Chronique ciné n°1 - Sorties du 8 octobre 2014
Si vous êtes ici, c’est parce que vous vous intéressez un tant soit peu au milieu du jeu vidéo. Mais ce n’est pas de ce média dont nous allons parler aujourd'hui. Désormais, une chronique cinéma sera disponible tous les samedis, afin de vous orienter vers les films à aller voir chaque semaine. Ce sera aussi l’occasion pour la Rédaction de vous donner son avis sur les sorties.
Dans cette chronique, nous allons décortiquer les films en les abordant sous trois angles : l’intrigue, les acteurs et la technique.
Aujourd'hui, nous avons :
- le retour du grand maître du thriller avec Gone Girl de David Fincher
- une histoire touchante entre une mère et son fils avec Mommy de Xavier Dolan
- une héroïne de BD adaptée au cinéma avec Lou de Julien Neel
Gone Girl
De David Fincher
Avec Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris et Tyler Perry
L’intrigue:
Un matin, Nick Dunne se rend compte que sa femme Amy a disparu. Alors qu’aux yeux du monde, le couple ne semble pas avoir de problèmes, maintes preuves semblent accuser Nick.
Ne l’oublions pas, le film est réalisé par l’homme qui nous a torturé le cerveau avec Fight Club ou encore Seven, et cela se ressent tout au long du film. Il prend sans cesse à contre-pied le spectateur ; on pense que l’intrigue va se dérouler d’une certaine façon et bim! le film prend une tournure différente. Et c’est cette manie qu’a Fincher de jouer avec le spectateur qui impressionne.
Mais Gone Girl, c’est surtout un film qui traite du mariage, en démontant tous les clichés que l’on a l’habitude d’entendre. N’y emmenez pas une fille pour essayer de la draguer, vous risqueriez de vous retrouver étouffé dans votre propre pop-corn.
Amy Dunne (Rosamund Pike)
Les acteurs :
Ce qui impressionne également, ce sont les acteurs. Ben Affleck nous a habitué à de très bons rôles ces dernières années et prouve encore son incroyable talent (The Town, Argo), mais c’est bien Rosamund Pike (Le dernier pub avant la fin du monde) que l’on retiendra en sortant de la séance. Rappelant souvent les actrices des thrillers d’Hitchcock, cette femme a un don pour jouer le drame. Une bonne surprise, en somme.
Autre fait inattendu : la performance de Tyler Perry. Habitué à jouer des rôles comiques de bas-étage, celui-ci se révèle enfin dans la peau de l’avocat de Nick Dunne ; rôle qui lui va comme un gant.
Neil Patrick Harris, lui, reste dans le classique avec un bon rôle, sans être une performance.
Nick Dunne (Ben Affleck) et les parents d'Amy
La technique (mise en scène, montage etc.)
Filmé en 6K, Gone Girl en met plein la vue. Pas dans le sens où le film est blindé d’explosions, loin de là. On a droit à une mise en scène sublime et sans faille, où chaque objet est à sa place dans le cadre. Le film se permet également par moments des petites idées de mise en scène.
Le montage est lui aussi de très bonne qualité et maintient une tension omniprésente sur les 2h20 de Gone Girl, ce qui n’est pas donné à tous les films.
À tout cela s’ajoute la musique de Trent Reznor (The Social Network) qui dope encore plus l’atmosphère oppressante du film.
Nick Dunne (Ben Affleck) et Amy Dunne (Rosamund Pike)
Pour conclure
Blindé d’acteurs aux performances aussi remarquables qu’inattendues, et magnifié par une réalisation de très haut niveau et une intrigue qui joue constamment avec le spectateur, Gone Girl transcende le genre et s’impose directement comme un nouveau standard du thriller américain. Après l’avoir vu, toutes ces séries policières à rallonge du samedi soir vous paraîtront ridicules et insipides.
Verdict : 9/10
Également cette semaine :
- L’histoire d’une mère au chômage qui doit s’occuper de son fils ayant des excès de colère.
Avec sa réalisation exemplaire et un plan qui transcende (quasiment) votre conception du plan-séquence au cinéma, ainsi qu’un casting touchant (Anne Dorval est incroyable), Mommy vous emporte pour une leçon de cinéma menée tambour battant par Xavier Dolan. Plus que ça, Mommy est surtout un film sur la liberté. Vous en ressortirez le sourire aux lèvres et, surtout, avec la joie de vivre.
La mère (Anne Dorval) et le fils (Antoine Olivier Pilon)
Verdict : 9/10
- Lou est une petite fille rêveuse qui vit seule avec sa mère, une geek qui passe sa vie en robe de chambre. Mais tout ce train de vie va basculer avec l’arrivée de Richard, leur nouveau voisin.
Artistiquement très réussi, le film, pourtant réalisé par l’auteur de la BD, transpire la niaiserie pour petites filles éduquées à la télé-réalité. Il se lâche par moments en offrant de jolis décors très inspirés et des passages en dessin animé du plus bel effet.
Le rythme du film est bordélique au possible. Lola Lasseron (Lou), Ludivine Sagnier (la mère de Lou) et Kyan Khojandi (Richard) se débrouillent très bien dans leur rôle, ce qui n’est pas le cas des autres acteurs, surtout des enfants. Un gâchis.
Verdict : 5/10
Voilà, c’est tout pour cette semaine, on se retrouve la semaine prochaine avec le retour des tortues les plus célèbres de la planète.