Freedom Wars : le test
Avec ses ventes plutôt molles et son manque de jeux flagrant, la PS Vita se dote quand même régulièrement d'exclusivités sur l'archipel japonais. Éditée et développée par Sony himself, la dernière d'entre elles passe la frontière en espérant bien nous redonner envie de mettre les mains sur la console portable. Alors, Freedom Wars, exclu de taille pour la Vita ou pétard mouillé ? On découvre ça tout de suite.
Freedom Wars - Trailer
Genre : Action-RPG / Monster-Hunter-like
Date de sortie : 30 octobre 2014
Éditeur : Sony Computer Entertainment
Développeur : Sony Computer Entertainment
Support : Playstation Vita
Prix : 30€
PEGI : 16+
Panneau, p'tit con
Pas vraiment connue en Europe, la série de Capcom Monster Hunter est arrivée au début des années 2000 au Japon et réalise des raz-de-marée à chaque sortie d'un nouvel opus. Intrigués par le phénomène, d'autres éditeurs se sont essayés à la recette en créant le Monster Hunter-like, avec des têtes d'affiche comme la série God Eater (très connue sur l'archipel), ou encore le récent Toukiden. Freedom Wars s'inscrit donc dans cette lignée et arrive sur un marché quasi-saturé. Pour s'en sortir, le jeu devait donc réussir le pari de tirer son épingle du jeu avec un gameplay un peu plus original que la moyenne et une atmosphère différente.
Freedom Wars prend place dans un monde futuriste en ruines dans lequel l'humanité est regroupée dans des états appelés Panopticon. Ultra-contrôlés, ils vivent selon une philosophie simple: chacun doit contribuer à la collectivité. Le simple fait d'exister en étant passif constitue un crime contre la communauté passible d'un million d'années de servitude. Le jeu démarre donc sur une cinématique dans laquelle votre personnage se fait violemment frapper et devient amnésique. Désormais inutile car non-instruit, vous vous retrouvez coupable et condamné à un million d'années de servitude et tout en bas de l'échelle sociale. Pour regagner votre liberté, vous allez donc devoir grimper les échelons de la société et récupérer vos droits. Et pour grimper ces échelons, vous allez devoir vous battre. Contre qui ? Eh bien, contre les autres panopticons qui tenteront d'écraser le vôtre pour récupérer des ressources qui pourront s'avérer précieuses pour leur survie. Freedom Wars se divise en deux composantes de gameplay qu'on appellera la partie Freedom et la partie Wars.
Réveil difficile en cellule pour votre personnage.
Freedom
Ce que l'on appelle la partie "Freedom" est, comme son nom l'indique, tout ce qui concerne la liberté de votre personnage. Une personne condamnée à un million d'années de prison n'a évidemment pas la même quantité de droits qu'une personne libre. Vous démarrez donc de zéro. Et quand je dis zéro, c'est vraiment zéro. Vous ne pouvez ni courir, ni marcher trop longtemps, ni vous allonger, ne parler qu'à un certain type de personnes dans la rue, et j'en passe. Chaque fois que vous exécutez une action sans en avoir le droit, votre peine (déjà bien longue) est prolongée. Après chaque mission, vous obtenez donc des "points de droit" avec lesquels vous pourrez donc acquérir, via une boutique, des droits. Ceux-ci se débloquent petit à petit chaque fois que vous monter un rang dans l'échelle sociale (8 rangs sont disponibles) et sont divisés en plusieurs catégories. Il est ainsi possible de débloquer le droit de porter tel vêtement, de courir, de porter plus d'équipement, ou encore de pouvoir équiper tel type d'arme à son coéquipier. L'acquisition de certains droits précis sera requis pour monter de rang.
Ce système, très intelligent et bon pour l'immersion, constitue une grande force de Freedom Wars et permet de rentrer très rapidement dans l'univers du jeu. Le fait d'accepter des amendes ou d'acquérir de nouveaux droits en signant de son empreinte digitale avec le doigt sur la Vita renforce aussi ce sentiment d'immersion, de faire partie de l'univers.
Une belle brochette de coupables, leur peine inscrite au-dessus de leur tête.
Wars
Ce que l'on appelle "Wars" constitue quant à elle la partie action du gameplay de Freedom Wars. Très punchy, on pourrait l'assimiler à un mélange entre Monster Hunter et Shadow of the Colossus : Monster Hunter car il en conserve les mécaniques de base comme les combats à 4 joueurs contre des créatures ou encore le système de crafting, et Shadow of the Colossus car les combats consistent en des combats contre des colosses qu'il va falloir « grimper » pour faire un maximum de dégâts.
Le système est donc schématisé de cette manière :
- on choisit sa mission parmi les diverses proposées : sauvetage, attaque de géant(s), défense de territoire, capture de positions, etc.
- on prépare notre arsenal parmi diverses catégories proposées (fusils d'assaut, bazooka, épées, lances, et j'en passe) ainsi que le type de ronce que l'on souhaite utiliser (j'y reviens plus tard).
- on choisit parmi une liste de coéquipiers qu'on débloque au fur et à mesure de l'histoire (on peut également remplacer ceux-ci par de véritables joueurs).
- on exécute la mission
- on choisit une liste de récompenses que l'on veut garder et une autre que l'on veut donner à la communauté.
- on fabrique de nouveaux objets avec nos récompenses, et le schéma se répète.
La manière de se combattre est relativement... spéciale dans Freedom Wars. Si la manière la plus basique est de simplement frapper frénétiquement les ennemis avec son arme, elle n'est pas très efficace sur le long terme. C'est pour cela que le jeu met à notre disposition un système de "ronces". Telles les plantes, ces ronces équipées sur votre bras pourront s'accrocher aux ennemis, et vous permettre de réaliser diverses actions une fois accrochées : vous propulser sur lui en assénant un coup puissant, l'attirer vers vous ou bien encore (si c'est un colosse), s'accrocher à lui. Une fois attachée à une partie du colosse, vous aurez la possibilité, en martelant le bouton "rond", de lui arracher cette partie. Par exemple, si le colosse ennemi possède une énorme mitrailleuse attachée à son bras, vous avez la possibilité de lui sauter dessus, et d'arracher la mitrailleuse, voire même le bras. Les ennemis peuvent aussi posséder en leur cœur des otages, qu'il faudra donc sauver en découpant soigneusement leur cœur. Plutôt sympa, non ? Et ça ne s'arrête pas là parce qu'il y a également différents types de ronce, qui peuvent générer des pièges, des améliorations de défense ou de soin. C'est sûr, le système de combat de Freedom Wars est une très bonne surprise mais encore faut-il que les missions se renouvellent...
Les combats résumés en une image : un colosse et des ronces en pagaille.
Coupable de pauvreté
Le jeu possède un très bon contenu, il n'y a pas de soucis à se faire là-dessus, d'autant que le challenge est bien présent. Le seul problème ici, c'est la diversité de ce contenu. On retrouve les mêmes ressorts scénaristiques pour effectuer les mêmes missions. Tout le temps. La progression du personnage s'affaiblit également au fur et à mesure que l'histoire avance et on se retrouve parfois à en avoir marre d'être obligé d'effectuer telle mission pour obtenir telle ressource alors qu'on a l'impression de l'avoir déjà faite auparavant. L'histoire s'essouffle tout autant en démarrant sur les chapeaux de roues et en se perdant finalement en diverses sous-intrigues classiques blindées d'amitiés un peu gnian-gnian. Le bestiaire est aussi recyclé à outrance et c'est dommage tant le jeu possède un design inspiré. Mélange entre Shingeki no Kyôjin (l'attaque des titans) et The World Ends With You, il renforce la crédibilité du monde et nous présente des monstres sans âme classieux ainsi que certains compagnons vraiment classes (mention spéciale à Uwe qui ressemble à Barett de Final Fantasy VII). Le jeu peut enfin se parer d'une belle plastique et d'un framerate au top qui font honneur à la PS Vita.
Les graphismes sont très bons, et le design envoie.
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Les plus et les moins |
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L'entrée en matière, magistrale | La deuxième moitié du jeu, lassante | ||||
Le gameplay punchy et virevoltant | La progression du personnage, plutôt lente | ||||
L'immersion (le système de droits) |
Ça aurait pu être tellement mieux | ||||
Le chara-design |
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Techniquement au top |
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Le prix |