Les devs de jeux indés sont ils prêts pour la célébrité ?
Devenir connu. Voilà l'objectif de la plupart des jeux indépendants. Mais c'est également leur plus grand challenge. Ce qui n'empêche pas certains d'entre eux d'y être arrivé. Minecraft, Braid, World of Goo, Limbo, etc. Qui n'a jamais entendu ces noms ? Néanmoins, les développeurs, eux, sont-ils bien préparés à ce succès ? Passer d'homme de l'ombre à star vidéoludique, n'est-ce pas trop brut ? Nous allons éclaircir la question au travers de quatre cas de figure.
De zéro en héros
Quand nous avons abordé ce sujet, un nom nous est venu en tête, peut-être à vous aussi : Notch.
Parmi les indies qui pullulent sur PC, Minecraft est celui qui a fait le plus d'adeptes. Et son succès grandissant a fait de son créateur une véritable icône de l'univers des softs indépendants. Une aubaine ? Pas vraiment pour Markus Persson, car ce fut là le début de son calvaire.
Rapidement, nombreux sont ceux qui sont allé le suivre sur les réseaux sociaux. Dès lors, ses paroles ont été soumises à l'opinion publique. Fini la liberté de l'anonymat et bonjour les responsabilités du succès. Cette pression constante via internet lui aura fait quitter Mojang pour retourner à une vie tranquille. Il le dit lui-même :
Je suis devenu un symbole. Je ne veux pas être un symbole... Je ne suis pas un entrepreneur. Je ne suis pas un PDG. Je suis un nerd développeur qui aime avoir ses opinions sur Twitter.
Comme quoi la gloire, ça affecte un jeu, mais aussi les êtres humains derrière lui.
Minecraft
Le Titanic
Le second titre dont le succès a posé problème, vous en avez sans doute entendu parler. Vous l'avez d'ailleurs peut-être déjà oublié puisqu'il s'agit de Cube World. Cube World était l'archétype de la réussite programmée. Bien teasé, très attendu, surfant sur la vague, beaucoup se le sont arraché à la sortie. Et si le plaisir était au rendez-vous, ça n'a pas duré.
Car après quelques temps, le soft n'avait tout simplement pas changé ! Quel problème me diriez vous ?
Hé bien, le titre s'avérait être une early access et demandait à être approvisionné en contenu pour satisfaire les joueurs.
Seulement, ce ne fut pas le cas. Durant des mois : rien ! Tout le monde ou presque pensait que les développeurs avaient abandonné. Une belle escroquerie en somme ? Oui et non, car le soft n'était aucunement délaissé. Mais ses créateurs n'avaient pas donné de nouvelle et comme rien ne se passait, personne ne pouvait le savoir. C'est là le problème. Face à un succès aussi énorme à la sortie, le studio de développement se devait de communiquer avec ses fans. Il s'agit d'une des bases du marketing. Malheureusement, les devs n'y étaient pas préparés. C'est ainsi qu'une réussite quasi obligatoire se transforme en échec. Parce que lorsqu'on vend un titre, il faut savoir tenir ses promesses.
Cube World
Forever Alone
Nous allons cette fois-ci aborder un cas de figure assez particulier. Pourtant, on est sûr que vous avez déjà entendu parler de ce jeu : Flappy Bird. Contrairement à notre dernier exemple, il s'agit d'un titre qui n'a rien pour réussir et qui devient célèbre. Et cela, grâce ou à cause d'un imprévu : le facteur Pewdiepie. Lorsqu'il a parlé de ce soft pour vanter sa nullité, celui-ci est devenu un véritable phénomène sur internet. Outre l'influence de Youtube, ce qu'il faut regarder ici, ce sont les conséquences d'un « Bad Buzz ». Car Flappy Bird, ce n'est pas seulement des millions de téléchargement. C'est aussi des milliers de messages de haine.
De nombreux utilisateurs se sont plaints du titre et finalement, les créateurs ont craqués. Le soft a été retiré des « magasins » et est devenu indisponible. Le comble pour un jeu gratuit. Et même si aujourd'hui, il demeure à jamais sur internet, cela fait réfléchir : la haine derrière un écran n'est-elle pas un peu trop forte ? Au moins, cela nous montre que même le plus petit des projets est soumis à des forces incontrôlables et surpuissantes.
Flappy Bird
Je voudrais déjà être roi
Pour terminer, on ne parlera pas d'un jeu. On parlera d'un tas de jeux et d'une plateforme en particulier : Kickstarter. Car une réussite imprévue qui se passe mal, c'est une chose. Mais une réussite anticipée qui n'arrive pas, c'est pire. Et c'est le cas de certaines campagnes de crowdfunding. Préparant déjà leur succès, ils n'ont jamais atteint le palier nécessaire à la réalisation de leur travail. Que ce soit à cause d'idées inadéquates, de demandes trop hautes, d'une concurrence trop rude ou de malchance, ils n'ont jamais suscité l'engouement nécessaire.
Une preuve récurrente que la célébrité n'est pas si facile à atteindre.
Au final, le succès n'est pas une route tranquille. Et les développeurs de jeux indés ne sont pas tous préparés à ça. Un manque de communication, des conséquences imprévues, tout cela peut entraver la vie de ces créateurs. Une question doit donc se poser : Faut-il engager des experts lorsque ça arrive ? Dans ces quatre cas, on peut penser qu'une aide extérieur aurait aider, notamment pour gérer le public.