Une nouvelle étude ayant pour thème les jeux vidéo est sortie dernièrement. Menée par le Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC), organisme qui finance une partie de la production vidéoludique française, ce travail a été rendu public le 18 novembre. Un résumé illustré est disponible pour ceux qui le souhaitent à l'adresse du CNC.fr, quant aux autres nous allons nous charger de vous faire un résumé des informations importantes. Le rapport, par exemple, arrive à la conclusion que « la population de joueurs de jeux vidéo (tous types de jeux vidéo) est plutôt masculine, jeune, inactive et parisienne ». Sachant que selon la définition officielle de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), les inactifs sont « les personnes qui ne sont ni en emploi ni au chômage : jeunes de moins de 15 ans, étudiants, retraités, hommes et femmes au foyer, personnes en incapacité de travailler... ». Bref une image pas franchement reluisante du joueur, alors voyons donc comment le CNC en est arrivé à cette conclusion.
L'âge des joueurs
Tout d'abord sachez que l'étude du CNC a été commandée à l'institut de sondages TNS Sofres et un échantillon représentatif de 2 800 personnes a été interrogé entre le 13 et le 25 septembre 2014. Les résultats sont donc considérés comme étant parmi les plus complets possibles et d'une indépendance rare dans un secteur (le jeu vidéo) qui a un fâcheuse tendance à manipuler les chiffres. Première constatation : 7 Français sur 10 avouent jouer aux jeux vidéo aujourd'hui (tous jeux confondus), ce qui représente 33,9 millions de personnes de 6 à 65 ans (le fameux échantillon représentatif). Parmi tous ces joueurs il existe trois catégories distinctes. 81,9% sont joueurs de jeux vidéo en ligne ou hors ligne, 10,1% sont des joueurs exclusifs de jeux pré-installés et seulement 1% sont des joueurs exclusifs de jeux d'argent.
Par tranche d'âge on remarque, logiquement, une pénétration plus importante chez les hommes et plus particulièrement les jeunes. Ils sont ainsi 77,4% chez les 6-9 ans, 89,1% des 10-14 ans, 71,7% des 15-24 ans pour baisser lentement ensuite avec 66,7% des 25-34 ans, 54,7% des 35-49 ans et, tout de même, 35,6% des 50-65 ans. Ces résultats nous donnent un âge moyen des joueurs estimé à 31,5 ans, ce qui est en baisse par rapport aux précédentes données fournies par le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) par exemple cet été (38 ans), ou bien le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) l'année dernière (41 ans). Logiquement les 15-49 ans représentent un peu moins des deux tiers de l'ensemble des « gamers » en France tandis que 21% de ces derniers ont moins de 15 ans.
La pratique du jeu vidéo
Côté pratique les résultats peuvent paraître impressionnants, on retrouve notamment près de la moitié des joueurs qui avouent jouer quotidiennement. Ils sont également 54,3% à admettre pratiquer entre 30 minutes et deux heures par session de jeu, et les hommes jouent en moyenne 2h21min contre 2h07min pour les femmes. Côté fréquence donc, si 48,9% jouent tous les jours, ils sont 37,9% à le faire de manière hebdomadaire, 8% mensuellement, 3% trimestriellement et 2,2% moins d'une fois par trimestre. Côté durée dans le détail cela nous donne 34,4% qui pratiquent entre 1 à 2 heures par session, 19,9% de 30 minutes à 1 heure, 18,4% de 2 à 3 heures, 14,3% de 3 à 8 heures et 8,4% moins de 30 minutes.
Ces données portent la moyenne entre 1 et 3 heures tous les jours, on comprend mieux où sont partis les téléspectateurs que la télévision a perdus. Du côté du lieu privilégié pour pratiquer sa passion, on retrouve logiquement 92,1% des joueurs qui jouent depuis leur domicile, mais tout de même 35,6 % admettent le faire également chez des amis. Le développement des supports mobiles a permis par ailleurs un changement d'habitudes. On constate par exemple que 33,8 % des joueurs jouent en mobilité, ce phénomène est particulièrement développé chez les moins de 25 ans puisqu'ils sont 41,3 % d'entre eux à être victimes des supports mobiles.
Les supports et genres
Côté supports, la guerre entre le PC et la console a vu apparaître de nouveaux adversaires : tablettes et smartphone notamment. L'ordinateur domine malgré tout toujours le secteur en étant privilégié par 67,5% des joueurs, la console se situant quant à elle à 50,9%. En revanche les consoles portables sont en perte de vitesse suite à l'avènement des tablettes et autres smartphones. Selon l'étude ils sont donc 39,9% à jouer sur un smartphone, 31,2% sur tablette et seulement 30,6% sur console portable. Ces nouveaux outils permettant de jouer en se déplaçant ont également modifié les habitudes. Un joueur sur tablette aura par conséquent tendance à avoir des sessions de jeu courtes entrecoupées de pauses plus ou moins longues. À l'inverse la télévision est le support privilégié pour des durées longues mais pas nécessairement quotidiennes.
Les genres de jeux pratiqués ont également été analysés et celui qui revient en tête c'est la stratégie pour 33,9% des sondés, suivi du jeu de rôle/aventure à 33,2% et l'action à 27,7%. On constate également une différence très importante entre les genres de prédilection des hommes et ceux des femmes (voir le graphique ci-dessous). Ce qui reste rassurant c'est que malgré tout la pratique des jeux vidéo est d'abord motivée par une recherche de divertissement et d'amusement, même si le développement de la mobilité a permis à l'option « faire passer le temps » d'occuper la seconde place du choix des sondés.
Le profil des joueurs
Si près de la moitié des joueurs (46,2 %) jouent à la fois hors ligne et en ligne, ils sont 59,8% chez les enfants, et un peu plus d'une personne sur quatre choisit l'un ou l'autre des deux types. Ceux qui choisissent le mode en ligne ont tendance à avoir une durée de jeu plus importante que les autres, tandis que du côté des aficionados du hors ligne, ce sont les hommes et les enfants qui représentent la majorité. Plus anecdotique, on découvre qu'il y a plus de joueurs en ligne en semaine que le week-end, alors que pour les joueurs hors ligne les dépenses sont plus importantes et ils privilégient la console de salon aux autres machines. Du côté des utilisateurs de smartphones et de tablettes leur moyenne d'âge est plus jeune que l'ensemble des joueurs, de plus c'est le téléphone qui est plus utilisé que sa grande sœur la tablette. Cette catégorie de joueurs préfère en majorité les jeux gratuits (62,1% sur tablette et 69,3% sur smartphone), même si ce sont les utilisateurs de tablettes qui sont plus à même de dépenser avec une moyenne se situant aux alentours de 29 €.
Pour conclure l'étude nous permet donc de constater que le profil type du « gamer » passionné de jeux vidéo est plutôt masculin et plus âgé, les joueurs modérés sont quant à eux plus jeunes. Ces deux catégories se retrouvent en revanche dans leur choix du support puisqu'ils privilégient le mobile sur le reste. Du côté de la durée, le passionné passe environ cinq fois plus de temps à jouer que l'occasionnel tandis que le nombre de machines utilisées augmente avec l'intensité de la pratique. Les plus dépensiers demeurent malgré tout ceux qui préfèrent le hors ligne, ils sont en effet 86% à payer pour assouvir leur passion, et leurs dépenses sont plus élevées en moyenne que celles des autres catégories. On terminera en remarquant la prédominance des genres de la stratégie et du jeu de rôle/aventure, suffisamment devant leurs concurrents pour démontrer un réel attachement des Français à ces genres.
