La DreamHack France approche à grands pas et les joueurs sont d'ores et déjà nombreux à s'être inscrits pour l'évènement. Mais, du côté des visiteurs, c'est également l'euphorie, on pose des congés, on réserve son train et on se prépare à vivre une aventure totalement dingue. Car la DreamHack c'est un véritable modèle dans le monde du sport électronique et avoir la chance de posséder une étape sur le sol national, c'est tout simplement une aventure que l'on ne peut pas louper.
Pour ceux qui pourraient encore avoir des doutes, ou qui souhaiteraient tout simplement en savoir davantage sur l'évènement, nous sommes allés à la rencontre de Jean-Christophe Arnaud, le directeur de Malorian SARL, qui sera la société coordinatrice de l’évènement. Fondateur de l'Electronic Sports League en France au début des années 2000, Jean-Christophe a décidé de se lancer dans un nouveau défi fou toujours axé eSport !
Interview du directeur de Malorian SARL, la société coordinatrice de l’évènement par Millenium Mac Coy
[M] Mac Coy : Comment êtes-vous entrés en relation avec la DreamHack afin d'organiser l'évènement et que demandent-ils pour que vous puissiez utiliser leur nom et leur circuit?
Jean-Christophe Arnaud : Nous sommes entrés en contact le plus simplement du monde : via un message privé sur Facebook. Je connaissais Tomas « Greycarn » LYCKEDAL et l'ai contacté lorsque j'ai quitté le groupe Turtle Entertainment en 2013 en lui disant que le timing pour venir en France avec la DreamHack était parfait.
Cela peut sembler long, mais il y avait plusieurs candidats en Europe, ainsi que plusieurs candidats juste pour la France pour l'année 2015. Il a fallu monter un dossier en béton, aller en Suède, les faire venir en France, discuter et partager nos visions et nos valeurs avant d'arriver à un accord. Ils attendaient de nous que nous puissions leur fournir un lieu capable d'accueillir et de gérer une DreamHack, et Tours Événements, coorganisateur de l'évènement en France, répondait parfaitement à la demande.
Il ne s'agit pas d'une franchise, car les Suédois de DreamHack AB prennent part dans la réalisation des DreamHack, ils sont aux côtés des partenaires locaux partout en Europe.
Est-ce que les récents changements à la tête de la DreamHack ont modifié certaines données pour vous ?
Très honnêtement non. Je connaissais à peine Robert O. et l'avais juste croisé au Globe de Sony Ericsson à Stockholm l'année dernière. Par contre, la nouvelle équipe dirigeante; Marcus, Stefan et Tomas, fonctionne très bien, chacun a son domaine de prédilection, des responsabilités distinctes et tous les trois s'entendent très bien en plus d'être très sympathiques.
Comment en êtes-vous venus à choisir Tours comme ville d'accueil de la compétition ? Aviez-vous d'autres villes en tête et Tours sera-t-elle choisie pour les éventuelles prochaines éditions ou bien rien n'est encore décidé de ce point de vue là ?
Initialement, il y avait une demande de Tours Événements d'organiser un salon autour du thème du jeu vidéo. Tours Événements a ensuite fait appel à la société Malorian pour négocier avec la DreamHack, trouver les bons prestataires, les partenaires DreamExpo, etc. Lorsque nous avons présenté Tours à DreamHack AB, ils n'ont quasiment rien demandé sur la ville qui est la 19e en France.
Leurs plus gros évènements (la DreamHack Summer et la Winter) se déroulent à Jonköpping (64 000 âmes) et la taille de la ville n'est pas synonyme de succès pour eux. J'avais par ailleurs déjà créé la filiale française de Turtle (ESL) à Tours, donc la ville n'en était pas à son coup d'essai en matière d'eSport.
De plus, nous avons proposé Tours car la ville possède une position centrale, qu'elle est en province sans être éloignée de Paris et qu'elle est très bien desservie par son réseau autoroutier, ferroviaire ou même aérien. Venir et se loger pour les joueurs sera aussi beaucoup plus abordable que dans une grande métropole. Il n'est pas prévu de changer de ville dans les prochaines années, les éditions de 2016 et de 2017 sont même déjà planifiées.
Jean-Christophe "LOBO" Arnaud (avec la casquette) et le staff ESL France durant la PGW 2012
Counter-Strike: Global Offensive sera à l'honneur aux côtés de League of Legends ou StarCraft II, qu'est-ce qui a motivé vos choix au niveau des jeux et quelles sont vos attentes en terme de fréquentation des joueurs ?Nous avons choisi les jeux les plus populaires pour les compétitions en BYOC (Bring Your Own Computer : ndlr) : Counter-Strike, StarCraft 2, HearthStone et League of Legends et nous devrions en annoncer de nouveaux très bientôt. Pour cette première édition, nous attendons 1 000 joueurs.
Nos collègues espagnols de Valence avaient par exemple commencé avec 200, mais la France, culturellement parlant, est une nation de LAN donc 1 000 nous semblait raisonnable. Les plus grandes équipes françaises ont répondu présentes et plus de la moitié des places sont déjà réservées alors que l'évènement est dans plus de trois mois, ce qui est rassurant.
Nous avons même dû augmenter le nombre de places pour HearthStone par exemple, passant de 64 à 128 joueurs.
La France peut-elle prétendre à des tournois aussi grandioses qu'une DreamHack en Suède ou les ESL One par exemple ? Et comment parvenir à de tels résultats selon vous ?
Une chose est sûre, le niveau des matchs sera relevé, car il n'y a jamais encore eu d'équivalent en France en terme de compétition française. Ce qui fait qu'un match est grandiose tient à son affiche, son enjeu et son public.
Nous avons annoncé que Tours serait la première étape du célèbre circuit DreamHack Open. Avec 40 000 $ sur Global Offensive et 25 000 $ sur StarCraft II, et nous nous attendons à des matchs de haut niveau entre nos champions français et les ténors internationaux, surtout dans une salle telle que l'Auditorium François Ier du Centre de Congrès du Vinci. Avec ses 2 000 places, l'ambiance devrait être énorme, même nos collègues suédois ont été impressionnés par le lieu !
Les éditeurs s'impliquent de plus en plus dans les jeux eSport, Valve et Riot particulièrement. Allez-vous travailler avec eux et ont-ils des exigences vous concernant ?
Nous travaillons avec Riot Games et Valve depuis de longues années et ils nous font confiance. Par exemple, nous avons, bien sûr, pu nous entretenir avec Riot pour cette première édition de la DreamHack en France et ils supporteront la compétition League of Legends.
De récentes affaires de triche ont émaillé la scène CSGO. Quelles dispositions comptez-vous prendre afin d'éviter tout problème et quelles sont les éventuelles sanctions prévues ?
Nous aurons un règlement international, commun à toutes les DreamHack et en particulier à la DreamHack Open, ce qui nous permettra de répondre de façon collégiale, quel que soit le problème qui se présentera dans l'une des étapes partenaires.
Quelles sont vos ambitions et vos objectifs à Tours et, en tant qu'organisateur d'évènements avez-vous d'autres projets en France pour l'année 2015 ?
Pour une première édition, nous espérons que la LAN party sera une formidable expérience pour les joueurs qui y viendront. Nous faisons tout actuellement pour nous assurer que la qualité du réseau, de l'électricité et des lignes internet soient au rendez-vous.
Du point de vue des visiteurs, que nous attendons nombreux, nous souhaitons qu'ils retrouvent dans le salon DreamExpo tous les jeux et le matériel de gaming qu'ils attendaient de pouvoir tester. Enfin, pour la DH Open Counter-Strike, nous espérons des matchs tendus et acharnés, qui se terminent en prolongations à 1vs5 et, bien entendu, par une victoire française (clin d’œil).
Concernant nos projets, il y a maintenant deux gros évènements en France chaque année, la PGW orientée grand public en fin d'année et la DreamHack orientée Hardcore Gaming en début d'année. Nous nous concentrons sur ces deux-là !
Je te laisse le traditionnel dernier mot !
Un grand merci à toi pour cette interview. En espérant te croiser, ainsi que tes lecteurs, lors de cette première DreamHack Tours !
La DreamHack en France c'est donc du lourd, du très lourd et surtout c'est un projet construit sur le long terme. Nous sommes d'ores et déjà assurés de vivre d'autres rendez-vous, tel que celui qui nous fera vibrer en mai prochain pendant les deux prochaines années. Il ne reste plus maintenant qu'à vous, joueurs et spectateurs, de répondre présents afin de pérenniser, encourager et montrer au monde entier qu'en France aussi on sait aimer le sport électronique !
