Clandestine, PC, Early Access

Clandestine - Aperçu de l'accès anticipé

Quelques années après la dissolution de l'union soviétique, une série d'étranges accidents et meurtres d'anciens vétérans de la guerre froide sont perpétrés. C'est ainsi que pour leur second jeu PC, Logic Artists nous propose au travers de cet accès anticipé de jouer les espions et de résoudre l'affaire, à deux. Même si ce n'est pas nouveau, on a beaucoup entendu parler du gameplay asymétrique lors de la sortie de la dernière console de salon de Nintendo, la Wii U. Il s'agit alors de faire partager à plusieurs joueurs une expérience différente tout en jouant simultanément au même jeu. C'est un concept que le jeune studio danois indépendant utilise pour sa dernière création, Clandestine.

Clandestine : Aperçu Early Access (Note : Options graphiques au minimum)

Double Agent

Dans ce jeu d'infiltration en coopération, l'un des deux joueurs dirige Katya Kozlova, un(e) agent de terrain dans une vue à la troisième personne, tandis que le second joueur se verra confier Martin Symborski, un hacker, avec comme mission d'aider son espion en déjouant les systèmes de sécurité. Pour ce dernier, point de personnages à diriger, mais un seul écran qu'il ne quittera pas des yeux.

Le centre d'opération du hacker, le seul écran qu'il verra de toute la partie.

Cette fenêtre lui permettra, en plus d'avoir une vision sur la vue de son équipier, d'infiltrer le réseau informatique de la zone, et d'en tirer des informations et avantages qu'il devra transmettre à celui-ci. Car là est tout le but de ce Constantine, la coopération en vocale. Perdu au milieu d'une zone truffée de gardes et de systèmes de sécurités, l'agent de terrain devra compter sur son ami pirate informatique afin de le guider et l'aider à remplir son objectif. Pour cela, quoi de mieux pour le hacker que d'avoir une carte de la zone marquant les emplacements des caméras et des alarmes ? Pouvoir les contrôler bien sûr ! C'est ainsi que le hacker pourra prendre le contrôle des caméras afin de signaler d'éventuels ennemis à son équipier, voir de les désactiver afin de lui faciliter l'infiltration. Bloqué par une porte verrouillée ? Demandez à votre ami de la pirater pour vous. Il vous transmettra alors le code d'accès que vous n'aurez plus qu'à inscrire sur le panneaux de contrôle. Désactiver les alarmes, ou même les enclencher volontairement afin de distraire les gardes est aussi une possibilité de notre homme à tout faire. Si le gameplay du hacker semble intéressant, il manque tout de même d'ambition. On regrettera par exemple le manque de challenge ou de réflexions dans le processus du hacking. On aurait pu aimer la présence de mini jeux, car quitte à réserver un gameplay spécial au pirate informatique, autant que celui-ci soit un tantinet poussé. Pas de recherches à faire, pas de lignes de codes à taper, le hacking version Clandestine pourrait finalement être réalisé par un enfant de quatre ans.

Katya Kozlova, jeune espionne.

En ce qui concerne l'agent de terrain, le gameplay est très simpliste. Se mettre à couvert, viser, tirer, et une exécution de dos, voilà à peu près l'ensemble des mouvements utiles que l'on pourra faire exécuter à Katya. On aura tout de même en début de mission la possibilité de choisir son équipement, armes, gadgets, types de munitions et quelques grenades. Mais cela reste extrêmement limité dans cette version du jeu. L'interface nous laisse tout de même voir qu'il y aura du matériel à acheter et des points de compétences à attribuer. Une fois sur le terrain, si le hacker est utile pour l'espion, ce dernier n'apporte par contre aucune aide pour son camarade génie de l'informatique. On aurait par exemple aimé avoir à trouver des objets ou informations utiles destinés au hacker, ou devoir placer des appareils électroniques ici et là pour faciliter son piratage, afin que la notion de dépendance et d'entraide fonctionne dans les deux sens. On se retrouve finalement dans un jeu de coopération à sens unique. Il y aura tout de même à terme quelques objets trouvables afin d'emmener des éléments de scénario. Mais dans cette version, aucune information n'est dévoilée tout au long de nos quatre missions, les développeurs ayant voulu nous mettre à disposition une version garantissant aucun spoil possible.

Si la coopération est autant mise en avant, il n'en reste pas moins que le jeu est jouable en solo. On pourra alors alterner la vue entre nos deux protagonistes. Oui mais voilà, passer sur la vue du hacker ne met pas la partie en pause, on devra alors trouver un coin sans danger avant de s'atteler à notre besogne en toute tranquillité. Mais bien entendu, cela n'est pas toujours possible, il y aura alors des moments où il faudra agir très rapidement. Être bloqué dans un couloir, et devoir passer en vue hacker afin de déverrouiller une porte nous bloquant le passage, tout en étant à la merci d'un garde qui arriverait à l'improviste ne manquera pas de nous donner quelques montées de stress. Et c'est au final l'un des seuls moyens de mourir car le jeu a tendance à rendre l'espionnage assez enfantin.

Yes, I'm invincible!

Pour pouvoir s'infiltrer, il faut de la difficulté. Permettre au joueur de liquider tout le monde de manière bien trop aisée ne met évidement pas en avant les éléments de l'aspect infiltration prévu à cet effet. Rappelons tout de même que dans cet Early-Access, Logic Artists nous donne la possibilité de jouer, en plus du tutoriel, uniquement quatre challenges. Il s'agit de missions jouables dans trois modes de jeu différents, Cleaner, Exfiltrate et Smash & Grab. Le mode Cleaner nous demandera de tuer un certains nombres d'ennemis, Exfiltrate de rejoindre un point d'extraction, et Smash & Grab de localiser et récupérer des documents. Pour jouer ces missions, un seul niveau de difficulté est pour le moment disponible, le niveau moyen. Trois autres, dont deux supérieurs, seront jouables lors de la sortie du jeu. Et il faut espérer que ces nouveaux modes apporteront avec eux de la cervelle fraîche, car une forte carence est actuellement détectable dans les têtes de nos chers gardes. Stupides, aveugles et sourds, ils n'ont décidément rien pour eux. Une fois qu'ils vous auront repéré, et dans certains cas il faudra vraiment le vouloir pour qu'ils vous voient, ils ne mettent pas moins de plusieurs secondes avant de réagir.

Le garde a besoin d'attendre que la barre se remplisse, environ 5 secondes, avant de comprendre qu'on lui pointe un 9mm sur la tête et ne commence à réagir.

Couplée à ce manque de réaction, leur ouïe semble aussi faire défaut. Implémenter des systèmes de diversion est certes très classique, mais reste un mécanisme important et attendu dans un jeu d'infiltration. Mais faut-il encore que les gardes réagissent à ces derniers. Ce n'est malheureusement pas le cas pour nos veilleurs qui ne prêteront aucune attention à un téléphone ou une alarme qui sonne à moins de 10m d'eux. Leur seul intérêt semble résider dans la mort de leur compagnon, qui a tendance à les attirer, un par un, sur le lieu du crime.

Heureusement, dès qu'ils se mettent à utiliser leurs armes, notre mort vient presque instantanément, ce qui a au moins le mérite de ne pas nous laisser une seconde chance et, à défaut de réellement relever la difficulté, permet au moins de ne pas la rendre encore plus aisée. Cela ne suffira pas à donner un minimum de challenge au jeu, puisque foncer dans le tas est une technique qui ne fonctionne que trop bien. Run, target, fire, repeat. Dans Clandestine, c'est un peu le mode d'emploi pour tout nouvel espion. Courir jusqu'à se trouver nez à nez avec un garde, utiliser sa latence intellectuelle afin de prendre le temps de viser sa bonne bouille, et lui délivrer un headshot : une technique malheureusement approuvée. Plutôt tâche pour un jeu d’infiltration.

001

Gameplay archaïque. Comme dit précédemment, le gameplay se trouve finalement être assez pauvre, mais c'est sans compter sur le fait qu'il soit lent et peu intuitif. Évidement, le fait d'avoir par défaut une configuration pour clavier qwerty n'aide pas vraiment, mais rassurons-nous, on peut modifier la configuration des touches avant de lancer le jeu. Soulagement pour nous pauvres azertyiens ? Pas vraiment, puisque étrangement le changement de configuration est pris en compte pour l'espion, mais pas pour la vue du hacker. On se retrouvera alors bien embêté pour naviguer sur nos écrans en partie solo. La meilleure solution est donc de garder la configuration par défaut, mais de passer son clavier en qwerty avec le raccourci Alt + Shift à chaque début de partie. Hormis cela, le gameplay accuse surtout le coup d'un manque de modernité, et souffre grandement de la comparaison à certains titres d'infiltration du moment.

Rempli de bug. Entre les bugs de collisions et les mouvements de danse très étranges et dérangeants de notre espionne, le jeu est, pour couronner le tout, truffé de bugs. Et cela ne survient pas qu'à quelques moments inopportun, non, on a droit a des problèmes qui entachent notre plaisir de jeu tout au long de la partie. Comme le fait d'avoir un mouvement d'un quart de tour sur le côté gauche dès que l'on essaie d'aller en avant et à droite en même temps en étant accroupi, en portant une arme en main. Dans un jeu d'espionnage où on passe plus de temps les jambes fléchies que tendues, cela est vraiment dérangeant. Même chose pour les moments où l'on veut se mettre à couvert derrière une paroi, une fois sur deux on aura un problème de collision et il faudra s'y reprendre à plusieurs fois. Pareil aussi quand on veut s'extirper de notre mur, le personnage semble étrangement collé à celui-ci et plusieurs tentatives seront nécessaire afin que le mur nous redonne enfin notre liberté. J'ai aussi personnellement été victime de la mort par coulée dans le sol. Mon personnage s'est littéralement enfoncé dans la terre à deux mètres du point d'extraction, plutôt embêtant quand il n'y a ni sauvegarde ni point de contrôle. Mission échouée, veuillez recommencer.

Quatre gardes venant vérifier un par un l'état de santé de leur cadavre de compagnon.

Les graphismes sont satisfaisants. Sans être une totale réussite, le jeu reste assez agréable à l’œil. Les textures sont assez fines et certains jeux de lumières plutôt agréables. On pourra tout de même reprocher un manque de détails, mais surtout un level design parfois redondant. À jouer les espions dans des bureaux qui manquent de diversité, on a vite l'impression d'être passé plusieurs fois dans le même couloir, ouvert les mêmes portes pour se retrouver dans les même salles tout au long de notre mission. Heureusement, quelques passages en extérieur viennent diversifier un peu la recette. Pour les plus fans, l'univers de l'espionnage, avec ses gadgets et éléments de hacking, sur fond de musique aux airs technologiques, pourront remémorer aux premiers abords certaines heures passés sur Deus Ex ou Perfect Dark, malheureusement la comparaison ne tient pas longtemps la route. On notera au passage la forte ressemblance de la coiffure rousse aux mèches blanches de notre héroïne Katya Kozlova avec celle de Joanna Dark, espionne et héroïne du jeu Perfect Dark Zero.