Dragon Ball Xenoverse : Le Test
Après un très bon accueil au pays du Soleil Levant, la nouvelle itération de Dragon Ball sur consoles « next-gen » arrive enfin chez nous. Développée par Dimps, connu pour la série des Budokai, et avec une orientation online beaucoup plus accentuée, la série retrouvera-t-elle sa gloire d'antan ? Vous le saurez dans ces lignes.
Dragon Ball Xenoverse - Bande annonce
Genre : Baston
Date de sortie : 27 février 2015
Éditeur : Namco Bandai
Développeur : Dimps
Supports : PS4, PS3, Xbox One, Xbox 360, PC
Prix : De 50€ à 70€ selon les plateformes
PEGI : 12
C'est parti d'un petit jeune homme avec une queue de singe
Tout le monde connaît Dragon Ball. En même temps, Toriyama a tout fait pour. Du manga à l'animé en passant par les figurines en pagaille et enfin les jeux vidéo, la série perdure depuis une trentaine d'années avec la même ferveur qu'autrefois. Mais attardons-nous sur le jeu vidéo, et plus particulièrement à partir de l'époque PS2.
Dimps est arrivé, avec sa série Budokai, à s'élever au rang de référence en termes d'adaptation de licence. Jeux de combat en 2.5D, la série se révélait un savant mélange entre du gros fan service et un système de combat efficace. Est ensuite intervenue la série Tenkaichi. Exit la 2D et bienvenue dans de grands décors destructibles avec des personnages qui s'envoient à 30km au loin à chaque impact. La série a su évoluer jusqu'à atteindre, avec Tenkaichi 3, le firmament. 160 personnages, des tonnes d'arènes et un système de combat dynamique, il y avait tout pour être heureux.
Puis sont arrivées la PS3 et la 360... Burst Limit, Raging blast, Ultimate Tenkaichi ? Ces noms ne vous disent rien ? Il s'agit ni plus ni moins des tentatives de Namdai de ressusciter leur licence adorée après avoir fait les beaux jours de la PS2. Les jeux ne sont pas tous mauvais, mais tiennent difficilement la comparaison avec leurs aînés. Est donc apparu un certain Xenoverse, développé par Dimps pour les consoles de nouvelle génération, et affichant une ambition démesurée : celle de mélanger le jeu de combat au MMO, en couvrant l'intégralité de Dragon Ball. Dragon Ball Xenoverse a donc trois principales composantes : la partie histoire, la partie MMO et la partie combat. Attaquons-nous directement à toute la partie MMO.
Fuuuuuu...sion !!!
Posé sur Namek
Tel un Destiny, Dragon Ball Xenoverse propose donc un hub sous forme de ville, où sont réunies toutes les composantes du jeu. Celle-ci est divisée en trois quartiers : un pour la mission principale et le mode tournoi, un pour tout ce qui concerne les quêtes secondaires et le multi, et un où sont entassés les commerçants. Dans DBX, on joue un personnage entièrement personnalisable envoyé pour réparer l'histoire de Dragon Ball, mise à mal par Mira et Towa, deux personnages issus du discret Dragon Ball Online.
On commence donc le jeu en créant notre personnage. On choisit une race (Namek, Saiyan, Humain), on choisit une tête, un nez, une bouche (comme dans un MMO), les couleurs des habits, et c'est parti. Pour ce qui est de la partie personnalisation, on peut modifier notre personnage de la tête aux pieds, mais également ses attributs (attaque, endurance, ki) et ses techniques, dont nous parlerons avec le système de combat plus tard dans ce test. Au niveau de la personnalisation physique, ça reste sommaire. On arrive dans les boutiques en sachant très bien que notre race n'est pas compatible avec tous les objets, du coup le choix est un peu chiche, et il suffit de voir les joueurs alentour pour le comprendre. On se ressemble assez, et il faut souvent faire le choix de la puissance contre celui du style. Il y a aussi des accessoires, qui n'influencent pas nos capacités, et qui sont un peu plus fantaisistes. On peut se mettre des détecteurs de toutes les couleurs, ou encore des queues, des ailes. Mais trêve de bavardages, passons à un point un peu plus fâcheux, l'ergonomie de ce petit monde persistant, et surtout, sur la fameuse orientation "online" de la série.
Comme Destiny (encore), tout le monde se rejoint dans le hub où l'on peut participer à des quêtes en coop ou bien à des combats simples. On peut ainsi jouer de deux à six joueurs dans le même monde, ce qui est appréciable. Les quêtes ne sont pas franchement originales, et mises à part deux/trois exceptions, on vous demandera juste de tuer des ennemis à la chaîne pour vous mener à un boss plus puissant. Il y a un objectif principal et des objectifs secondaires par mission, ainsi que la possibilité d'obtenir des récompenses différentes chaque fois que vous la recommencez.
Quid du multi local, dans tout cela ? Après tout, Dragon Ball nous rappelle les après-midis entre potes sur la Play 2, non ? Il faut croire que non. Mesdames et messieurs, le multi local de Dragon Ball Xenoverse est bâclé. Un seul terrain est disponible, et qui plus est cloisonné, les persos sont ultra-déséquilibrés par rapport à d'autres, et j'en passe. Le mode multi local est même évincé du mode « combat hors ligne » et du hub multijoueur. Il faut aller chercher dans l'arène de tournoi pour enfin le trouver, caché de tous. Le nombre de personnages a aussi drastiquement chuté, passant de plus de 100 à une petite cinquantaine. Bien sûr, des variantes de chaque personnage sont disponibles, mais ne changent pas grand-chose si ce n'est une ou deux techniques et quelques stats. De toute manière, peu importe le nombre de personnages, vous n'en utiliserez pas énormément, vu l'équilibrage douteux de ceux-ci. Dès que vous débloquerez Cell, jouez contre un pote avec, et il vous croira invincible. Dommage.
5 races, 1 gameplay.
Quand Son Goku pointe le bout de son nez, Naruto n'est pas loin
Alors que Dragon Ball traversait une mauvaise passe sur PS3/360, Naruto est devenu plus grand et fort que jamais. Dimps a donc pris quelques leçons de Cyber Connect 2, mais peut-être pas les bonnes. Le système de combat de Dragon Ball Xenoverse est donc un mélange entre un système classique à la budokai et un peu le dernier Naruto Storm. On a deux barres : une pour le ki, une pour l'endurance. Coups rapides, coups forts, kikohas, coups spéciaux en pressant la gâchette et... permutations ? Oui, il est possible, en grillant une jauge de la barre d'endurance, d'effectuer des permutations. Les permutations, c'est ce phénomène qui permet, en bourrinant un bouton, d'esquiver un combo adverse et de prendre l'ascendant sur lui. Alors quand chaque personnage se retrouve avec dix jauges pleines, autant dire que l'on ne voit pas l'ombre d'un coup et que le tout peut vite devenir rageant. La finalité : celui qui a lancé le premier coup est obligé de perdre. Le système de combat de Xenoverse n'est pas mauvais, il est juste incomplet.
On retrouve des ingrédients basiques pour un sympathique jeu Dragon Ball, mais les combos sont limités. On peut peut-être lier 3 voire 4 coups différents, mais ça s'arrête là. On peut modifier les techniques sur notre personnage, on peut en choisir parmi des dizaines, mais on les catalogue très rapidement et elles ne sont pas si différentes que cela. La marge de progression s'en trouve donc grandement diminuée, et le côté aléatoire des combats ressort de plus en plus. La véritable différence entre les combats au début et à la fin du jeu tiendra de vos caractéristiques passives (augmentation du ki, endurance, etc.) plus que de l'évolution de votre « skill » au fil des parties. Oh, et la caméra fait un peu n'importe quoi dès qu'on est près d'un obstacle (ceux-ci n'étant plus destructibles).
"Oui, je suis abusé, et alors ?"
Uncharted territory
Rayon de soleil parmi cet océan de choses incomplètes, le mode histoire de Xenoverse est prenant et terriblement surprenant. On retrouve la totalité des arcs de la série intelligemment modifiés par les deux méchants, qu'on va devoir vaincre afin de rétablir la chronologie de DBZ. Dimps a réussi à intégrer parfaitement notre personnage dans cet univers, et de modifier un peu tout comme bon lui semble pour donner un résultat cohérent et pas dénué de surprises. On se surprend parfois à découvrir que certaines interventions de notre personnage ont eu un impact sur le long terme dans l'histoire de DBZ, et que ce qu'on croyait simple à restaurer est bien plus compliqué qu'il n'y paraît (cf. la saga de Cell). Ce mode histoire est divisé en 12 chapitres, à la difficulté pas vraiment croissante (certains combats vous donneront beaucoup de fil à retordre), mais qui valent le coup de refaire un voyage dans l'histoire de DBZ.
Les cinématiques sont jolies, leurs musiques entraînantes et les angles de caméra choisis pour l'occasion sont dynamiques. Il faut mentionner tout de même que le chara-design des nouveaux personnages est particulièrement réussi, et on s'étonne également de voir que celui de nos personnages favoris, comme Nappa (les fans comprendront), a vieilli d'un poil (un vrai génie ce Toriyama). Attention cependant, vous avez intérêt à apprécier le farming. Le jeu est loin d'être simple, et il va vous falloir doser les quêtes secondaires et la coop pour monter les aptitudes de votre personnage et ainsi être au niveau. Autre point positif : il est possible, depuis le menu principal, de sélectionner les voix japonaises, avant même de commencer le jeu. Techniquement, le jeu se contente d'être fluide, à défaut d'éblouir nos rétines.
Oui, le nouveau personnage Demigra est magnifique.
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Les plus et les moins |
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Toute la saga Dragon Ball... | ...mais si peu de personnages. | ||||
Le côté MMO, assez poussé... | ...mais trop classique. | ||||
Le mode histoire, original et prenant |
Le système de combat très limité qui réduit |
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Le choix des voix japonaises | Le multi local à peine présent et bâclé. | ||||
La difficulté en dents de scie. |