De plus en plus présent dans le monde vidéoludique, notamment sur la scène indépendante, les early access ont commencé à faire couler de l'encre. Mais à la fin, que sont-ils ? Pourquoi en parle-t-on ? Toutes des questions auxquelles nous allons répondre.
1) Early Access, Qu'est ce que c'est ?
Et bien un titre en early access désigne un modèle de financement dans l'industrie du jeu vidéo dans lequel les joueurs peuvent payer pour avoir accès à un soft qui est toujours en phase d'alpha, c'est à dire qui est toujours en développement non finalisé et qui peut donc subir de larges modifications. Attention néanmoins, il n'y a pas de frontière précise différenciant l'Alpha de la Béta et donc, certains jeux peuvent se trouver assez aboutis avant même de passer cette barrière et inversement.
À titre d'exemple, Prison Architect se trouve toujours en version alpha après plus de deux ans d'existence. Alors que d'autres titres y restent à peine quelques semaines.
2) Early Access et Kickstarter
Évidemment, tout cela fait très vite penser aux projets Kickstarter qui proposent souvent des accès similaires pour ceux qui les soutiennent. On pourrait penser qu'il s'agit là de mécanismes similaires. Néanmoins, ce n'est pas le cas. D'une part les projets financés via des sites de Crowdfunding sont soumis à une certaine réglementation et peuvent être poursuivis au tribunal. De plus, ils doivent également atteindre un certain montant pour que le projet soit finalisé, garantissant ainsi un minimum de fond. Noter bien que cela ne s'applique que pour les sites de financements participatifs, les développeurs indépendants peuvent toujours organiser cela selon leurs propres règles.
Il est également important de noter qu'un soft fait via des sites de financements participatifs peut sortir directement en bêta ou en version finalisée.
3) Des avantages
Pourtant ce n'est pas pour ça que les early access ne présentent aucun avantages. Ils permettent notamment d'avoir un feedback de la part des joueurs et d'améliorer leur soft. Un procédé très pratique quand il s'agit d'utiliser un gameplay dont l'efficacité n'est pas garantie et qu'on veut pouvoir corriger au fur et à mesure. Ils ont également la possibilité d'obtenir un financement continu de la part des joueurs puisque le titre est disponible sur la durée tout en évitant certains frais relatif à la phase de test comme ceux des bêta-testeurs. Les joueurs peuvent également se retrouver avec des jeux moins chers que dans leur version finale s'ils l'achètent dès l'alpha, un moyen parmi d'autres d'être récompensé de son soutien. Ce fut le cas de Minecraft, gratuit au départ, qui monta en prix au fil des mises à jours. Les fans de la première heure purent donc profiter du soft à un prix largement plus bas que ceux de la version bêta ou plus.
4) Et des inconvénients
Un processus qui semble intéressant mais qui trouve vite ses limites dans la nature humaine. Bon nombre de projets ainsi vendus se trouvent rapidement abandonnés comme ce fut le cas de, par exemple, Cube World, qui lors de sa sortie s'écoula rapidement pour se trouver par la suite dans un désert sans mises à jour. Ce cas n'est d'ailleurs pas le seul, de nombreux autres studios en sont arrivés au même point et récemment, Valve a décidé de retirer "The Stomping Land" de Steam, un titre en early access. Et si les raisons sont assez floues, on pourrait voir cela comme un avertissement par rapport au modèle économique. De plus, il ne faut pas oublier que certains de ces softs ont parfois des plans de ce qu'ils vont développer et finissent par changer d'orientation, faisant dès lors de fausses promesses.
5) Que faire ?
Mais alors quelle solution face au problème que pourrait poser les Early Access ? Et bien, il s'agit surtout de mettre en place une régulation autour de ce modèle. Car comme le disait André Maurois : "Les abus de libertés tueront toujours la liberté."
Et c'est exactement ce qu'il se passe. L'absence d'obligation pour les développeurs leur permet d'abandonner trop facilement leur projet ou donner des promesses qu'ils ne tiendront jamais. Les sites de ventes devraient donc établir des contraintes permettant aux consommateurs d'avoir confiance en leurs achats, tout en précisant que ça ne garantit en rien le résultat final. Et même si cela ne réglera probablement pas le problème, ça diminuera toujours les abus.