La communauté française, tout comme la communauté Starcraft 2 en général, est plutôt négative quant à l'avenir du jeu. Que ce soit Blizzard, les hackers, ESL ou quelqu'autre entité que ce soit, chacun est prompt à trouver des responsables au déclin du jeu. Celui-ci est indéniable et il se ressent au quotidien pour toutes les personnes un tant soit peu investies dans la scène. Des chiffres des streams à ceux des articles, la baisse est manifeste. Cependant, tout n'est pas noir et il reste, en France notamment, quelques raisons d'espérer des jours meilleurs.
Starcraft 2 dead game ? Pas encore ! (source)
Les LAN françaises dans la cour des grandes
Les LAN sont un excellent outil de mesure de la santé de la scène française. La culture eSportive française est axée autour de ces rendez-vous réguliers qui permettent à des joueurs de tous horizons de se rencontrer et de s'affronter lors de week-ends tout entiers dédiés au jeu vidéo. Cependant, 2014 a été morose, avec de nombreuses annulations d'événements (notamment l'Anjougame 2014) ou des compétitions ne parvenant pas à être remplies. L'année 2015 signe un grand changement sur ce plan. Même si les LAN ont encore quelques difficultés à se remplir, les compétitions installées restent fortes voire se développent. C'est le cas de la Gamers Assembly dont la notoriété vient littéralement d'exploser suite à l'annonce du déroulement des finales de la saison 1 des WCS sur ses terres. De même la tenue d'un événement DreamHack à Tours, avec non pas une mais bien deux compétitions Starcraft 2, donne à la scène française de superbes porte-étendards.
La DreamHack Tours 2015, une excellente nouvelle pour la scène française.
Des joueurs dominants sur la scène internationale
Malgré les nombreux départs en retraite dont celui de SonG Stephano, la scène française est une des plus relevées d'Europe. L'observation des tournois en ligne illustre parfaitement cette situation. Lilbow et MarineLorD se partagent à eux seuls plus d'une douzaine de titres depuis le début de l'année et ils ne sont pas seuls. Aussi décrié qu'il soit, FireCake a tout de même atteint le Ro16 des WCS. De même, il ne faut pas oublier PtitDrogo dont les performances régulières et le niveau intéressant commencent à se faire connaître sur la scène internationale. Enfin, ces joueurs doivent toujours se méfier de la meute de leurs compatriotes ayant envie de leur voler la vedette. La France est en effet une des nations, si ce n'est LA nation la plus représentée en ligue GM avec autour de 25 joueurs soit 12,5% de la ligue. Certains d'entre eux y ont même plusieurs comptes, améliorant les statistiques.
Des titres nationaux disputés et des performances internationales, signe d'une scène compétitive.
Des webTV de qualité
Impossible de parler de la scène Starcraft 2 française sans parler de ses créateurs de contenu, et plus spécifiquement de ses webTV dédiées au jeu phare des RTS. C'est d'abord, et évidemment, O'Gaming qui par son excellent travail a réussi à obtenir les droits de la GSL, la NSSL, la Proleague, la KeSPA Cup et les WCS tout en produisant une compétition mensuelle, les Underdogs. Cela leur permet d'avoir une grille chargée de programmes de qualité, devenant l'une des meilleures TV SC2 au monde. Que l'on aime ou pas les commentateurs est une chose, mais force est de reconnaître que le travail accompli est impressionnant et mérite le respect. Leurs efforts sont récompensés par un public toujours fidèle et toujours plus large, qui n'hésite pas à les soutenir à grand coups d'eSport money. Mais il ne faut pas oublier toutes les autres structures, souvent bénévoles, qui n'hésitent pas à donner de leur temps par passion. Parmi celles-ci on retrouve notamment aAa et DreinarK.
Toutes les grandes compétitions coréennes en français, un exploit inédit
Des ambassadeurs de qualité
Quatre Français font office d'ambassadeurs de la communauté lors des événements internationaux. Aux commentaires, c'est ToD qui brille à l'international avec une présence lors des WCS, des IEM ou même de la BlizzCon. Son accent, son nez, son humour et son analyse le font apprécier des fans du monde entier qui saluent tous les performances de « le ToD ». Toujours sous les projecteurs, en tant qu'invité ou analyste, le retraité le plus actif de la scène française continue à jouer de sa popularité. Stephano est une vedette reconnue et appréciée tant pour ses performances passées que pour ses talents de showman. Toujours dans les grands événements, un troisième Français se taille la part du lion. FunKa met en œuvre ses talents d'observateur pour le plus grand bonheur du public des plus grandes compétitions. Même s'il est moins visible, son travail de qualité lui vaut le respect de l'ensemble de la communauté. Le dernier Français à citer est un homme de l'ombre qui, par ses efforts, par son travail et par ses tweets a su faire plier Blizzard. Aeromi s'est improvisé grand défenseur de la communauté dans la quête d'informations sur les WCS, leur planning, leurs règles et leur organisation. Il est également l'un des artisans de l'obtention des compétitions KeSPA par O'Gaming ainsi que de la mise à jour régulière du site anglophone de référence Liquipedia.
Dans la suite directe de sa carrière, Stephano représente la France à l'international
Vous le voyez, il existe encore en France de nombreuses raisons de croire en Starcraft 2. Non pas que le jeu va magiquement devenir le plus joué de la planète, ce qui n'aurait d'ailleurs pas grand intérêt, mais plutôt qu'il va continuer à se développer en qualité. Il ne sert à rien d'attendre une hypothétique intervention de Blizzard dans toutes les situations. Le meilleur moyen de faire changer les choses est de s'investir. Participer à un tournoi et notamment les LAN, regarder les chaînes des streameurs peu connus pour leur donner des conseils et des retours sur leur travail, il n'y a pas besoin de passer sa vie sur SC2 pour le rendre meilleur. Plus encore que les joueurs de haut niveau et les professionnels, l'espoir de la scène française c'est son public.