Plusieurs annonces sont venues émailler l'offre proposée par Twitch et ces dernières risques de chambouler le sport électronique. Tout d'abord l'entreprise californienne a officialisé le rachat de l'agence GoodGame. Cette dernière était la propriétaire et la gestionnaire de deux structures célèbres dans l'univers du jeu vidéo en compétition : Evil Geniuses et Alliance. Fondée et gérée par Alex Garfield, le fondateur d'EG, GoodGame s'était depuis développé et aura permis à son président d'empocher un beau chèque en échange d'une vente complète de ses activités. Selon Alex Garfield cette vente a pour seul objectif d'aider au développement du sport électronique en permettant à sa société de croître davantage, car il estime que si l'intérêt des médias n'a jamais été aussi important que ces derniers temps, cela impose malgré tout une gestion rigoureuse si l'on ne veut pas se disperser.
GoodGame apportera donc son expertise dans l'eSport tandis que Twitch profitera de tous ses joueurs célèbres pour asseoir sa domination dans le streaming. Les moyens déployés par Amazon, le groupe propriétaire de la chaîne de diffusion de vidéos, sont colossaux et assurent un développement exponentiel des activités. Le montant de la transaction n'a pour l'heure pas été dévoilé, même si Alex Garfield précise qu'il n'aurait pas vendu le travail de toute sa vie pour un simple dollar. De plus il avoue que l'offre qui lui a été faite ne pouvait tout simplement pas se refuser, ce qui signifie que plusieurs dizaines de millions ont été posés sur la table.
Alex Garfield sur Pourquoi j'ai vendu GoodGame à Twitch (Traduction partielle - Source)
[...] Bien que j'aie commencé Counter-Strike en 2002, je n'ai pas véritablement joué de rôle sur la scène eSport avant 2004, quand je me suis porté volontaire pour faire un reportage sur une équipe canadienne nommée Evil Geniuses. Ce n'était pas la meilleure équipe du monde (ni même d'Amérique du Nord, ils étaient dans le Top 4), mais c'était mon équipe préférée et de loin. C'étaient tous de proches amis, et pour moi c'était l'exemple le plus brillant de tout ce que j'aimais dans l'eSport : être amis et s'amuser tout en prenant la compétition au sérieux. J'ai écrit quelques articles pour eux, mais les joueurs se sont vite retrouvés confrontés à ce qui était malheureusement trop courant à l'époque : le manager avait disparu avec tout l'argent des sponsors, et ils allaient disband à moins que de nouveaux sponsors se présentent. J'ai proposé mon aide, et les joueurs ont accepté de rester ensemble si nous trouvions le soutien nécessaire. Ce fut le cas, et nous atteignîmes le CPL Summer '05 où nous finîmes seconds - les finales du winner bracket entre EG.ca et SK.swe restent à ce jour un de mes meilleurs souvenirs eSportifs.
Plus d'une décennie a passé, et je suis maintenant à la tête d'une entreprise appelée GoodGame, que la plupart d'entre vous connaissent comme la structure derrière EG et Alliance, mais qui fait tout un tas d'autres choses dans l'eSport. En plus de soutenir nos deux équipes, nous organisons nos propres compétitions ; nous travaillons avec des personnalités et des streamers (compétitifs et non-compétitifs) ; nous produisons des talk-shows et tout type de contenu eSport ; et nous aidons aussi d'autres équipes, joueurs et tournois - parfois nous les finançons directement, d'autres fois nous les aidons à trouver des sponsors et à accroître leur business.
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Qu'est-ce qui nous a motivés toutes ces années si ce n'est l'argent ? C'est simple : nous aimons l'eSport. Des compétitions de jeux vidéo, organisés dans des stades remplis de milliers de fans hurlant, et de millions d'autres regardant en ligne ? Il n'y a rien de plus cool que ça. Je suis accro depuis 2002, quand je "regardais" des matchs de Counter-Strike sur mIRC via des résumés texte faits par des bots. Je peux dire avec confiance que l'expérience du spectateur eSport s'est grandement améliorée depuis.
J'ai toujours cru que si la chose la plus cool à faire se ressentait également comme la bonne chose à faire, alors ça valait certainement le coup de la faire. Cette philosophie est à la base de presque tout ce que j'ai réalisé : de l'acquisition de joueurs très connus, au fait que nous ayons été les tout premiers organisateurs de tournois à offrir le voyage et les frais d’hôtel, en passant par les *hum* très généreux salaires de joueurs - pour lesquels nous sommes connus -, à la toute première tâche qui m'a été dévolue en 2004 : trouver assez d'argent pour payer cinq billets d'avion et maintenir la team en vie.
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Maintenant que vous connaissez le contexte, laissez-moi expliquer pourquoi j'ai vendu mon entreprise.
L'eSport n'a jamais été aussi grand que ce qu'il est aujourd'hui. Il ne se passe presque plus un jour sans que l'on voie un article dans un journal majeur, ou un nouveau media d'envergure se lancer dans la production ou l'hébergement de contenu eSport. Il n'y jamais eu autant d'intérêt mainstream pour notre secteur d'activité - ce qui est une bonne chose - mais pour aussi excitant que ce soit, nous devons être sûrs que cet intérêt est focalisé et concentré dans la bonne direction si nous voulons continuer à grandir sans briser ce que nous sommes. C'est pourquoi, aujourd'hui plus que jamais, il est primordial que nous travaillions tous ensemble.
J'aime à penser que GoodGame peut jouer un rôle en contribuant à mettre tout le monde sur la même longueur d'onde. Nous comprenons les enjeux du point de vue des équipes, des joueurs, et des organisateurs de tournois. Nous avons géré de nombreux types de projets eSport tous différents, et nous savons comment en assurer le succès et la rentabilité. Mais dans le même temps, notre entreprise a eu autant à souffrir que les autres des exigences quotidiennes qu'un business dans un secteur aussi compétitif demande - et cela a limité notre capacité à aider tout le monde et à être aussi altruistes que nous le voulions.
C'est pour cela que j'ai décidé de nous aligner avec Twitch.
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Je crois en Twitch, pour de vrai. Ils sont excellents dans ce qu'ils font, ils comprennent l'eSport, et ils se préoccupent ingénument de faire en sorte que la communauté grandisse dans le bon sens. Ce qui est intéressant dans ce rachat c'est que cela ne va pas vraiment changer notre business : nos joueurs streamaient déjà sur Twitch parce que nous avons toujours senti que c'était la meilleure plateforme. Nous avons reçu de nombreuses offres pour aller sur d'autres plateformes - parfois pour des sommes ridiculement élevées - mais nous les avons toujours refusées et sommes restés sur Twitch car c'était la seule option dont nous pouvions dire avec sincérité qu'elle était bonne à la fois pour les joueurs et pour les sponsors. Nous avons construit notre économie sur le nombre de viewers Twitch, et ce n'est pas une coïncidence si 2011 (quand Twitch s'est recentré sur l'eSport) est l'année où notre entreprise a réellement décollé. C’est donc assez logique que, Twitch allant de l'avant, nous travaillions avec les joueurs, les équipes, les compétitions et les créateurs de contenu pour les aider à faire grandir leurs business et carrières.
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Je finirai en remerciant tous les joueurs, fans, sponsors, familles et amis qui nous ont aidés durant cette dernière décennie. C'est incroyable de voir où nous sommes arrivés. Je suis si fier de ce que nous avons accompli.
D'autres nouveautés
Dans le même temps Twitch a développé son activité sur la Xbox One. L'option replay est améliorée sur la console de Microsoft permettant de retrouver au sein d'une même page toutes les diffusions en cours. Afin de rendre le plus ergonomique possible cette nouveauté, il vous sera possible de n'afficher que les vidéos sur une carte ou un mode de jeu précis. De plus le niveau des diffuseurs sera filtrable, tout comme leur popularité. À l'heure actuelle cette nouvelle option n'est disponible que pour certains jeux tels que Minecraft, Halo MCC, Sunset Overdrive, Assassin’s Creed Unity et Forza Horizon 2, mais elle est vouée à se développer assez rapidement à un catalogue plus élargi. Ajoutons à cette nouveauté la possibilité désormais pour tous les utilisateurs de Xbox One d'accéder à l'ensemble du catalogue de Twitch, une promesse qui aura mis du temps à s'appliquer dans les faits. Vous pourrez ainsi désormais enfin regarder n'importe quel contenu passé d'une chaîne lorsque celle-ci est hors-ligne. Cette mise en place sera progressive mais l'objectif annoncé à terme est de rendre possible la rediffusion via les plateformes mobiles Android et iOS.
Dans le même temps, Twitch a pu compter sur une mise à jour de l'application Razer Comms. Cette dernière permet donc désormais d'assurer des interactions avec Twitch, notamment via l'intégration d'un flux vidéo, le partage de vos chaînes favorites, des recommandations en fonction de vos goûts ou bien encore, la tenue de conversations privées avec vos amis. Encore une fois donc la société californienne progresse et poursuit son développement de manière à asseoir sa domination dans un secteur devenu très concurrentiel. Largement en tête devant ses adversaires directs, Twitch souhaite accroître son avance tout en s'assurant une augmentation de son trafic ce qui devrait, avec l'aide de ses autres réformes, lui permettre d'augmenter significativement ses revenus.
