous contrôlez si ce n'est qu'il est atteint d'une malédiction d'une intensité rare. Pour se débarrasser de cette dernière, il devra plonger dans des abysses dont nul n'est revenu pour espérer trouver remède au mal qui le ronge. Un long et tortueux voyage l'attend dans le Royaume ancestral de Drangleic, une terre autrefois resplendissante qui n'est désormais plus que le reflet d'elle-même. Voilà dans les grandes lignes le postulat de départ de Dark Souls 2 : c'est clair, c'est concis et pourtant ça se révèle par la suite bien plus complexe que ça en a l'air. D'ailleurs, encore aujourd'hui, la communauté autour des jeux Souls continue d'essayer de répondre à des questions posées dans ces derniers.
Car même si la splendide introduction en images de synthèse et la cutscene du début pourraient laisser penser à un jeu à la narration ordinaire, il n'en est rien : Dark Souls 2 vous demandera de vous intéresser à son histoire, car finalement peu de choses vous seront servies sur un plateau. Ça donne un cachet certain aux escapades dans ce royaume à l'atmosphère mélancolique et on se prend à se demander quelles sombres histoires peuvent nous raconter les lieux que nous sommes en train de traverser. Question joie de vivre, faudra pas trop compter non plus sur les PNJ puisque ceux-ci semblent tous avoir accepté leur sort d'âme damnée, notamment grâce à leur doublage, toujours aussi convaincant. Dark Souls 2 n'a donc pas à rougir face à ses grands frères et impose lui aussi une ambiance lourde, étrange et ô combien attirante : du tout bon.
Je te tuerai jusqu'à ce que tu sois mort !
On pourrait résumer le gameplay de Dark Souls 2 en une courte phrase : c'est le même, en pas pareil. Car en effet, les bases instaurées dans le premier Dark sont toujours là : les armes se contrôlent avec les gâchettes, main gauche avec celles de gauche, main droite avec celles de droite, un bouton pour les objets, un autre pour sprinter et un petit saut en longueur en alliant la course et une pression sur le stick gauche de la manette. Attaquer furtivement un ennemi par l'arrière lui occasionnera toujours de sacrés dommages et le jeu est bien entendu pourvu de tout un tas d'obstacles et autres guet-apens qui mettront vos petits nerfs à l'épreuve. Pareil pour les âmes, rien n'a changé : vous en accumulez à chaque ennemi tué, ces dernières servant de points d'expérience ou de monnaie d'échange. Mourrez une fois et elles seront récupérables sur le lieu de votre décès, passez de vie à trépas en chemin et elles seront définitivement perdues.
Les quelques modifications entreprises dans cet épisode sont étroitement liées à l'état d'humain et au farm, mais procédons dans l'ordre si vous le voulez bien. Comme dans le premier Dark Souls donc, vous pourrez récupérer des points d'Humanité vous libérant de votre état de carcasse, ce qui vous apportera toute une flopée d'avantages lors de votre exploration. Cependant, il suffira de tomber une fois face à l'ennemi pour en perdre toute trace. Là où DS2 va plus loin, c'est que chaque mort en état de carcasse grignotera votre barre de vie, pouvant vous faire perdre jusqu'à 50% de cette dernière. Autant dire que les points d'Humanité devront être soigneusement utilisés afin de récupérer l'intégralité de ses HP. Pour compenser cette nouvelle forme de punition, le jeu cessera de faire réapparaitre tous les ennemis d'une zone en cas de décès multiples ou de rechargement intempestif du feu de camp associé à celle-ci : en gros, impossible de farmer au même endroit ad vitam aeternam.
De manière générale, on sent que le jeu a essuyé divers changements liés à son équilibrage pour un feeling manette en main toujours aussi plaisant malgré ces ajustements. Les objets de soin et autres fioles d'Estus mettront bien plus de temps à vous régénérer et globalement les animations liées à ces actions ont été rallongées laissant le joueur vulnérable une poignée de secondes qui peut, évidemment, s'avérer fatale. Dans le même ordre d'idées, les combats sont plus rapides et nerveux que dans le premier Souls, notamment avec la classe bretteur très agile et spécialisée dans le dual-wielding. Bon, globalement, les amateurs du premier épisode devraient vite retrouver leurs marques, tandis que les nouveaux arrivants trouveront là un jeu au gameplay bien dosé et un peu plus permissif que les précédents opus. Rassurez-vous cependant, le level-design est toujours aussi piégeux et Drangleic rempli de surprises et autres cachettes secrètes, pour une exploration encore plus poussée qu'auparavant.
Enfin, impossible de ne pas évoquer le multijoueur qui a lui aussi permis à la série de sortir des sentiers battus. Pas de changement majeur à constater là non plus, mais de bonnes grosses punitions pour les malandrins qui s'incrustent un peu trop souvent dans les mondes des gens pour leur faire peur ou leur piquer leurs âmes. Ainsi, un gros délinquant pourra perdre jusqu'à 90% de sa barre de vie à l'état de carcasse et il sera affiché comme l'ennemi public n°1. Autre ajout bienvenu : la présence d'une arène pour jouer à qui a la plus grosse avec vos semblables. Finalement, quand on regarde toutes les petites retouches qui ont été effectuées au système de jeu, on se rend mieux compte du travail abattu par From Software qui nous livre ici l'épisode le plus abouti et le plus complet de sa série phare.
Vieillissement accéléré
Techniquement parlant, il faut bien se l'avouer, DS2 ne fait pas d'étincelle. Un outil d'édition de personnage toujours à la ramasse, des bugs de collision par-ci, quelques ralentissements par là : l'ensemble est un peu juste, malgré une très bonne gestion des sources de lumière. Fort heureusement, ces quelques écueils techniques sont largement compensés par l'excellente direction artistique du titre qui propose une douzaine d'environnements très variés et un bestiaire éclectique et très classe. La bande-son est fidèle aux précédents Souls et les différents morceaux de l'OST n'interviendront qu'aux combats de boss et autres événements clés de l'aventure, le reste de l'environnement sonore n'étant que bruits d'ambiance rajoutant un peu plus au malaise ambiant. On oublie alors bien vite les quelques tares sans doute liées aux supports vieillissants sur lesquels tourne le jeu pour être happé par son atmosphère lugubre de très bonne facture.
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Les plus et les moins |
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Exigeant et addictif | Des ajustements qui ne plairont pas à tout le monde | ||||
Une ambiance toujours au top | Léger syndrome 1.5 | ||||
Bourré de surprises et de secrets | Un level-design en deçà de Dark Souls 1 | ||||
Ajout des DLC | |||||
1080p/60fps |