Chronique Ciné n°4 - Spécial Interstellar
Si vous êtes ici, c’est parce que vous vous intéressez un tant soit peu au milieu du jeu vidéo. Mais ce n’est pas de gaming dont nous allons parler aujourd'hui. Vous pouvez retrouver notre chronique cinéma tous les dimanches, afin de vous orienter vers les films à aller voir chaque semaine. Ce sera aussi l’occasion pour la Rédaction de vous donner son avis sur les sorties.
Aujourd'hui, nous avons :
- le très attendu Interstellar de Christopher Nolan
- l'explosif thriller d'action John Wick réalisé par David Leitch et Chad Stahelski
Interstellar - Bance-Annonce
Interstellar
Avec Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jessica Chastain, Michael Caine
Le pitch
L'Humanité fait face à un manque de ressources et des phénomènes naturels qui font régulièrement souffrir les habitants. En bref, la Terre n'est quasiment plus habitable. La Nasa décide donc d'envoyer un groupe d'astronautes dans l'espace, dans le but de découvrir une autre planète sur laquelle vivre.
Personnellement, je n'avais rien vu d'Interstellar avant la projection, pas même une bande annonce. La surprise était donc entière, mais était-elle bonne ? Eh bien, je n'en sais rien.
Jessica Chastain, au milieu d'une Terre qui souffre
Beau dans sa simplicité
Je m'attendais à un voyage contemplatif, visuellement bluffant, avec une bonne dose d'émotions amenées par une histoire simple mais touchante. J'ai eu le contraire.
S'il est de qualité, le visuel n'est pas indispensable à Interstellar. Si ça n'avait été qu'un roman, cela ne m'aurait pas dérangé. Cependant, il rajoute quand même un plus au film. Si de mon point de vue, on est loin d'un GRAVITY en terme de beauté et de réalisme, certains plans et designs font quand même vachement mouche. La simplicité de l'ensemble donne un cachet "réaliste" au film et c'est celle-ci qui fait la force d'Interstellar.
Contrairement à Inception (du même réalisateur), le film ne vous en mettra jamais plein les yeux, mais est-ce vraiment le but ?
Le trou noir Gargantua, modèle de simplicité et d'élégance
Un drame humain bien emballé
"Spectacle" n'est pas le maître mot d'Interstellar, c'est "émotion". Les thématiques du film, la science et l'amour (entre autres), toucheront plus ou moins certaines personnes selon notre rapport historique avec celles-ci. Elles touchent aux relations familiales, à la notion de temps. Le film joue souvent très bien avec la dimension scientifique et son utilisation dans le scénario m'a plusieurs fois laissé bouche bée. Mais pour l'émotion, Nolan peut clairement remercier ses acteurs. De l'exceptionnel Matthew McConaughey à la touchante Jessica Chastain, ils sont tous parfaits. Après avoir vu des performances comme celles-ci, on peut mourir tranquille.
Le son dans Interstellar est aussi un élément fondamental. Comme en vrai, il n'y a aucun son dans l'espace. Les personnages discutent entre eux, mais dès que l'on sort de la cabine, plus rien. Et ce silence, couplé à la magnifique partition d'Hans Zimmer, confère au film une atmosphère sonore impeccable avec des envolées d'orgue incroyables.
Le bluffant Matthew McConaughey, en plein voyage interstellaire
Mais qu'est-ce qu'Interstellar ?
Le problème que j'ai avec le film se pose là. Je n'ai pas une seconde été touché. J'ai rigolé, été étonné, mais jamais ému. Je l'ai un peu ressenti comme un tableau inachevé. Une réalisation efficace, une gestion de la musique et du son parfaite, des thématiques intéressantes et qui servent l'histoire, et des acteurs géniaux. Pourtant un point noir, caché au milieu et qui change toute la donne. Mais je pense avoir quelques éléments de réponse...
Le film lorgne plus du côté de la philosophie que de la vraie science-fiction, et s'en sert afin d'expliquer des phénomènes physiques. Au final, la conclusion du film (avant l'ouverture) se retrouve être un méli-mélo aux airs de pathos intello ; ce que j'ai trouvé imbuvable.
Cooper (McConaughey) et TARS, intelligence artificielle rappelant beaucoup Hal 9000 de 2001 de Kubrick
Chacun son avis (Conclusion)
Encore une fois, ce sera du goût de chacun. Certains verront en Interstellar le retour de la science-fiction Kubrikienne et son plus grand hommage, d'autres y verront 2h50 d'ennui profond pour intellos. Puis il y a ceux qui seront au milieu, déboussolés, qui se demandent pourquoi tout le monde a un avis aussi tranché sur le film. Quoiqu'il en soit, il faut voir Interstellar, parce qu'il a au moins le culot d'aborder des thèmes qui sortent un peu de l'ordinaire et qu'il est parfait sur bien des points.
Le magnifique vaisseau d'Interstellar
John Wick
De David Leitch et Chad Stahelski
Avec Keanu Reeves
Après une quasi-disparition du monde du cinéma, Keanu Reeves revient pour son troisième film d'action cette année. Un peu pour le pire, mais surtout pour le meilleur. La bande-annonce ne vous a pas menti. L'ex-tueur à gages John Wick a perdu son chien, et il est prêt à tout pour se venger. Pas de bol, le tueur se trouve être le fils de l'ancien chef de John. Il va donc remonter tous les échelons à coup de tatanes et de grosses balles pour atteindre celui-ci.
Avec ses 1h30 d'action effrénée, John Wick n'est pas qu'un simple thriller d'action comme on en bouffe par centaines en ce moment (Taken, Equalizer) ; c'est à la fois une parodie de ces films-là et un de leur meilleur représentant. Jouant entre deux scènes d'action avec les codes du genre (le tueur reconverti, le méchant qui parle russe pour faire badass), le film se trouve être extrêmement drôle et parvient à nous tenir en haleine sans une seule baisse de rythme.
On pourra finalement regretter (même si c'est voulu) un manichéisme trop important qui empêche le film de réellement s'envoler au panthéon des meilleurs films d'action de ces dernières années.
John Wick - Bance-Annonce