La cinématique d'un jeu est souvent la première chose que les joueurs voient au sujet d'un nouveau jeu. Si cela a bien changé depuis quelques années, à la sortie de World of Warcraft c'était encore le cas. Et on peut dire que Blizzard avait fait le nécessaire pour donner envie aux joueurs de tester leur MMORPG. Une cinématique épique avec tous les éléments nécessaires pour faire craquer les joueurs les plus réticents.
Millenium par l'intermédiaire de Sam Vostok avait analysé cette cinématique il y a quelques années :
Cinématique de World of Warcraft
Quatre années après la sortie de Reign of Chaos, le studio californien avait encore fait des progrès dans son travail d’animation et c’était une nouvelle claque visuelle que Blizzard nous infligeait. Cette vidéo introductive était un montage de plusieurs séquences présentant les diverses races que les joueurs pouvaient incarner sur Azeroth : Nains, Elfes de la nuit, Réprouvés, Taurens, Orcs, Humains. Les Gnomes et les Trolls n’en faisaient pas partie, car à l’époque où la réalisation de ce petit bijou avait commencé, ces deux peuples ne devaient pas être jouables.
Comme à l’accoutumée, la musique est très soignée chez Blizzard. Les chœurs, magistraux, résonnent dès le début, alors qu’un chasseur nain surplombe Ironforge qui s’étend au loin sur la montagne. Tandis que la neige tourbillonne à l’écran, l’image passe sur la forêt millénaire d’Ashenvale où une druide elfe de la nuit est perplexe face à l’intrusion d’une menace sur son territoire. Elle court alors à toutes jambes sous l’ombre tutélaire des arbres de Kalimdor avant de se transformer en panthère et de sauter dans la rivière.
Alors que l’image se brouille sous l’effet des éclaboussures, un démoniste réprouvé, accompagné de son infernal, avance de son pas profanateur dans les clairières de Tirisfal, à l’ombre des moulins d’Agamand. Noyé de lumière le tableau change encore pour nous mener à Mulgore, où un Tauren se tenant sur une des mesas répand dans l’air une pincée de poussière qui s’éparpille dans le ciel coruscant. Tout ce décor change alors pour devenir l’entrée en flammes d’Orgrimmar, où un guerrier orc en furie agite sa masse avec véhémence.
L’action enchaîne ensuite sur une tour en ruine, au sommet de laquelle un mage humain juché au sommet essaye de repousser l’assaut d’un infernal qui gravit les murs du bâtiment. Alors que le magus envoie une dernière boule de feu, les combats se succèdent : Nain contre Tauren ; Réprouvé envoyant ses démons à l’attaque ; Orc contre Elfe ; Mage humain invoquant le blizzard, avant que le buffle ne finisse par envoyer son totem sur la caméra et qu’un logo de WoW ne le remplace à l’image.
World of Warcraft était à l’époque un autre jeu, et cela transparait encore dans la cinématique qui est empreinte de cette pate rôliste qu’on ne verra plus après. Les tenues des personnages ne se retrouvent pas dans le jeu, un lieu comme la tour du mage n’est pas présente, et la mappemonde tournoyante du logo, à la fin de la cinématique, présente une carte très différente de l’Azeroth actuelle, avec, notamment, une île géante aux abords du Maelström. Tout ceci date de l’époque où WoW était moins grand public et que beaucoup de contenu avait été prévu, mais laissé inachevé : Rêve d’émeraude, autre côté de la Porte des Ténèbres, etc.
Cette cinématique est peut-être celle qui colle le moins au jeu, alors que paradoxalement elle est la première réalisée. C’est d’ailleurs un des derniers éléments de la conception originale de World of Warcraft qui restera après Cataclysm. La philosophie de Blizzard sur le sujet a tellement évolué qu’Azeroth est et sera méconnaissable. Cependant, tel un ultime et pur témoignage, cette vidéo d’introduction de WoW Vanilla restera un souvenir très agréable, qui rappellera que la direction que devait emprunter le monde de Warcraft était très différente du chemin parcouru par la suite.