Avec Shin Megami Tensei IV, Atlus gratifie la 3DS d'un jeu de rôle japonais sur lequel pas mal de joueurs risquent de se casser les dents.
Genre : Jeu de rôle japonais
Editeur : Atlus
Développeur : Atlus
Support : 3DS (eshop uniquement)
Prix : 19,99€
PEGI : 12+
Passé datif
Il était une fois, un royaume fantastique du nom de Mikado. Dans ce dernier, de jeunes gens prétendaient aux plus hautes marches de l'échelle sociale en passant le rituel du gantelet afin de devenir samouraï : une distinction accordée à ceux pour qui le gant s'illuminait. Un jour, un jeune garçon vint passer le test avec l'un de ses amis et alors que le second fut vite écarté de la compétition, le premier eut accès à la distinction tant convoitée. Commençait alors pour lui une vie de dangers et de mystères, marquant ainsi le début de notre aventure dans Shin Megami Tensei IV. Malheureusement il va être très difficile d'aller plus loin que le synopsis en ce qui concerne le scénario du jeu, vous le révéler vous priverait de belles surprises, le titre d'Atlus n'hésitant pas à effecteur un virage à 180° scénaristique les quinze premières heures de jeu passées, nous plongeant dans un tout autre contexte que je vous laisse donc le soin de découvrir par vous-même.
Pour ce qui est de la narration, SMTIV se la joue classique voire même rétro, en proposant des scènes de dialogue très bien écrites mais très peu animées et un héros atteint de mutisme ne communiquant avec le reste du casting que par vos seuls choix dans les conversations. Elles se révèleront d'ailleurs parfois d'une importance capitale afin de solutionner certaines situations délicates, modifiant alors votre alignement et par conséquent, la fin du jeu. Accrocheur et mature, abordant pas mal de sujets brûlants comme le racisme ou la religion, le scénario de Shin Megami Tensei IV vaut le coup, ne serait-ce que pour expérimenter le retournement de situation évoqué un peu plus haut. Gros bémol toutefois : le jeu ne dispose malheureusement d'aucune traduction française.
Les enfants de butin
Le gameplay de Shin Megami Tensei IV trouve ses racines dans les vieux RPG jap d'antan : du bon gros tour par tour qui tâche avec toutefois quelques subtilités à assimiler le plus vite possible si vous ne comptez pas vous retrouver à recharger votre partie après 15 minutes de jeu. Sorte de Pokémon "pour adulte", les Megaten vous proposent de capturer des démons qui se battront à vos côtés et pour que ces derniers rejoignent vos rangs, il faudra ... négocier avec eux. Très vite vous débloquerez le pouvoir de parler aux êtres démoniaques et il faudra alors répondre à leurs questions, leur donner argent, objets et même parfois de votre vie en espérant qu'ils finissent par rejoindre vos rangs.
Une fois recruté, le démon en question combattra à vos côtés pour une équipe de quatre combattants maximum, avec possibilité d'évolution de ses compétences, augmentation de ses statistiques et prises de niveaux : un véritable compagnon d'armes qui vous fera don de ses techniques une fois qu'il les aura toutes apprises. Attention tout de même, certaines négociations pouvant avoir l'effet inverse lorsque vous énervez votre interlocuteur, laissant alors l'initiative du combat à ce dernier : avec leurs dialogues savoureux et les nombreuses surprises résultant des conversations avec les démons, le système de négociation est vraiment une excellente idée, cependant entachée par une forte tendance au hasard dans les joutes verbales.
Lorsque vient l'heure de la baston, SMTIV se base sur un système de bonus et de malus de tours bien connu des joueurs de la série. En gros, si vous réussissez à toucher le point faible de vos ennemis, un tour bonus vous sera octroyé, ratez-le et un tour vous sera enlevé. Sachant que vos adversaires sont soumis aux mêmes lois que vous et que certains de ces malandrins ont la capacité de décimer toute votre équipe d'une seule magie, vous vous retrouverez très vite à sauvegarder tous les 5 combats tant ceux-ci peuvent se révéler tendus. La difficulté générale du titre tape dans le haut du baromètre du genre avec un jeu qui vous laisse un peu vivre votre vie sans vous donner d'objectifs précis : vous ne pouvez compter que sur vous-même, et c'est tant mieux. L'exploration tient d'ailleurs une place prépondérante dans l'aventure puisque de nombreux passages secrets jalonneront votre route, conduisant parfois à de petits donjons optionnels ou tout simplement à des reliques servant uniquement à la revente.
L'argent est d'ailleurs une denrée rare à Mikado et il faudra enchaîner les quêtes secondaires pour se constituer un petit pactole le plus rapidement possible : sympathiques et assez longues, elles prolongent l'intérêt du jeu d'une manière fort agréable grâce à leurs objectifs variés et à leur écriture efficace sans pour autant être transcendante. Chaque mission accomplie vous donnera bien entendu un montant de points d'expérience proportionnel à leur difficulté et chaque prise de niveau sera l'occasion de distribuer une petite poignée de points de stats dans diverses catégories et surtout d'accumuler des points d'application vous permettant d'augmenter le gantelet et ça, c'est très important. En effet, acheter des applis pour l'accessoire vous facilitera grandement la vie puisque c'est par ce biais que vous pourrez augmenter votre réserve de démons, de techniques ou encore avoir accès à la fusion de démons : un autre poncif de la licence d'Atlus vous permettant de supprimer deux de vos démons pour en créer un troisième, ce dernier héritant des techniques de ses parents en plus des siennes. Comme vous pouvez le constater le système de jeu de ce SMTIV est ultra-complet, bourré de choses à faire et à expérimenter, mais néanmoins assez difficile d'accès aux débutants ... Non sérieusement, vous allez douiller.
Démons et merveilles
Techniquement SMTIV est assez sommaire, avec des combats aux portraits fixes qui pourront rebuter les amateurs de bastons dynamiques et des zones d'exploration tout en 3D du niveau PS2 : rien de mirobolant mais largement suffisant pour s'immerger dans son univers glauque et désolé. Pour continuer dans les trucs cradingues, le design de certains démons ne plaira clairement pas à tout le monde ... C'est-à-dire qu'il ne faut pas avoir peur de se maraver la tronche aux côtés d'un farfadet assis sur des WC dans la position du Penseur de Rodin. Enfin, la bande-son aux sonorités électro-rock/rétro fait parfois des merveilles en soulignant l'importance de certains combats grâce à des thèmes pêchus et galvanisant.
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Les plus et les moins |
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Gameplay riche et profond | Uniquement en dématérialisé et en anglais | ||||
La négociation avec les démons | L'aléatoire vous fera rager | ||||
Du challenge | Le design de certains démons | ||||
Scénario surprenant | |||||
L'exploration paye |