Le blog est une rubrique où un membre de la rédaction viendra parler d’un sujet de son choix en rapport avec Hearthstone ! Aujourd’hui c’est Matthieur qui s’exprime sur l’aléatoire dans le jeu, et l’influence que cela peut avoir sur l’eSport.
N’hésitez surtout pas à vous joindre à nous dans cette rubrique via les commentaires pour parler du sujet en question !
C’est quoi l’aléatoire ?
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On sait tous ce que c’est l’aléatoire, il nous a tous déjà fait rager, on a déjà tous eu de violentes pensées à l’égard du jeu ou de notre adversaire quand la chance décide du résultat d’une partie via un topdeck ou juste la capacité d’une carte. À la vue des premières cartes de l’extension des Gobelins, je me suis senti obligé de parler de cet effet.
Ragnaros est sans doute l’un des meilleurs exemples pour illustrer l’aléa dans Hearthstone. Qui n’a jamais perdu une partie sur le fil à cause du seigneur du feu ?
Jouer aggro sans jamais avoir le fossoyeur, jouer chasseur et avoir un poulet avec la tisseuse, jouer druide sans les innervations, une tempête de foudre qui fait 2 plutôt que 3, autant d’actions qui dépendent d’un mécanisme étrange.
L’aléatoire est frustrant, peut-être même encore plus dans un jeu de cartes que dans n’importe quel autre jeu, parce qu’il y a la pioche. Demandez donc à Tiddler Celestial ce qu’il a pensé des topdecks de Firebat lors de la finale des Championnats du monde, ça frisait l’insolence.
La pioche est évidemment très influente dans le jeu, même si peut-être plus dans les decks aggros où tout va vraiment dépendre des premiers tours, enfin, surtout du Fossoyeur. Nous remercions d’ailleurs Naxxramas pour cette carte.
Mais l’aléatoire ne s’arrête pas là, il intervient aussi dans les capacités des cartes. Sans parler de nos futurs amis les gobelins, qui vont apporter une sacrée dose de chance dans les parties, cela se démontre. Parmi les cartes les plus jouées du moment, il y a sans doute la Tisseuse (en même temps, vu la présence du chasseur...) et son râle d’agonie. Je rappelle, quand elle meurt, la Tisseuse place une bête aléatoire dans votre main. Cela va du Poulet Furieux (mais faites gaffe ça carry un poulet) à l’infâme Roi Krush, parfois même, une Tisseuse donnera une autre Tisseuse.
Quand je pense à ça, je me dis que les joueurs sont peut-être un peu masochistes, il faut le vouloir pour jouer une carte comme ça.
L’aléa et l’eSport
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Parfois on entend ou on lit que l’eSport ne devrait pas exister sur Heartstone parce qu’il y a trop d’aléatoires et pas assez de skill. Je vais prendre deux exemples pour argumenter contre ça, le Poker et le golf.
Au Poker, il y a une grande part de chance, parce que si vous avez des mauvaises cartes, même avec tout le talent du monde, vous avez toujours des mauvaises cartes. La subtilité se fait dans le jeu, des joueurs qui gagnent avec rien ou presque rien ça n’existe.
Au golf il y a du vent, et quoi que vous fassiez, il y aura du vent. Là encore, la différence se fera sur la capacité à prendre en compte ce paramètre et à s’y adapter.
Pourtant, personne ne se plaint que les Masters de golf soient aléatoires ou que les joueurs de Poker n’ont aucun talent.
Dans Hearthstone c’est pareil, l’aléatoire est un fait de jeu. Les meilleurs joueurs sont ceux qui arrivent à traiter l’aléatoire comme une statistique parmi d’autres, à partir de là, ils peuvent en réduire les effets négatifs en maîtrisant les probabilités liées aux différents aspects du jeu.
Mais il n'y a pas que dans les jeux de cartes que l'aléatoire peut faire des ravages. Notez que dans certains MMO il vous faut augmenter certaines statistiques précises pour pouvoir contrer cette part de chance. Ainsi, dans une moindre mesure, réaliser un critique dans un moment fatidique peut relever d'un part de chance plus ou moins grande selon ses statistiques. Certaines classes ne sortiront jamais leurs critiques au bon moment, quand elles les enchaîneront dans des combats qui ne les nécessitent pas.
Prenons l'exemple de World of Warcraft. Un prêtre va tout faire pour maximiser ses chances de critique sur ses sorts de soins, surtout lorsqu'il est en charge d'un heal de tank, pour autant, ce n'est pas dit qu'il va critiquer à chaque sort lancé, la chance entre en jeu. Ainsi on peut se retrouver à enchaîner les sort d'une puissance, dirons-nous, classique, au lieu de sortir un soin monstrueux et mettre ainsi la vie de notre cher tank en danger, l'obligeant à cracher tous ses CD et vous maudissant pendant des heures pour votre incompétence. Sur Hearthstone, c'est à peu prêt la même chose, sauf que vous n'avez pas la vie de vos compagnons entre vos mains, ainsi lorsque la chance n'est pas de votre côté, c'est vous seul que cela impact, mais c'est déjà bien assez pour vous donner envie de trucider vivant votre adversaire, et d'envoyer toutes ses cartes dans le néant distordu !
La chance est donc une grande aventure, elle permet de donner un côté plus fun au jeu, moins prévisible, et d'ainsi obliger les joueurs à adapter leurs stratégies en fonction des actions qu'ils ne peuvent maîtriser. Bien entendu, on peut forcer la chance en choisissant de jouer les cartes qui en comportent une grande partie, à certains moment clés de la partie, réduisant ainsi le pourcentage de frustration qu'engendre ces même cartes. Ainsi, sortir un ragnaros quand le board d'en face est full peut ne pas être avantageux, sauf si, tout comme notre Empereur Torlk, vous avez l'Ave Maria qui vous guide et force le destin. Dans le cas contraire, et comme dans tous les jeu, la chance est un des nombreux paramètres à prendre en compte lors de la création de votre deck et de sa mise en oeuvre en duel.