L'Electronic Sports World Cup (ESWC) reprend du poil de la bête, après près de six ans d'absence hors des frontières françaises, l'évènement tricolore annonce son grand retour à l'étranger, avec la tenue d'une compétition réservée à Counter-Strike: Global Offensive, au Canada. Le FPS de Valve a toujours eu la part belle dans l'esprit de Matthieu Dallon, le président d'OXENT, la société organisatrice des ESWC. Pourtant la dernière fois que l'on avait vu la marque française, en dehors du territoire national, cela remontait au mois de mai 2009, lors des ESWC Masters Asia remportés, à l'époque, par les Suédois de fnatic (GeT_RiGhT, dsn, f0rest, cArn et Gux). En effet, après avoir traversé des moments très difficiles, le rendez-vous signe donc son retour en forme en s'offrant coup sur coup deux tournois hors circuit classique (un sur Call of Duty à Paris et celui sur CS:GO à Montréal).
Un souvenir douloureux
Si l'ESWC a attendu aussi longtemps avant de revenir à l'étranger, ce n'est pas pour rien. En 2009, l'évènement connaît une période très compliquée économiquement, pourtant, cela ne l'empêche pas d'organiser ce qui sera sa dernière compétition sous l'air Games-Services : l'ESWC Masters Asia à Cheonan, en Corée du Sud. Peu de temps après, en effet, la société subit les contre-coups de la crise économique qui frappe durement le secteur des jeux vidéo en 2008. La perte du sponsoring de Nvidia précipitera la chute de l'Electronic Sports World Cup, entraînant, par la même occasion, la mort d'un circuit qui avait vu le jour en 2003, et s'était imposé comme étant l'un des plus importants du monde. Une liquidation judiciaire plus tard, la marque est revendue pour 50 000 € à Games-Solution puis, assez rapidement, sera à nouveau récupérée, une fois de plus, par Matthieu Dallon, le père fondateur de l'organisation.
Entre 2010, date du retour de l'ESWC sous sa nouvelle forme, et aujourd'hui donc, il aura fallu attendre presque cinq ans pour qu'une annonce d'une telle ampleur réapparaisse. Et malgré tout, la folie des grandeurs, qui était la marque de fabrique de l'entreprise dans les années 2000, n'est plus le leitmotiv. Terminées les grandes salles toujours plus imposantes dédiées au sport électronique, aujourd'hui c'est tous les ans, lors de la Paris Games Week, que la Coupe du Monde se joue, au milieu de tout l'univers vidéoludique. Finies aussi les étapes Masters calquées sur le modèle de feu la Cyberathlete Professional League (CPL), dorénavant, on organise des tournois axés sur un seul jeu phare (pour reprendre ses marques très certainement). Le premier titre qui a eu le droit à son annonce était Call of Duty Advanced Warfare. Le FPS d'Activision verra, en effet, sa coupe du monde (concurrente du Call of Duty Championship) se mettre en place du 2 au 3 mai aux Zenith de Paris. Une première en France pour les joueurs consoles, et un évènement qui semble déjà avoir rencontré son public avec des places disponibles à partir de 28 € et en vente un peu partout.
Le Canada pour Counter-Strike
Désormais, c'est au tour de Counter-Strike: Global Offensive d'être mis à l'honneur. En effet, à l'occasion de la sortie de leur nouveau site internet, OXENT et sa marque ESWC ont choisi de faire une grande annonce internationale. Pour ce faire, l'entreprise a choisi de s'associer à un autre organisateur de salon, comme elle le fait déjà lors de la Paris Games Week. Au Québec, c'est donc le Mondial des Jeux Loto-Québec qui a été choisi. Ce rendez-vous d'importance se tient annuellement à Montréal, seconde ville la plus importante du Canada, derrière Toronto. Quasi entièrement francophone, la province québecoise profite habituellement du Mondial des Jeux Loto-Québec pour organiser son célèbre festival humoristique : Juste pour Rire. Cette année donc, les jeux vidéo en compétition, et plus particulièrement Counter-Strike, seront eux aussi à l'honneur. Le FPS de Valve ne sera toutefois pas seul, il se noiera au sein d'un salon entièrement dédié aux jeux vidéo où les grands éditeurs, dont Ubisoft très présent dans la région, auront eux également la part belle. Ils avaient notamment organisé les qualifications nationales sur Just Dance l'année dernière.
Parlons des dates d'ailleurs, ce sera du 9 au 12 juillet prochain que l'Electronic Sports World Cup sera de retour à l'étranger, mais via sa nouvelle formule. Finies les épopées seul, désormais, c'est entouré et en assurant ses arrières que Matthieu Dallon avance avec sa société. Certainement toujours refroidi par sa liquidation judiciaire de 2009, l'entrepreneur n'a, en revanche, rien perdu de ses rêves d'expansion mondiale de sa marque. En moyenne ce sont 1,6 million de visiteurs qui se déplacent au Mondial des Jeux Loto Québec qui se tient, et notez-le bien, du 11 au 25 juillet. Vous l'avez compris si vous avez l’œil, la compétition eSport débutera avant l'ouverture du festival afin, très certainement, d'offrir seulement les finales au public de néophytes qui déambulera dans les allées. Aucune information n'a filtré pour le moment concernant l'éventuelle vente de billets pour les spectateurs des phases préliminaires, ni comment se fera l'accès au lieu. Selon toute vraisemblance, les matchs seront, malgré tout, visibles et nous ne connaîtrons pas le huis clos qui avait été choisi en 2010 à Disney.
LUq, Neo, TaZ, Kuben et Loord vainqueurs de l'ESWC 2008 avec MeetYourMakers
L'Electronic Sports World Cup est, par conséquent, de retour à l'étranger mais sur la pointe des pieds. L'évènement aura sa place, mais pas la plus grande au cœur du festival québecois. En revanche, l'organisation donnera, comme elle en a l'habitude depuis de nombreuses années, leur chance aux femmes. En effet, deux tournois distincts seront programmés, l'un réservé aux hommes et l'autre aux femmes. Des qualifications et autres formulaires de candidatures vont prochainement être annoncés, de manière à permettre à toutes et à tous de tenter sa chance pour se rendre à Montréal. Idem concernant les cash prizes, il faudra attendre encore un peu pour en savoir davantage à ce sujet. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne nouvelle pour la France, pour l'ESWC et pour les joueurs Counter-Strike du monde entier.
La dernière fois que la marque française avait fait étape sur le continent américain, c'était pour l'ESWC 2008 à San José, un évènement qui n'avait pas laissé un souvenir impérissable du fait de sa localisation et de l'absence quasi-totale de public. On oubliera pas non plus cet arbitre français qui, par excès de zèle, avait désavantagé nos emuLate favoris, entraînant leur élimination prématurée. Espérons que ce second essai sera transformé !