C'était l'annonce de la journée d'hier, la Team LDLC a officialisé le recrutement des anciens Platinium eSports, ouvrant ainsi une seconde section Counter-Strike: Global Offensive. En effet, suite à l'arrivée des ex-Awsomniac ce week-end, l'apport d'une autre équipe française au sein de la structure tricolore leur permet de faire coup double, en l'espace de seulement quelques jours. Or, ce n'est pas la première fois qu'une structure choisit d'engager deux effectifs distincts, et les noms qui ont été choisis pour les différencier ne sont pas non plus sans rappeler quelques souvenirs. White (blanc) et Blue (bleu), ce sont les deux couleurs qui distinguent les deux compositions, tout comme le légendaire clan goodgame l'avait fait en 2001 lors de la LAN Arena #6 avec ses sections Black et White. Peut-être inspirés par leurs aînés, les dirigeants n'ont pas fait ce choix par hasard et c'est donc l'occasion pour nous de revenir sur les raisons qui ont pu pousser le club à soutenir deux équipes sur un même jeu.
Deux profils totalement différents
Dans l'histoire du FPS de Valve, rares sont les écuries qui ont fait le choix d'engager deux équipes complètes. Nous vous citions l'exemple de goodgame plus haut, mais, n'oublions pas que cette situation n'avait même pas duré tout l'été à l'époque. C'est, par conséquent, une constante, lorsque ce choix a été fait, le temps a toujours eu raison de cette décision et assez rapidement une seule des compositions subsiste. Les raisons sont multiples, la première étant qu'une rivalité se crée entre les deux tags, tout d'abord car la base des fans se divise pour soutenir l'une ou l'autre, mais aussi, et surtout, puisqu'il est assez fréquent de constater des changements dans les effectifs d'équipes, même quand ces dernières sont professionnelles, tout simplement car le moindre échec est jugé catastrophique. Ainsi, dès le départ, on peut d'ores et déjà constater des différences assez flagrantes entre les deux couleurs. Si les nouveaux LDLC Blue sont sur une pente ascendante, avec notamment une victoire lors de l'InsaLan #10 début février (devant webSPELL et CircuZ), leurs camarades White ne peuvent pas en dire autant. Les beaux jours des Platinium sont derrière eux, principalement lorsqu'ils étaient parvenus à surprendre leur monde en battant Ninjas in Pyjamas lors de l'ESWC 2014 (Electronic Sports World Cup), à la fin de l'année dernière.
Depuis, les ex-Platinium connaissent des difficultés diverses, que ce soit en interne suite au bannissement d'un des leurs, Matthieu « matHEND » Roquigny, par le VAC (Valve Anti Cheat) mais, également, en tournoi puisque leur dernière sortie LAN, lors de la Cap Arena #4, s'est soldée par une quatrième place décevante. Concernant son bannissement, matHEND a déclaré avoir entamé une procédure de recours auprès de Valve expliquant que son compte Steam avait été piraté, et que le pirate avait alors tout fait pour que ce dernier soit banni. Reste à savoir si l'éditeur du FPS prendra le temps de revenir sur sa décision, ou bien s'il fera la sourde oreille. Quoi qu'il en soit, en l'état le joueur ne peut plus disputer de tournoi sponsorisé par Valve. Cela ne l'empêche pas d'être engagé en ESEA Main saison XVIII (la seconde division de la ligue américaine) et de se rendre à la Gamers Assembly 2015 début avril.
En clair, les deux nouvelles sections possèdent deux trajectoires radicalement opposées. Quand les LDLC White connaissent d'importantes difficultés et peinent à retrouver leur niveau de fin 2014, les Blue débutent eux l'année sous les meilleurs auspices même s'ils doivent quant à eux confirmer au niveau international cette bonne forme.
Emmanuel « MoMaN » Marquez à propos des recrutements (Traduction - Source)
Après le départ de l’équipe, nous avions plusieurs choix à notre disposition, entre des équipes internationales ou françaises. Après une longue réflexion de toutes nos options, nous avons voulu continuer de faire ce que l’on sait faire de mieux : accompagner une équipe française et essayer de monter le plus haut possible. Je connais bien ces joueurs, ils sont déjà très bons et avec un énorme potentiel, et je sais qu’ils ont envie de donner leur maximum ! C’est donc à nous de jouer maintenant !
[...]
Les Platinium nous rejoignent avec motivation et envie, ce sont des joueurs matures et j’ai pu les voir à plusieurs reprises en lan, surtout à l’ESWC et je sais que ce sont des mecs excellents qui se donnent à fond. Je sais aussi que c’est un groupe très stable ! C’est donc une première sur CS:GO d’avoir deux équipes sur un pied d’égalité, et on va tout faire pour monter ensemble vers le haut des marches du podium ! Ce projet est une chance et il me tient énormément à cœur, alors je vais personnellement m’y mettre à fond !
Des conditions de jeu similaires
Vous l'aurez compris, grâce à ses déclarations, Emmanuel « MoMaN » Marquez est le grand artisan de cette refondation de la Team LDLC. C'est lui qui a joué le rôle d'entremetteur et qui a estimé qu'il était de bon ton de soutenir deux équipes plutôt qu'une seule. À noter qu'aucune différence ne sera faite entre l'une ou l'autre des couleurs, l'ensemble des deux groupes a signé des contrats d'une durée de six mois et ils ont les mêmes objectifs, à savoir, faire bonne figure lors de la Gamers Assembly 2015 mais également de porter haut les couleurs de la France, durant la DreamHack Tours 2015. En ce qui concerne le staff et les moyens mis à disposition, là, également, aucune préférence ne sera faite, les deux équipes souhaitant avant tout profiter justement de cet environnement favorable pour atteindre une autre dimension et, pourquoi pas, se faire une place sur la scène européenne aux côtés des plus grands.
Là sera toute la difficulté pour les LDLC White et Blue, car si sur le sol national ils sont déjà parvenus chacun à leur moment à se hisser aux côtés des meilleurs, ils n'ont jusqu'à maintenant pas su tenir sur la longueur. Le soutien qu'apporte LDLC à la scène française est toutefois indéniable et cela fera, sans nul doute, beaucoup de bien à l'ensemble des acteurs. Deux structures modestes (Awsomniac et Platinium) peuvent à nouveau soutenir des joueurs et LDLC revient vers ses fondamentaux, en encourageant le développement de la scène Counter-Strike: Global Offensive tricolore. Notons, malgré tout, la perte de visibilité au niveau international pour l'entreprise, car récupérer une place dans le top 5 mondial sera désormais très compliqué et nécessitera un gros travail de fond qui durera plusieurs mois. Quoi qu'il en soit, à partir du mois d'août, la structure prendra la décision de poursuivre, ou non, sur son nouveau modèle. Il sera intéressant de suivre l'évolution des deux nouvelles équipes sponsorisées, de manière à voir si les méthodes de travail, qui avaient fait la réussite des EnVyUs, peuvent également avoir des effets bénéfiques sur d'autres sections.
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