Arrivée de Chine il y a moins d'un an, l'équipe LMQ s'est d'ores et déjà imposée comme une figure incontournable de la scène compétitive nord-américaine. Équipe aux joueurs jusque là dans l'ombre et évoluant pour l'équipe bis des Royal Club Huang Zu, la line-up a réussi son pari en se qualifiant pour les LCS NA via les Challenger Series. Mieux : après une belle deuxième place lors de la saison régulière, les joueurs sont désormais assurés de participer aux championnats du monde grâce à une troisième place remportée aux playoffs. Une qualification inédite face aux grandes écuries de la scène nord-américaine.
Alors même que leur arrivée au pays de l'oncle Sam avait été mal perçue par une partie de la communauté, les joueurs chinois ont su prouver qu'ils avaient mérité leur place. Retour sur cette nouvelle version du rêve américain.
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Une arrivée en fanfare
Décembre 2013, la rumeur enfle. Le transfert d'une équipe chinoise sur le continent américain fait couler beaucoup d'encre. Très vite, l'arrivée des LMQ Tian Ci est confirmée : les joueurs chinois partent bel et bien à la conquête de l'Amérique. Dans le petit monde de l'eSport, les avis sont alors partagés. Certains observateurs, dubitatifs, n'hésitent pas à émettre de sérieux doutes quant à la capacité de cette équipe de seconde zone du championnat chinois à s'implanter avec succès sur la scène américaine. Beaucoup ont d'ailleurs en tête l'expérience similaire des Coréens de Quantic Gaming qui avaient raté leur qualification pour les Challenger Series de la saison printanière. D'autres spécialistes soulignent en revanche que ce pourrait bien être un pari – certes risqué – mais gagnant au vu de la différence de niveau entre les compétitions de part et d'autre de l'océan Pacifique.
Surtout, le transfert d'une équipe chinoise vers les États-Unis est largement critiqué par une partie de la communauté qui y voit une démarche opportuniste, motivée en grande partie par l'appât du gain. C'est donc peu dire que les futurs LMQ sont attendus au tournant.
Sponsorisés par iBUYPOWER, il ne faut pourtant pas très longtemps aux nouveaux arrivants pour prouver qu'ils ne sont pas venus faire de la figuration. Jusque là joueurs de l'équipe B des Royal Club - à l'exception d'ackerman qui œuvrait pour l'équipe principale - les LMQ partent à l'assaut du ladder NA et ne tardent pas à se tailler une sacrée réputation en écrasant leurs adversaires. L'objectif est affiché dès le départ : la qualification pour les LCS. Pour cela, l'équipe doit passer par les Challenger Series, ce qui ne posera pas de difficulté particulière tant les nouveaux venus dominent leurs concurrents. Au point que de nombreuses équipes du ladder challenger décident d'éviter les LMQ en esquivant les matchs.
Quelques mois après leur arrivée, les LMQ s'imposent lors de la finale des playoffs des Challenger Series face aux Cloud 9 Tempest et après un parcours presque sans faute durant tout le championnat où ils n'auront concédé que trois parties, dont deux lors de la finale. Les Chinois sont alors en passe de remplir leur objectif puisqu'ils sont qualifiés pour les Up and Down. Ils se présentent d'ailleurs au tournoi de promotion comme LA team à éviter à tout prix. Ce sont les XDG, derniers des LCS printemps qui sont désignés pour affronter les LMQ. Le match est sans suspense et le score sec de trois manches à zéro. Pari réussi donc pour les ex-Tian Ci qui font leur entrée aux LCS en passant par la grande porte.
Une saison régulière solide
Pointée du doigt comme l'équipe à abattre après s'être montrée impériale depuis son arrivée, LMQ continue de vivre le rêve américain durant la Super Week d'ouverture de la saison estivale des LCS. C'est en effet sur quatre victoires d'affilée que les Chinois débutent leur aventure parmi les ténors de la scène américaine. De quoi ajouter de l'eau au moulin des tenants d'une supériorité incontestable de la scène asiatique sur les autres régions.
Pourtant, après ce départ tonitruant, les LMQ semblent s'essouffler. Avec deux défaites au compteur la semaine suivante puis une succession de hauts et de bas, l'équipe chinoise se montre beaucoup moins intouchable qu'en tout début de split. Les critiques ne tardent d'ailleurs pas à se faire entendre et placent l'équipe chinoise, sans autre forme de procès, parmi les (nombreuses) équipes auteurs d'un départ canon dans la compétition et ayant ensuite rapidement sombré dans les profondeurs du classement.
Ce ne sera pourtant pas le cas pour les Chinois qui restent solides. Certes, à quelques exceptions près, la structure ne survole plus ses rencontres et dévoile peu à peu des failles que ses adversaires tentent – avec plus ou moins de succès – d'exploiter. Mais le ratio de victoires excède toutefois celui des défaites lors d'une saison particulièrement relevée. Avec cinq victoires enregistrées entre la semaine 8 et la semaine 10, LMQ s'assure une place dans les sommets du classement. Au terme de la saison, ils finiront finalement deuxièmes, juste derrière les Cloud 9 avec cependant un même nombre de victoires que les leaders.