Participez au destin d'un clan créé de toutes pièces dans Oreshika, un jeu de rôle japonais atypique exclusif à la Playstation Vita.
Genre : RPG japonais
Développeur : Sony Japan
Editeur : Sony
Prix : 19,99€
Support : PS Vita
PEGI : 12+
Un de perdu, dix de retrouvés
Oh misère de misère, voilà qu'un démon plein de remords vient de jeter quelques malédictions sur vous et votre lignée, vous rendant aussi impuissant qu'un juge italien en Sicile et écourtant la vie de chaque membre de votre clan à 24 mois : au moins, ça annonce la couleur. Mais, coup de chance dans votre malheur, un être divin bien plus jovial vous ressuscite, ainsi que certains membres de votre lignée, histoire que vous puissiez à aller botter le train au malotru responsable de ces handicaps pour le moins... gênants. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid et, avant même de prévoir quelque assaut que ce soit contre l'auteur de ces actes, il va d'abord falloir reconstruire un clan digne de ce nom. Mais avant d'attaquer les (trop) nombreuses joyeusetés qu'offre Oreshika, un petit passage par la case édition s'impose, avec la création de vos premiers personnages, votre chef de clan, le nom de ce dernier et bien plus original, le nombre d'heures que vous pensez engloutir dans le jeu. Oui oui, vous avez bien lu, c'est assez étrange comme paramètre, mais il est obligatoire de le renseigner avant d'avancer : « Bon, et bien, on n'a qu'à partir sur 35 heures alors. ».
Cette variable change un peu la donne puisqu'elle détermine, entre autres, à quelle vitesse le temps in-game va s'écouler. Il est cependant assez malvenu de proposer ce genre d'options sans donner au préalable un avant-goût du gameplay du jeu : clairement on balance un temps au hasard et, même s'il peut être changé en cours de partie, votre serviteur doit bien avouer avoir été pris de court par cette petite originalité, mais pas de quoi en faire un fromage non plus. Puis après le calme de ce premier contact dédié à la personnalisation, préparez-vous à assister à la tempête des informations à digérer pour espérer assimiler le système de jeu, prenant mais incroyablement complexe, d'Oreshika. Comme vous l'aurez compris, le temps défilera au fur et à mesure de vos actions et il faudra trouver un moyen de vous reproduire avant de passer à trépas sur le coup des 24 mois moins le quart.
«Ooooh Love to love you baby !»
Dis papa, c'est quoi cette bouteille de lait ?
La petite astuce, c'est de féconder une déesse que vous pourrez séduire à grands coups de points de dévotion. Quand les astres sont bien alignés et que vous sentez que l'un des vôtres est chaud patate pour se faire une petite sauterie façon 7ème ciel, vous l'envoyez en salle de... dans une salle spéciale permettant l'accouplement de ces deux esprits, ce qui donnera naissance à un tout nouveau membre de clan. Dis comme ça, ça a l'air simple mais il va falloir en manger du cornu avant d'aller jouer les jolis cœurs. Ça tombe bien, Oreshika se base sur un système Dungeon-RPG finalement plutôt classique et frustrant au possible : impossible de savoir si c'est une volonté des développeurs ou non, mais ces corridors géants sont complètement dépourvus de carte, une fonction manquante lourde de conséquences, même si on finit bien entendu toujours par retrouver son chemin. Le second effet Kiss-Cool, c'est que votre temps passé dans les donjons fait lui aussi passer les mois et les saisons du jeu.
Pour peu que vous vous paumiez cinq minutes dans un enchevêtrement de couloirs inutiles (ils se ressemblent tous en plus les salauds), ça vous fait déjà un mois de perdu. Et si, de surcroît, vous ne pouviez passer que 30 jours sur le champ de bataille, voilà 5 bonnes minutes de jeu inutiles qui auraient pu être évitées. Comme vous pouvez le voir, le constat dressé dans cette première partie de test n'est pas vraiment favorable au titre de Sony Japan mais c'est surtout pour accentuer le fait que le jeu est bourré d'idées novatrices qui tombent malheureusement à plat à cause de maladresses qui auraient certainement pu être empêchées. Ces dernières écartées, nous allons désormais pouvoir nous concentrer sur les grandes forces d'Oreshika.
Ça donne des arbres généalogiques assez particuliers l'auto-reproduction.
Mais dis-moi Jamy...
Outre ce système de générations de guerriers à faire évoluer comme de vrais petits Pokémon éphémères, Oreshika dispose de nombreuses activités annexes et autres mécanismes de gameplay qui font toute sa richesse. Tout d'abord, vous devrez faire évoluer le village grâce à votre pécule, ce qui vous octroiera quelques options de confort et l'accès à de meilleurs armements et objets. Les affrontements sont quant à eux dans un style au tour par tour, tout ce qui a de plus classique pour un RPG japonais, mis à part de petites subtilités franchement bien vues : au début de chaque combat, une roulette se lancera et s'arrêtera sur les récompenses auxquelles vous pourrez prétendre si vous en sortez vainqueur. L'autre originalité, c'est ce système de Commandant qui met directement fin au combat si vous réussissez à le tuer en premier. Enfin, vous pourrez laisser vos troupes décider de leurs actions en début de tour, ce qui les rend encore un peu plus fidèles à la famille. Pour le reste, on sent bien l'inspiration de grands classiques du jeu de rôle japonais, avec de vrais bouts de Suikoden à l'intérieur.
Mais toutes ces considérations guerrières mises à part, Oreshika est bel et bien un jeu de gestion de temps avant tout : créer de nouveaux guerriers, investir dans de nouveaux bâtiments, partir à l'aventure... Tout ça fait passer le temps, logique finalement. Heureusement, quelques événements viendront troubler la gestion de votre empire florissant avec la rencontre de quelques personnages hauts en couleurs et d'autres que l'on croirait échappés de Fruits Basket (sans offense aucune aux amateurs de cet anime bardé de bons sentiments). Comme énoncé plus haut, vous risquez de salement patauger dans la mare aux canards durant vos 5 premières heures de jeu mais persévérez et le jeu vous récompensera de sa substantifique moelle : un clan bourré de talentueux guerriers créés de vos propres mains. Côté scénario, mieux vaut ne pas aller chercher trop loin dans cette histoire de vengeance loin d'être palpitante. On remarquera par contre avec plaisir que le jeu est entièrement localisé en français, la traduction étant en plus d'excellente qualité avec quelques traits d'humour bienvenus.
Laisserez-vous votre descendant faire comme bon lui semble ?
Faith +1
Les images qui illustrent cet article parlent d'elles-mêmes, Oreshika est plutôt mignon dans son genre. Avec sa direction artistique directement empruntée d'Okami, le titre puise ses grandes inspirations du japon féodal et de sa mythologie. Attendez-vous donc à croiser du Dieu bizarre, des renards à plusieurs queues et des grenouilles sapées comme si elles allaient faire leur marché. On aime ou pas, en attendant ça dote le jeu d'un charme fou, d'autant que techniquement il se défend plutôt pas mal : les champs de batailles regorgent de détails, quelques magies font péter les effets pyrotechniques de partout. Les temps de chargement sont raisonnables, même si on pestera après les scènes entre les membres du clan et les Dieux qui ne peuvent pas être zappées. Malheureusement tout n'est pas rose non plus puisque 75% de votre progéniture se mangera un faciès ne le rendant que peu désirable et quelques ralentissements se feront sentir au cours des techniques les plus spectaculaires.
En jupette en plein hiver, no problemo.
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Les plus et les moins |
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Gameplay complexe et chronophage | Vous risquez de ne pas survivre aux premières heures | ||||
Des tas de bonnes idées | Quelques ralentissements | ||||
Une direction artistique qui claque | Décors un peu vides, bestiaire qui manque de variété | ||||
Prix doux | |||||
Un RPG en français sur Vita |