Kingsman Services secrets et autres
Si vous êtes ici, c’est parce que vous vous intéressez un tant soit peu au milieu du jeu vidéo. Mais ce n’est pas de gaming dont nous allons parler aujourd'hui. Vous pouvez retrouver notre chronique cinéma tous les dimanches, afin de vous orienter vers les films à aller voir chaque semaine. Ce sera aussi l’occasion pour la rédaction de vous donner son avis sur les sorties.
Kingsman : Services secrets - Bande annonce
Kingsman Services secrets
De Matthew Vaughn
Avec Taron Egerton, Colin Firth, Samuel L. Jackson, Michael Caine et Mark Strong
Le pitch
Kingsman est un film d'espionnage réalisé par le talentueux Matthew Vaughn (Kick-Ass, X-Men : le commencement) qui présente une agence d'espions qui doit faire face à un complot d'une grande entreprise.
Petit historique rapide
Adaptation d'un comics plutôt moyen écrit par Mark Millar (Kick-Ass) et le réalisateur lui-même, Kingsman a pour but de faire renaître en nous la flamme pour ces anciens films d'espionnage aux personnages hauts en couleurs et aux gadgets aussi étranges qu'excitants. En quittant la réalisation d'X-Men Days of future Past pour Kingsman, Matthew Vaughn savait ce qu'il faisait. Quand il s'attaque à une œuvre, ce n'est pas pour la retranscrire, mais bien pour l'adapter au format cinématographique, et effacer le maximum d'éléments présents à l'origine. Kingsman s'émancipe donc de son format d'origine pour devenir une œuvre cinématographique de grande qualité. Voyons ensemble pourquoi et comment on est arrivé à ce niveau d'excellence.
Manners Maketh Man"
Money for nothing
Intro explosive au Moyen-Orient sur "Money for nothing" de Dire Straits, une idée originale pour afficher les crédits, Kingsman démarre fort et le sourire monte déjà aux lèvres. On est à peine aux 2 premières minutes. S'ensuit une introduction hyper fun pour chaque personnage. On nous présente enfin Eggsy, petite racaille dans une famille à problèmes qui a la particularité d'abandonner souvent ce dans quoi il est bon pour des raisons personnelles relatives à sa situation familiale. Il est ensuite repéré par Harry, mystérieux gentleman appartenant à Kingsman, une agence d'agents secrets, qui va lui proposer de rejoindre les rangs de l'agence. D'emblée, les personnages sont extrêmement charismatiques. Que ce soit le jeune Taron Egerton (Eggsy) ou l'habitué des rôles sérieux Colin Firth (Harry), ils en mettent plein la vue. Peu importe de quel milieu du cinéma ils viennent, ils sont tous crédibles. Samuel L. Jackson campe quant à lui un méchant avec un plan machiavélique pour réduire la population et... il a peur du sang et zozote, ce qui va donner lieu à pas mal de scènes hilarantes. Vous l'aurez compris, Kingsman gère au niveau de l'écriture, enchaînant les références cinématographiques et surtout les étonnantes performances d'acteurs. Mais qu'en est-il de l'action ?
Kingsman, ce sont avant tout des gentlemen.
Freebird
En rentrant dans la salle, je savais que j'allais avoir affaire à du bon Matthew Vaughn, mais j'émettais quelques réserves sur le rythme du film et sur son action. Bon, bah j'ai pris ma claque comme tout le monde. Kingsman n'est pas seulement bien mis en scène, il est carrément novateur. Pourtant, il y a de quoi être rebuté sur le papier : les effets spéciaux ne sont pas très top, et Vaughn est un grand amateur de la shaky cam (caméra qui tremble), principe souvent mal exploité qui rend les scènes d'action illisibles (comme dans le premier Hunger Games, par exemple). Mêlant habilement ce principe avec des zooms/dé-zooms et des ralentis/accélérations, on ressent l'impact de chaque coup porté par les personnages. La scène du bar dévoilée dans les bandes-annonces ne donne qu'un léger aperçu de ce que va donner le film dans sa totalité. Contrairement à un certain Jupiter (oui, toi, raclure dont j'attendais beaucoup et qui m'a déçu), les scènes d'action sont toutes différentes, et la scène finale vous réserve une surprise aussi hilarante qu'inattendue. Impossible bien sûr de passer outre la déjà-culte scène de l'église dans laquelle on assiste à une tuerie sur du Lynyrd Skynyrd. Je vous invite à dire ce que vous pensez de celle-ci dans les commentaires.
« I’m a Catholic whore who needs to visit my black, Jewish boyfriend who works in an abortion clinic. So hail Satan, and have a nice day. »
I believe in Matthew Vaughn
Non content d'avoir offert un nouveau souffle au cinéma de super-héros avec Kick-Ass en 2010 et d'avoir ressuscité X-Men un an plus tard, Matthew Vaughn continue sa route avec son meilleur film et simplement l'un des meilleurs films d'action de tous les temps, ni plus ni moins. Kingsman n'est pas qu'un hommage aux films d'action/espionnage à l'ancienne, c'est aussi un modèle pour quiconque veut se lancer dans le genre. So 70's et pourtant so 2015, Kingsman est une claque monumentale à découvrir au plus vite.
Ce qu'on vous conseille également cette semaine :
Réalité, le nouveau film de Quentin Dupieux avec Alain Chabat. Cinéaste très à part dans le paysage culturel français, Quentin Dupieux réalise des films qui n'obéissent à presque aucun code. En gardant le côté bizarre de ses autres films mais en étant bien plus maîtrisée pour le grand public, Réalité est une expérience originale, qui vous fera tantôt rire, tantôt crier au génie, mais ne vous laissera certainement pas indifférent.
« Je peux plus bouger. Je suis collé... au siège. »
Ce qu'on vous conseille d'éviter cette semaine :
Bob l'éponge : Un héros sort de l'eau est tout sauf un film Bob l'éponge. Si vous avez aimé le premier film, vous allez être déçu. Réalisé par le producteur (et j'insiste bien sur ce mot) de la série originale, le film se contente simplement d'obéir à un cahier des charges soi-disant adapté aux enfants de maintenant. Les seules scènes marrantes sont dans la bande-annonce. Les héros ne sortent vraiment de l'eau qu'à la fin du film, pour donner ses scènes les plus ennuyeuses et insipides. Dommage.
La seule chose un peu originale du film et... elle est ratée.