Bienvenue dans cette chronique centrée sur les thèmes musicaux des champions de League of legends. Toutes les deux semaines, vous pourrez découvrir une analyse musicale sur un de ces thèmes. Que vous soyez néophytes, mélomanes ou experts en musique, soyez les bienvenus ! Pour le seizième numéro de ce « League of music » place au thème des championnats du monde : « Warriors » par Riot et Imagine Dragons.
C'est autour du dernier écran de login que nous nous pencherons aujourd'hui, puisqu'il s'agit bien d'étudier le morceau composé en partenariat avec Riot et Imagine Dragons : « Warriors », l'hymne de nos mondiaux 2014.
Avec ce thème, on abandonne (un peu, mais pas trop) les violons et l'orchestre classique, pour laisser place à un univers plus rock, comme cela avait pu être le cas avec les thèmes de Vi ou Jinx par exemple.
« Warriors » a été composé dans une mesure binaire, en deux temps, et dans une tonalité assez classique qui est celle de mi mineur.
Mesure binaire : mesure où les temps sont divisibles par deux.
Tonalité : Une tonalité se définit comme une gamme de sept notes, désignée par sa tonique (première note de la gamme donnant son nom à cette dernière, donc ici, fa) et son mode (majeur ou mineur).
Passons maintenant à une analyse plus détaillée du morceau. « Warriors » reprend le schéma classique que l'on connaît tous dans l'univers musical actuel. Cette structure est en fait inspirée de la forme « rondo » datant de l'époque classique, avec Mozart, Haydn et tous leurs copains. C'est simplement un cadre musical basé sur l'alternance basique de couplets et d'un refrain marquant et symbolisant l'ensemble de l'œuvre.
Le schéma s'articule ici de la façon suivante : Couplet 1 / refrain / couplet 2 / refrain / intermède / refrain
Une structure assez classique donc, même si quelques légers changements viendront ponctuer l'ensemble du morceau, ce que nous aurons l'occasion de voir par la suite.
Partie A
Cette première partie début avec une brève introduction : Si vous écoutez bien le tout début du morceau, vous pourrez d'ailleurs entendre le bruit assez familier d'une invitation sur League of legends : le morceau commence comme cela, le ton est donné (et oui, j'ai ouvert mon client LoL lorsque j'ai entendu le début du morceau la première fois). Le morceau débute donc sur un accord de mi mineur, la tonalité initiale du morceau, avec une rythmique assez martiale qui rappelle quelque peu le début de la cellule rythmique que l'on retrouve dans le célèbre « Boléro » de Ravel.
Cette courte introduction de 8 secondes laisse ensuite place au premier couplet du morceau. Ce couplet se divise en fait en deux phrases identiques de 8 mesures chacune. Pendant la première phrase, il n'y a que la voix masculine de la ligne de chant, accompagnée par les cordes qui reprennent la même rythmique que l'introduction. Durant la deuxième phrase cependant, de légères arpèges de guitare viennent s'ajouter à la ligne mélodique afin de l'accompagner et l'enrichir un peu plus.
Arrive ensuite le refrain de la chanson, marqué en partie par l'arrivée des percussions. La voix passe du registre chanté à une voix plus radicale et tranchée, tandis que les basses dominent pour soutenir la puissance de la mélodie. Les cordes continuent leur accompagnement, afin de renforcer une dimension épique tout de même très présente. On y retrouve également deux phrases de 8 mesures, meublées par le slogan de la chanson :
« Here we are, don't turn away now
We are the warriors that build this town... from dust »
Partie B
On retrouve la même structure que précédemment, avec une alternance de couplet/refrain. Le second couplet réunit cette fois plus d'effectif instrumental : les cordes, les guitares, et les percussions ainsi que la voix bien sûr , le tout divisé toujours en deux phrases de 8 mesures.
Place au refrain à nouveau, et l'on note l'insertion d'un son qui est encore une fois très familier à nos oreilles. À 0'22-0'23 dans l'extrait 2, vous pouvez entendre le son qui retentit lorsque vous devez pick votre champion sur LoL (vous l'aviez entendu ?).
Le refrain reprend donc de plus belle, avec toutefois quelques légers changements. Les cordes se font plus insistantes, dans un registre aigu, reprenant là l'inverse de la rythmique présente dans l'introduction (dans la première phrase du refrain). Sur la seconde phrase par contre, les violons intensifient le tout et accompagnent le refrain d'arpèges rapides dans un registre aigu. Les accords de la basse changent d'ailleurs sensiblement, à 0'42 dans l'extrait 2 en allant vers un accord de do Majeur, plutôt que mi mineur les autres fois.
Partie C
Comme souvent dans le schéma actuel des chansons, on retrouve après la seconde exposition du refrain un passage transitoire qui sert d'intermède juste avant le final. Ce passage est le plus souvent ponctué par un solo, et « Warriors » ne fait pas exception à la règle. La guitare entame donc un solo qui s'accélère rythmiquement au fur et à mesure de son développement, pour créer un effet de paroxysme et d'apogée.
Les cordes maintiennent la rythmique du second refrain, et les percussions soutiennent le tout sur les temps forts des mesures.
Le final de « Warriors » arrive alors suite à ce solo retentissant. Il débute par l'exposition du refrain, interprété uniquement par les voix, pendant les 4 premières mesures. Un roulement à la batterie fait alors redémarrer l'ensemble de plus belle, et tout l'ensemble de l'effectif instrumental s'ajoute au chant. Les cordes se font de plus en plus insistantes, sur le registre aigu, avec la présence de chromatismes (c'est à dire de jeux sur le demi-ton mi/ré #) afin de renforcer davantage l'aspect épique et prenant du thème.
Une coda viendra enfin conclure le morceau, laissant la part belle aux cordes, aux cuivres et aux percussions jouant dans la même dynamique que la partie chantée avant eux.
Thème en entier
Pour finir, je vous invite à retrouver sur youtube quelques covers intéressantes du morceau. « Warriors » a véritablement créé un engouement chez la communauté, qui s'est vite chargée de rendre hommage au morceau. C'est notamment le cas de Taioo qui nous propose une relecture du morceau au travers d'une interprétation au piano.
Enfin, Pellek nous propose une version plus rythmée que l'original, avec un cover plutôt orientée vers le metal.
On apprécie beaucoup l'effort de réalisation des deux internautes, même si leurs choix respectifs ne retranscrivent pas toujours assez l'aspect épique de la chanson originelle. Les interprétations sont néanmoins très bien réalisées, et de qualité, communiquant au reste de la communauté la passion que souhaitait infuser Riot au travers de cette vidéo.
Et vous, qu'avez-vous pensé de « Warriors » ?