Si l'histoire de la DreamHack peut ressembler à une « success story » cela n'a pas empêché l'événement de connaitre des périodes compliquées tout en long de son existence. Avant de devenir une référence incontournable de la scène eSportive internationale, il a fallu se battre et essuyer parfois quelques échecs, heureusement sans gravité sur le long terme. Pendant longtemps par exemple, c'est Counter-Strike qui était le jeu phare de l'événement et par lui que tout se passait. Il y avait beau y avoir d'autres titres reconnus au niveau de la scène eSport comme StarCraft, Street Fighter ou Warcraft, jamais aucun de ces titres n'a eu la même exposition ni le même impact sur la foule suédoise que ce bon vieux CS. Aujourd'hui encore le FPS de Valve tient une part importante dans l'histoire et le développement de l'entreprise mais il n'est plus en position de force comme par le passé.
Counter-Strike et la DreamHack, une longue histoire d'amour
La bascule sur Global Offensive était donc une phase importante pour la DH et on peut dire qu'elle a su mettre les moyens pour que cela réussisse. En s'associant à Valve afin d'offrir des cash prizes impressionnants pour les joueurs CS, en assurant une promotion digne des plus grands et en devenant clairement la référence sur ce jeu à travers le monde, la DreamHack a su atteindre un niveau qu'elle ne possédait pas à l'époque de la toute puissance de 1.6. Grâce à cette prise de risque à une gestion d'équilibriste, les organisateurs ont pu anticiper et échapper à une situation de crise qui aurait pu être très grave. Quelques tentatives d'exportation du modèle DreamHack, avant l'éclosion du circuit Open actuel, ont également été des échecs par le passé. Rappelons-nous par exemple du troisième événement qui se jouait plus tard durant l'été en Suède, inauguré en 2007 à Skellefteå il ne connaitra pas le succès de ses ainés et disparaitra rapidement dans l'oubli pour ne plus jamais revenir.
Idem pour la première DH se déroulant en Chine. Nous sommes alors en 2010 et Shanghaï accueille l'exposition universelle. Les organisateurs suédois décident qu'ils seront de la partie et ils dépêchent sur place une équipe en charge d'organiser une LAN. Le lieu sera le pavillon suédois et le but est de promouvoir le sport électronique en Asie afin de lier des liens avec cette partie du globe. Au final le résultat sera mitigé, si la diplomatie suédoise est fière d'avoir pu montrer une facette peu connue de son savoir faire, la DreamHack ne gagnera rien de particulier dans cette affaire et elle restera ancrée sur le vieux continent sans réussir à s'exporter en Chine ou ailleurs en Asie d'ailleurs. Notons d'ailleurs qu'en dehors du vieux continent la DreamHack n'est pas parvenue à s'exporter et que depuis ce n'est plus un de ses objectifs, elle a choisi de se focaliser sur des pays proches et de voir moins grand qu'à une époque très certainement.
David Garpenståhl, président de la DreamHack en septembre 2009 (Source)
Faire partie de l'exposition mondiale de 2010 est une grande chance pour nous autres de la DreamHack de développer encore davantage nos bonnes relations avec les entreprises et les jeunes d'Asie. À l'automne, nous organiserons nos premières activités sur le sol asiatique et à l'exposition mondiale 2010 nous avons une opportunité unique d'introduire la culture de la jeunesse suédoise et de forger des liens forts entre les gens en transcendant les frontières nationales avec des gens du monde entier.
Autre tentative de la DreamHack cette fois en 2009, l'organisation d'une cérémonie de remise de prix liée à l'univers vidéo-ludique. Il faut se souvenir qu'à l'époque l'Electronic Sports League avait également créé sa propre cérémonie annuelle avec les eSports Awards. Personne ne s'en souvient aujourd'hui mais ces moments où l'entre-soi était palpable n'auront pas duré dans le temps malgré un relatif succès. Il faut dire que les Suédois avaient mis en place une machine démocratique trop compliquée à gérer certainement, les votes pour nominer les champions étaient ouverts à tous sans liste prédéfinie et les tentatives de triche étaient quotidiennes. Finalement on passait plus de temps à tenter de corriger les erreurs qu'à s'intéresser aux résultats finaux qui étaient de toute manière contestés ... De plus les téléspectateurs veulent du jeu et ne cherchent pas spécialement à revivre une cérémonie des Oscars molle et sans enjeu.
Les filles à la DreamHack, plusieurs tentatives sans réel succès
Autre échec relatif, la DreamHack a tenté pendant plusieurs années de mettre un place des tournois féminines principalement sur Counter-Strike. Malgré le nombre limité d'équipes capables de faire le déplacement, on retrouvait malgré tout des représentantes en provenance du monde entier. L'événement suédois espérait certainement surfer sur la réussite que connait l'ESWC avec sa compétition CS féminine. Pourtant le public ne répondra pas présent, les filles resteront cantonnées à un espace réduit et finalement on reviendra à l'éternel format mixte habituel bien plus apprécié par les joueurs et spectateurs sur place. Régulièrement d'ailleurs, lors des phases de qualifications pour le tournoi professionnel qui se jouent le premier soir, des filles sont là soit en équipe 100% féminine soit dans des compositions mixtes. Toutefois il est à noter également que jamais elles ne se sont parvenues à se qualifier, le niveau et le format des qualifications ne permettant pas de plus d'avoir une seconde chance.
Autre mauvaise expérience. Lorsqu'en 2010 les Masters Français du Jeu Vidéo se créent, ils tentent de mettre en place une nouvelle Coupe de France digne de ce nom. La disparition de l'ESWC en 2009 avait en effet laissé des traces et les joueurs souhaitaient conserver leur CDF même sans son organisateur historique. Les plus grandes LANs tricolores s'associent donc pour créer un nouveau circuit hexagonale, les MFJV font leur apparition et ils signent un partenariat avec la DreamHack permettant aux meilleurs joueurs de remporter un ticket d'invitation pour le célèbre festival suédois. Cette opération ambitieuse aura été une franche réussite, toutefois le retour de l'ESWC et le non-renouvellement du partenariat mettront un terme à une des collaborations les plus prometteuses de France.
Les MFJV à propos du partenariat avec la DreamHack (Source)
LanAlliance, BattleFrance et Cod-Gamer ont l’honneur d’officialiser le partenariat établi entre les Masters Français du Jeu Vidéo et la DreamHack. L’accord tout juste finalisé et signé permettra aux meilleurs joueurs de la saison 2009 – 2010 de se voir offrir des slots pour les sessions été et hiver de la DreamHack. L’organisation des Masters prendra en charge les déplacements des joueurs et équipes qui remporteront ces slots.
Au total, ce sont 12 slots qui seront offerts aux joueurs et équipes qui s'illustreront lors des Master Français du Jeu Vidéo, chacun dans leur disciplines respectives dans la catégorie Elite.
Mais que ces quelques échecs, dont la liste n'est pas exhaustive ne vous fassent pas penser que le rendez-vous suédois est fragile. Il faut plutôt voir tous ces exemples comme une preuve de la passion des Suédois afin d'assurer le développement d'une activité qui leur tient à cœur : le sport électronique. Au fil des années, la DreamHack s'est associée, a tenté, a voyagé toujours dans le seul but d'offrir du neuf à ses adeptes. Forcément tout cela n'a pas pu réussir à tous les coups, mais lorsque vous constatez la réussite actuelle de l'organisation vous ne pouvez que les féliciter et les prendre en exemple. Si la DH était restée frileuse, elle n'aurait certainement pas atteint le niveau qu'elle possède aujourd'hui !
