Les deux chefs d'orchestre de la PxL LAN sont donc penduZeCat et Myriam, deux personnalités présentes sur la scène du sport électronique depuis de nombreuses années maintenant et qui d'ailleurs ont fait de cette passion commune pour la compétition une force. Ancien joueur, pendu était notamment connu pour être un membre des célèbres btb - rien à voir avec les filles qui seront championnes du monde lors de l'ESWC 2006 -, ceux trentenaires n'ont plus le temps d'être des pros de la manette même s'ils n'ont jamais perdu la flamme. Nous sommes donc partis à la rencontre de ces deux acteurs majeurs de l'eSport en France qui pourtant se font discrets dans les différents médias. C'est qu'ils n'ont pas beaucoup de temps à accorder entre leur vie de tous les jours et l'organisation des LAN plusieurs fois par an, alors profitons d'eux quelques instants !
Interview de Julien « penduZeCat » Lachaise et Myriam par Millenium Mac Coy
[M] Mac Coy : Bientôt la 40e édition de la PxL, comment se porte l'association PxL LAN actuellement et a-t-elle rencontré des difficultés ces dernières années, si oui lesquelles ?
penduZeCat et Myriam : L’association PxL se porte bien, nous venons d’agrandir notre staff avec de nouveaux membres motivés. Nous avons eu la chance de pouvoir travailler avec d’autres villes comme Cannes et Brignoles.
Pour ce qui est des difficultés, oui nous en avons deux majeures :
- le coût de location du Palais des Congrès a triplé ce qui nous oblige à trouver d’autres salles moins bien équipées. Il faut se battre pour trouver des tables, chaises, électricité, etc.
- la nécessité d’avoir X connexions internet pour jouer (nous avons du renoncer au tournoi League of Legends en juillet par exemple).
Comment expliquez-vous une telle longévité à votre LAN ? Qu'a-t-elle de plus que les autres ?
Avant d’être organisateur, la plupart des membres du staff étaient joueurs. Nous avons pu cerner les attentes de ces derniers et essayer d’y répondre dans la mesure du possible.
Notre autre qualité est un staff qui a très peu changé au fil du temps, chaque membre est rodé, il sait ce qu’il a à faire et comment bien le faire. Les joueurs le ressentent et sont contents de revoir les mêmes admins plutôt que de nouvelles personnes à chaque fois.
Vous êtes restés sur Arles, mais terminé le Palais de Congrès depuis quelque temps, peux-tu revenir sur les difficultés que vous avez pu rencontrer ces dernières années et ce que cela a impliqué pour vous ?
Oui nous sommes tristes de ne pas pouvoir y retourner, le Palais des Congrès est un service marchand, il a dû augmenter à nouveau ces tarifs et notre association n’a pas assez de financement pour y faire face.
Nous avons du réduire la fréquence de nos évènements, jongler avec les calendriers des salles de la ville car elles sont souvent utilisées pour des manifestations sportives.
Myriam - crédit : PxL-LAN.com
Vous en tant qu'organisateurs rodés avec 39 éditions dans les pattes, quel jeu est le plus simple à administrer lors d'un évènement de grande ampleur comme la PxL ?
Pour Counter-Strike nous avons développé notre système de gestion de tournoi en liaison avec l’eBot/adminbot, ce qui nous a permis de gagner un temps fou lors de chaque LAN. Mais c’est Starcraft 2 qui est le plus simple à gérer tant que les connexions internet fonctionnent. Les joueurs sont assez autonomes pour la gestion de leurs matchs.
Counter-Strike : Global Offensive et StarCraft II seront les deux titres présents. Pourquoi seulement eux et regrettez-vous de ne pas pouvoir ajouter tous les jeux qui vous auriez souhaité supporter ?
Nous devions organiser trois tournois sur PC : CS:GO / Starcraft 2 et League of Legends, mais comme nous n’avons pas pu avoir le Palais des Congrès, nous avons dû faire un choix.
LoL étant le jeu le plus gourmand en bande passante, nous avons dû le retirer de la liste pour cette édition. Nous espérons pouvoir refaire du LoL en octobre car nous savons que la communauté l’attend.
Pendu, en tant qu'ancien joueur de Counter-Strike 1.6, quelle est ton opinion sur CSGO et comment vois-tu évoluer ce jeu ?
Je préfère mon vieux CS 1.6 sur lequel j’ai passé tant de bons moments avec mes amis btb (clin d’œil). CS:GO est devenu un peu trop commercial, à mon époque on pouvait jouer avec des skins gratuitement.
Par contre il faut féliciter le travail mis en place par Valve pour apporter des nouveautés (sans avoir à attendre un patch tous les 6 mois) et le rendre médiatique. On est vraiment passé d’une “bêta” d’un petit mod de Half-Life à un block buster en version finale.
deStrO (admin) et penduZeCat - crédit : PxL-LAN.com
Entre vos débuts et aujourd'hui, quelles sont les évolutions majeures que vous avez pu constater dans le sport électronique ? Quelles ont été les différentes étapes franchies et quelles critiques pouvez-vous apporter ?
C’est cette médiatisation qui m’a marqué avec l’apparition des streams, les tournois avec des cash prize de plus en plus élevés, des spectateurs prêts à payer pour assister à l’Iron Squid. C’est bien pour l’évolution du sport électronique, mais c’est difficile pour une association qui ne peut pas rivaliser avec de tels budgets.
Comment sentez-vous et préparez-vous cette PxL LAN #40 ?
Notre staff se bat pour faire face aux différents imprévus, nous faisons notre maximum pour que les joueurs repartent une fois de plus avec le sourire en ayant passé un bon week-end. Le plan se remplit petit à petit, pensez d'ailleurs à prépayer pour être sûr d’avoir votre place (clin d’œil).
Bonne chance à vous, je vous laisse le dernier mot !
Merci à toi et à Millenium pour cette interview ! À nos partenaires comme la mairie d’Arles, Plantronics, Le Concepteur et QPAD pour cette édition. Et bien sûr à tous les joueurs que nous avons vu grandir au cours de ces 10 dernières années !
Vous l'avez compris l'événement n'est pas près de s'arrêter même si l'évolution du sport électronique a tendance à rendre toujours aussi compliquée la vie des petites structures plutôt que leur simplifier. Quoi qu'il en soit la passion qui anime ces pionniers que sont les organisateurs de la PxL LAN mérite d'être saluée comme ils le méritent. Car aujourd'hui ils ont su conserver cette qualité qui les caractérise tout en conservant l'ambiance « à l'ancienne » si rare de nos jours !