The Legend of Heroes : Trails in the Sky - Le Test
Comme beaucoup d'autres vieux jeux ayant fait la gloire des J-RPG sur consoles à son époque, le premier "chapitre" de The Legend of Heroes: Trails in the Sky est enfin arrivé sur Steam. Considéré comme un des meilleurs jeux de la PSP lorsqu'il est sorti en 2006, ce RPG au tour par tour développé par Nihon Falcom et édité par Xseed Games a droit a un nouveau portage HD et localisé en anglais sur PC. Découvrez ce qu'il vaut dans notre test.
Genre : J-RPG / Tour par tour
Développeur : Nihon Falcom
Editeur : Xseed Games
Support : PC
Prix : 15,99€
Langue : Anglais uniquement
Histoire - Brace Yourself
Notre aventure débute dans le royaume de Liberl, un pays ayant connu une véritable révolution technologique depuis cinquante ans avec l'invention des "Orbals" et l'exploitation de ce qui est appelé "Orbal Energy". Ce mécanisme circulaire permet en pratique d'alimenter toutes sortes d'appareils, du fusil d'assaut au gigantesque vaisseau volant, mais permet aussi aux aventuriers de tous poils d'incanter des sorts. Ce nouveau champ de possibilités quasi sans limites n'a pas manqué de donner des ambitions conquérantes aux puissances du continent qui sont donc entrées en guerre.
Dix ans après la fin des conflits, nous découvrons les premiers pas d'un duo de frère et sœurs adoptifs encore en pleine adolescence, Estelle et Joshua, en tant que membres de la guilde des Bracers. Cette organisation est une sorte de structure pour aventuriers bienveillants prêts à aider la populace contre une rémunération équitable. Ils se voient donc confier des missions comme la recherche d'un chat égaré ou l'extermination de groupes de monstres errants.
Cependant leur père, un héros légendaire de la dernière guerre et un membre d'élite de la guilde, ayant disparu avec un transport aérien, ils se retrouvent donc à parcourir le pays à sa recherche, ce qui ne manque pas de les impliquer dans un complot de grande ampleur qui dépasse de très loin ce que peut gérer une paire de débutants. Heureusement, ils seront guidés et aidés en chemin par les membres plus expérimentés de la guilde ainsi que par d'autres personnages pour le moins hauts en couleur.
En tant que "noobs" de la guilde, vous commencerez votre épopée en bas de l'échelle, le sauvetage du monde attendra plus tard.
Tout au long de votre aventure, vous pourrez donc suivre ces deux personnages récurrents et, chose inhabituelle, les deux autres membres du groupe (qui peut compter jusqu'à quatre membres) ne cesseront pas de changer en fonction des circonstances. Et si l'histoire commence très modestement et met plusieurs chapitres avant de véritablement devenir intéressante, les interactions entre les différents compagnons d'aventure sont extrêmement développées et l'univers dans lequel ils évoluent est richement détaillé. Ici, il vaut mieux être amateurs des très (trop ?) longs dialogues, car c'est en cela que repose véritablement l'intérêt et le charme de l'histoire de Trails in the Sky qui reste relativement classique en dehors de cela. Cela a le mérite de permettre à chaque personnage de briller, tant au combat que dans l'histoire et, même si on ne peut parfois s’empêcher de vouloir donner des claques à certains, ils s'avèrent globalement attachants.
Si vous êtes du genre à vouloir zapper les dialogues ainsi que le scénario pour vous concentrer sur l'action, vous risquez de sérieusement souffrir tant ils sont généralement importants pour la suite, le journal de quêtes n'étant malheureusement pas assez détaillé pour s'en contenter. Rater quelques éléments subtils mais fondamentaux lors d'un dialogue passé un peu trop à la hâte risque de vous faire tourner en ronds un moment, vous aurez été prévenus. Accessoirement, si vous n'avez pas un niveau correct en anglais, il vaut probablement mieux passer votre chemin car vous risquez non seulement de vous ennuyer, mais en plus vous serez totalement perdu.
La carte du monde se veut réaliste, ne comptez pas trop dessus pour les détails.
Gameplay - Un petit goût de Final Fantasy Tactics
À première vue, ce Legend of Heroes possède les éléments de gameplay classiques des J-RPG. Vous naviguez donc sur une carte avec votre groupe de héros à la queue leu leu, les combats se règlent au tour par tour, vous devez parler à des PNJ pour accomplir des quêtes, tuer des monstres vous fera gagner de l'expérience pour gagner des niveaux et trouver de l'équipement améliorera aussi vos performances martiales. À moins que cela soit votre premier RPG ou J-RPG, cela ne devrait pas vous être étranger. Cependant, il s'avère rapidement que le jeu possède un petit paquet d'idées originales qui ne manquent pas de renouveler le genre et d'approfondir le gameplay. Les vétérans devraient donc y trouver leur bonheur.
Commençons par les fameux "Orbal device", ces sphères mécaniques possèdent à l'origine un emplacement dans lequel placer un quartz de couleur (cette dernière pouvant être imposée ou non). Et cinq autres emplacements peuvent être débloqués auprès d'un marchand spécial en payant des Sepith trouvées sur les monstres et qui servent aussi à créer des quartz. La couleur des quartz placés dans l'Orbal vous permet d'obtenir différents bonus passifs ainsi que des sorts. Par exemple, il est possible de spécialiser un personnage dans le combat en mêlée en lui offrant de très nombreux bonus de dégâts, de chances de toucher, etc. mais il ne possédera que très peu de sorts (nommés Arts soit dit en passant). Alternativement, vous pouvez remplacer ces quartz par d'autres afin d'en faire un soigneur ou un mage tout à fait satisfaisant. En cumulant des quartz de la même couleur, vous débloquerez des pouvoirs de plus en plus puissants dans l'école associée afin de spécialiser votre personnage, alors que combiner plusieurs couleurs vous offrira un gain de polyvalence non négligeable ainsi que quelques sorts spéciaux. Les possibilités sont vraiment très nombreuses et les joueurs minutieux pourront ainsi optimiser leurs combinaisons de quartz afin d'avoir des personnages particulièrement puissants pour chaque combat.
Cela a l'air compliqué comme ça mais le système d'Orbment est facile à prendre en main.
Une fois en combat, plusieurs éléments inhabituels sautent aux yeux : vos personnages ne sont pas bêtement alignés face aux ennemis mais placés sur une grille sur laquelle ils peuvent se déplacer librement, un peu à la façon d'un Final Fantasy Tactics. En pratique, il vous faudra donc gérer la portée des armes : alors qu'un bâton peut frapper à plusieurs cases de distance, des armes de pugilats demanderont d'être à côté de l'ennemi et un fusil pourra toucher de plus loin. Les Arts ont eux l'avantage de ne quasiment pas avoir de limite de portée, ce qui est un énorme avantage contrebalancé par leur long temps d'incantation (plusieurs tours). Gérer le positionnement de vos personnages et influer sur celui des ennemis, ou l'anticiper, sera fondamental pour l'emporter car beaucoup de techniques ont une aire d'effet précise pouvant être plus ou moins grande. Et toucher un maximum d'ennemis avec vos AoE magiques ou physiques ne sera très clairement pas optionnel, car la difficulté ne plaisante pas ici. Quand on sait qu'en plus les coups ont tendance à déplacer les personnages sur la grille ce qui peut les faire sortir au plus mauvais moment de votre grosse pluie de boules de feu qui arrive, cela donne sérieusement à réfléchir. Tout est à double tranchant dans ce jeu.
Outre l'habituelle barre de "Mana" qui sert à lancer des sorts, vos personnages possèdent une barre de "CP" chargée en infligeant des dégâts ou lorsque vous en subissez. Elle sert à utiliser les techniques spéciales propres à chaque membre du groupe, les "Crafts", qui sont débloquées automatiquement au fil des niveaux. Lorsque cette barre est à plus de 100, vos personnages peuvent lancer leur "S-Craft", une super technique ultime (nommée Burst dans d'autres jeux) qui non seulement peut être lancée et utilisée en dehors de votre tour de jeu mais qui évidemment a des effets époustouflants comme l'affliction d'énormes dégâts aux ennemis ou la résurrection et les soins de tous les membres du groupe. Cependant, même si vous possédiez 200 CP, cela siphonnera totalement votre réserve, il vous faudra donc les utiliser de manière stratégique : vous serez généralement très vulnérable les tours qui suivent puisque vous ne pourrez plus utiliser de Crafts avant un moment. Bref, cela fait pas mal de choses dont il sera nécessaire de tenir compte et j'en passe, mais le résultat est très intéressant, d'autant qu'il y a bien plus à dire sur le sujet.
Bien jouer sur les vulnérabilités des monstres sera comme toujours très utile.
Un autre élément original est l'échelle des tours de jeux. Cette dernière montre évidemment dans quel ordre les personnages et les ennemis vont jouer, mais elle est modifiée par les améliorations, les affaiblissements et le délai imposé par chaque type d'action. Cependant elle possède une seconde échelle distincte avec des bonus spéciaux. Par exemple, le personnage (ou l'ennemi) qui jouera en troisième lors de ce combat verra une partie de ses points de vie régénérée. Cela n'a l'air de rien dit comme cela, mais il s'avère rapidement important de s'emparer de ces bonus d'une façon ou l'autre. Voir le boss utiliser sa technique ultime de zone lors du tour offrant un coup critique assuré n'est pas quelque chose que vous souhaitez. Le fait de devoir ralentir un ennemi, d'en tuer un plus haut dans l'échelle ou à l'inverse d'en épargner un (pour éviter que tout le monde en dessous dans l'échelle soit décalé et que vous perdiez un bonus) sont des choses que vous allez devoir prévoir. Cela ajoute un élément aléatoire mais néanmoins très intéressant aux combats.
Comme vous l'aurez sûrement saisi à ce point, les combats sont donc riches en possibilités et en profondeur, mais il est important de préciser qu'ils ne sont pas pour autant trop complexes. Tous ces éléments sont au final gérés de façon fluide et via une interface pratique et bien pensée. Et vous aurez à faire preuve de pas mal d'esprit tactique pour vous sortir de certains combats particulièrement ardus avec une dizaine d'ennemis redoutables vous bombardant de sorts de contrôle ou d'AoE mortelles. Faire la tournée des cinq régions pour devenir Senior Bracers demandera un peu plus d'efforts que pour devenir entraîneur Pokémon, et c'est tant mieux. Notons que le jeu est adapté au clavier et à la souris, ou au Pad, même si une poignée de raccourcis additionnels auraient été les bienvenus.
Le jeu vous permet souvent de vous aventurer dans les donjons optionnels assez difficiles même quand vous n'êtes plus que deux, ce qui relève du suicide. Il faudra attendre le bon moment pour y aller.
Graphismes et sons
Le jeu étant originellement sorti en 2004, même avec le coup de peinture qui lui a été donné et la résolution HD, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il en mette plein les yeux. Mais à ma grande surprise, même en plein écran, Trails in the Sky reste tout à fait regardable. En dehors d'une ou deux textures bien particulières, je n'ai pas remarqué de pâtés de pixels hideux comme on peut en voir dans la version Steam de Final Fantasy III par exemple.
Les musiques du jeu sont quant à elles agréables et adaptées aux circonstances à chaque fois. Par contre, elles auraient mérité d'être un peu plus nombreuses et variées. La musique de combat en particulier ne change pas de toute l'aventure ou presque, ce qui peut potentiellement irriter après quelques dizaines d'heures de jeu. Elle n'est cependant en rien insupportable, soyez en assurés. Notez au passage que les voix au combat sont doublées en anglais, mais pas les dizaines de milliers de lignes de dialogues de l'histoire qui ne sont qu'en format texte.
Durée de vie
Terminer le jeu une première fois en réalisant la majorité des quêtes secondaires devrait vous demander entre quarante et cinquante heures en moyenne, ce qui est plus que raisonnable. Cependant, si vous décidez de tout fouiller et de ne rien laisser passer, vous pouvez facilement ajouter un nombre substantiel d'heures à ce total. Le mode New Game+ et les nouveaux modes de difficulté débloqués une fois le jeu terminé peuvent vous permettre de multiplier le tout une nouvelle fois si vous êtes bien accrochés.
La chasse au rongeur dans les champs, la première quête de tout aventurier digne de ce nom, avec le nettoyage des égouts locaux.
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Les plus et les moins |
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Système de combat très intéressant |
Parfois un peu trop de blabla | ||||
Le système d'Orbals et de Quartz |
Histoire un peu lente à démarrer | ||||
Excellente durée de vie sans non plus traîner en longueur | Pas de version française | ||||
Un niveau de difficulté non négligeable sans être frustrant |
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Des personnages attachants |