Rédac'Blog #2

Le blog est une rubrique où chaque semaine, un membre de la rédaction vient parler d’un sujet de son choix en rapport avec Hearthstone ! Ce lundi, c’est Père C0rbier qui compare ses souvenirs de Magic The Gathering à notre jeu préféré.

N’hésitez surtout pas à vous joindre à nous dans cette rubrique via les commentaires pour parler du sujet en question !

Haaaaaaaa, Magic the Gathering, le jeu de cartes à collectionner de ma prime adolescence ; il me viendrait presque l’envie d’entonner « Souvenirs, souvenirs » de notre Johnny national.

Chaque fin de mois l’impatience montait d’acheter Lotus Noir, magazine référence, et sa cote des cartes en fonction de l’édition. Cote qui influençait nos échanges desdites cartes le lendemain dans la cour du collège. C’était un peu avant le milieu des années 90, la Troisième édition bord noir se faisait rare ; la quatrième était monnaie courante ; les extensions Ice Age et Mirage allaient bientôt voir le jour.

Petite anecdote marrante : l’impression papier d’une fausse cote estampillée « Cubic Egg », l’équivalent new-yorkais de « l’œuf Cube », boutique parisienne de référence sur Paris à côté de Jussieu. Ce que j’appelais « la cote américaine » pour tromper les plus crédules qui étaient influencés par les gonflements incohérents des prix de grosses cartes comme le Colosse de Sardie 9/9 trample à 120 francs.

Avançons un peu dans le temps : l’époque est à l’opposition entre le bien et le mal. Blanc et noir. Le premier jeu, on l’appelait « la vague blanche » ou « weenie white », basé sur une sortie rapide de créatures à petit coût, comme les Chevaliers blancs ou le Lion des savanes. C’était l’équivalent sur Hearthstone d’un jeu aggro. Côté jeu noir, tirant son mana des terrains appelés « marais », la Nécropuissance vous permettait, grosso modo, de piocher des cartes en échange de points de vie. Ça ne vous rappelle rien ? Tom Chanpheng a gagné le titre de Champion du Monde en 96 avec ce jeu blanc, face à l’américain Mark Justice et son deck Nécro.

Les années passent, les classeurs de rangement prennent de plus en plus la poussière sur l’étagère de l’armoire. On les ouvre de temps en temps avec nostalgie, puis on trouve le pote d’un pote prêt à reprendre le tout pour quelques centaines d’euros. La transaction se fait et l’argent fuit dans les priorités du moment qui n’ont plus grand-chose à voir avec les jeux de cartes à collectionner.

Le temps continue son travail et une envie persiste : reprendre Magic à un niveau compétitif, décision à chaque fois repoussée par manque de temps, d’argent ou... des deux.

Puis vient Hearthstone. Mettre côte à côte TCG et Blizzard fait saliver pas mal de monde, moi y compris. La clé bêta obtenue, le jeu est illico installé. Prise en main rapide, j’ai l’impression d’évoluer dans mon élément. Pause et réflexion de quelques secondes, l’évidence s’impose avec la force de la voix de Lara Fabian chantant « Je suis malade » en concert à Moscou : c'est du Magic version light ! 

Division par deux : Hearthstone impose le nombre de 30 cartes par jeu avec 2 identiques maximum, exception faite pour les légendaires. Un deck de Magic c’est 60 cartes minimum (d’après le format principal de « mon » époque) avec 4 identiques au plus.

Mana : Sur Magic, vos ressources d’énergie magique proviennent la majeure partie du temps de vos terrains, carte que vous posez et jouez pour pouvoir poser d’autres cartes en fonction de leur coût. Sur Hearthstone, ce système est simplifié puisque vous gagnez à chaque tour, pendant les 10 premiers tours, un point de mana supplémentaire de manière automatique.

Cimetière : Là où atterrissent vos créatures mortes, vos sorts détruits ou utilisés après effet, les cartes que vous défaussez et j’en passe ... Ce qui alimentait dans mon souvenir beaucoup de stratégies et permettait des interactions complexes sur Magic a totalement disparu sur Hearthstone, et apparemment le concept n’est pas près de voir le jour !

Sorts : Finis les éphémères, les interruptions, deux classes de sortilèges sur Magic, vous ne pouvez jouer des sorts que pendant votre tour dans une partie de Hearthstone, limitant comparativement la profondeur stratégique. Heureusement les secrets d’HS sont là pour atténuer cette impression et ajouter une dose de RNG assez intéressante, même si ce paramètre-là est assez décrié.

On pourrait continuer encore longtemps à éplucher le registre des différences entre les deux jeux. La mémoire faisant parfois faux bond et au risque de prouver que je suis un vieux crabe inerte intellectuellement parlant, on s’arrêtera là.

Deux conclusions s’imposent : Oui, Hearthstone a clairement moins de profondeur stratégique et de possibilités de gameplay différentes que le Magic de mes souvenirs. En cela, et ajouté à la similitude des principes de base des deux jeux, oui, Hearthstone est un « Magic light » ou édulcoré. Cependant, pour l’instant, une seule extension est sortie, et même si le jeu s’apparente encore à un déploiement massif de créatures pour aller bourrer le pif de l’adversaire, on peut être sûr que de nouveaux concepts vont voir le jour, ne serait-ce que pour ne pas lasser le joueur, ce qui signifierait la mort de ce TCG virtuel.

Petite précision : malgré le pessimisme du discours tenu ci-dessus, le plaisir de lancer battlenet, et de jouer à Hearthstone est présent. D’ailleurs je ne peux pas résister à vous faire partager la modeste liste de mon deck du moment. Rassurez-vous, pas de Zoo, pas de Face Hunter, pas de bourre-pif abusif, un peu de tendresse dans ce monde de brute : un Mage contrôle !

Type de Jeu - Contrôle
Coût : 8900
			2	x	Eclair de givre		2	x	Auspice Funeste
			2	x	Intelligence des Arcanes		2	x	Savant fou
			1	x	Contresort		2	x	Seigneur de la mort
			2	x	Dupliquer		1	x	Horreb
			2	x	Bloc de Glace		2	x	Crache-vase
			2	x	Métamorphose		1	x	Cairne Sabot-de-Sang
			2	x	Elémentaire d’eau		1	x	Sylvanas Coursevent
			2	x	Choc de flammes		1	x	Ragnaros, Seigneur de feu
							1	x	Alexstrasza
							2	x	Géant de lave