Voici le moment de faire le point sur ce qui nous attend pour les Global Finals de la BlizzCon. On le sait, la liste et la séquence est désormais définitive, nous connaissons toutes les affiches du Ro8 qui se joueront le 7 novembre. Millenium vous propose de passer en revue les joueurs qualifiés et d'analyser leurs chances de victoire. Aujourd'hui, parlons de Classic.
De transitions en transitions avec le Chintoss
Classic est un joueur KeSPA, il a donc fait la transition sur le nouvel opus en 2012. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'a pas été de tout repos. En effet, anciennement Terran sur Brood War, il a commencé par garder la même race sur StarCraft II. Mais ça ne lui a pas réussi puisqu'il essuie une série de défaites au début de la Proleague 2012/2013. Il décide donc de changer de race et de jouer Protoss, la race la plus proche de ce qu'était Terran sur Brood War. Il rejoint ainsi l'avis de Flash et de nombreux autres pros coréens qui ont hésité à changer de race. Cette transition lui apporte d'excellents résultats en Proleague et il est aujourd'hui considéré comme le joueur professionnel ayant eu le changement de race le plus réussi de l'histoire de StarCraft II.
Classic envoyait déjà du bois sur Brood War, mais en Terran !
Comme de nombreux joueurs professionnels, Classic a un surnom : le Chintoss. En anglais, chin signifie menton, ce qui explique largement son surnom. Bien que jouant Terran sur Brood War, son menton le rendait déjà célèbre. Alors membre de l'équipe eStro, son manager a déclaré qu'ils ne devaient une de leurs victoires (en Proleague contre CJ Entus) qu'à « The Chin of Victory ». Tous ses équipiers avaient en effet touché son menton avant de jouer et d'écraser leurs adversaires.
De STX SouL à SKT T1 : un joueur régulier en Proleague
On ne le répètera jamais assez, les compétitions par équipes sont extrêmement importantes en Corée. Il y a un véritable et profond attachement des joueurs et du public aux équipes. Cela explique le succès de la célèbre Proleague. Dans cette compétition il ne suffit pas d'avoir un bon joueur, il faut des bons joueurs capables de préparer avec soin leurs rencontres. À ce petit jeu, le moins que l'on puisse dire, c'est que Classic est plutôt bon. La transition de la KeSPA sur StarCraft 2 s'est accompagnée d'une saison de Proleague hybride. STX SouL, bientôt connue sous l'appellation de SouL, après la perte de son sponsor principal, puis plus connue du tout après sa disparition, participe alors à ce qui sera sa dernière vraie compétition par équipes (hors dernière saison - ratée - de GSTL). Cette saison est un véritable chant du cygne pour l'écurie agonisante qui réussit à obtenir la troisième place de la saison régulière puis à gagner les playoffs. Un joueur mène alors l'équipe de victoire en victoire : INnoVation. Il n'est pas seul dans cette tâche et Classic le soutient du haut de son ratio de 19 victoires pour 10 défaites. Après la disparition de SouL les deux joueurs prennent des directions différentes. Pour le Terran ce sera la Foreignie au sein de l'équipe Acer. Pour le Protoss ce sera SKT T1 et son armada dorée.
Des statistiques honnêtes pour un joueur régulier en Proleague
La saison 2014 de la Proleague se joue sous de nouvelles couleurs pour Classic. Cela entraîne quelques conséquences sur son temps de jeu. Laissé derrière ses monstres d'équipiers comme Rain, Soulkey ou PartinG, Classic termine avec un score moyen de 13 victoires pour 10 défaites. Portée par son armée de Protoss, SKT T1 atteint la première place de la saison régulière. Néanmoins, elle échoue en finale des playoffs face à KT Rolster, mené par Flash, qui remporte la prestigieuse coupe. Pas de doublé pour Classic. Son équipe devra se contenter du titre de coach de l'année attribué à une légende, iloveoov (un des cinq bonjwa de Broodwar). Pour se consoler, Classic peut se réjouir d'avoir retrouvé son ancien équipier INnoVation, revenu de ses pérégrinations à l'international pour massacrer du Coréen en Proleague.
Avoir pour coach un des plus grands joueurs de tous les temps, la classe !
La GSL 2014 saison 2 : un exploit solitaire ou la consécration d'un champion ?
Les compétitions par équipes c'est une chose, mais ce qui fait connaître en Foreignie et qualifier à la BlizzCon ce sont les compétitions individuelles. Ce qui est certain c'est que Classic a pris son temps pour arriver en Code S. Sa première apparition en GSL remonte à la saison 3 des WCS Corée 2013 où il n'accroche qu'une malheureuse Challenger League, ce qui est décevant au vu de son impressionnant niveau en Proleague. Cela ne pouvait durer et l'année 2014 commence bien. Accédant pour la première fois au Code S, Classic atteint le Ro16. Cependant, il ne parviendra pas à atteindre l'arbre final. C'est lors de la saison suivante qu'il gagnera la compétition en écrasant sur son passage des favoris comme Maru, soO ou herO. Cependant son élimination sèche en Ro32 à la saison 3 fait parler les mauvaises langues. Le ChinToss serait-il un Patchtoss ?
Une victoire en GSL est une très belle performance
Ne regarder que la GSL peut être un peu réducteur, un mauvais jour arrive et perdre deux Bo3 dans la compétition la plus relevée du monde n'a rien d'impossible. Le problème c'est qu'autour ça n'est pas folichon non plus. On trouve en tout et pour tout trois compétitions. Lors de la première, les IEM Cologne en février, il atteint un top 8. En septembre il participe à la KeSPA Cup où il réalise un très beau top 4. Cependant, il est plus décevant lors de la DreamHack Stockholm où il n'atteint qu'un malheureux top 16. On peut déduire de ces résultats que Classic est un joueur talentueux. Il a, certes, profité de la bonne forme de la race Protoss (surtout contre Terran) pour remporter une GSL. Mais il y avait 15 autres Protoss alignés de même qu'une autre quinzaine de Zergs, il en est sorti le meilleur ce qui représente un plutôt bon niveau. De plus, c'est un joueur habitué au format de la Proleague et qui prépare soigneusement ses rencontres. Cela pourrait expliquer ses difficultés dans des tournois type IEM ou DreamHack qui se déroulent sur des périodes courtes alors qu'il réussit un top 4 KeSPA Cup, autrement plus relevé.
Le plus dur reste à faire pour Classic
Pronostic WCS Global Finals
Lors du Ro16, Classic s'est fait peur contre Polt. Après avoir mené 2 à 0, il est remonté au score par le Terran et devra s'imposer dans la partie décisive. Face à lui un gros morceau, herO. L'ace de CJ Entus a montré toute l'étendue de son PvP et de son fantastique game sense, notamment dans une dernière partie où ses choix et sa prise d'informations sont parfaites.
Même si Classic dispose de temps pour se préparer et qu'il a accès à des replays de herO cela devrait être compliqué pour le joueur de SKT T1 qui doit en toute logique s'incliner.
